Fabrice Midal nous livre sa méditation comme art de vivre et d’être dans le miracle de notre vie
10 février 2014
1. Fabrice Midal, avant que la « mode » ou plutôt l’impératif catégorique aurait écrit Kant pour que nos contemporains survivent une époque de tension et de faux replis sur soi, vous avez réalisé 25 ans de méditation que vous venez d’éclairer dans votre dernier livre « Frappe le Ciel écoute le Bruit ». Qu’avez-vous appris de ces 25 ans ? La vaine douceur de méditer ou bien le « choc de se trouver soi-même » ou que sais-je ?
La méditation connaît un grand succès en Occident pour une bonne et une mauvaise raison. La bonne est qu’elle nous met en rapport avec notre expérience. Or nous avons plus que jamais besoin de nous retrouver. La situation actuelle d’aliénation et de stress, de crise économique et d’isolement, de destruction de la nature et de compétition exacerbée nous exile de notre propre être, de notre propre cœur. La méditation nous montre un chemin pour rentrer à la maison.
Mais il y a aussi une mauvaise raison à cet engouement. La méditation lorsqu’elle est réduite à une technique qui procède de ce que je nomme le « consumérisme du bien-être» — une quête de relaxation au fond bien narcissique. On est là dans une totale méprise.
Car la méditation n’a pas grand’chose à voir avec le bien-être, elle nous aide, de manière beaucoup plus radicale à mieux vivre, à trouver un souffle, à guérir de sa douleur…
Je ne nie nullement qu’il soit parfois nécessaire de chercher un certain bien-être, de faire quelques exercices physiques, de se faire masser ou de se détendre. Mais cela n’a rien à voir avec la pratique de méditation. Et ce peu importe qu’elle vienne du bouddhisme Zen, tibétain ou de vipassana, qu’elle se nomme Pleine conscience ou qu’elle soit chrétienne.
Si la méditation que j’ai découvert il y a vingt-cinq ans m’aide chaque jour d’une manière essentielle et profonde, c’est parce qu’elle est exigeante. Elle est un chemin réel de transformation. Une façon d’entrer plus avant en rapport à notre existence.
2. Philosophe de formation, vous avez écrit sur la Liberté (Risquer la liberté, seuil), l’Amour (Et si de l’amour on ne savait rien, Albin Michel), mais aussi un « Pourquoi la Poésie » (Pocket) , quel est le fil ténu ou la corde solide qui relie ces thèmes à la méditation dont vous venez d’en publier un magnifique ouvrage dans la célèbre collection « Que sais-je ? »
Méditer c’est apprendre à être libre, c’est découvrir l’ampleur de l’amour, c’est vivre poétiquement.
L’amour repose sur un paradoxe quasiment insoutenable pour tout être humain : nous ne pouvons pas décider d’aimer ou d’être aimé. Je ne comprendrais jamais pour untel m’aime.
L’amour échappe à nos mesures et nos calculs. Il échappe à notre volonté.
Nous aimons, nous sommes aimés, sans raison, de manière inexpliquée et inexplicable. Il y a dans l’amour un don qui dépasse toute mesure.
Le secret de l’amour est que je ne peux pas le décider, le fabriquer, le construire. Je suis aimé pour aucune raison, sans aucun mérite, mais simplement parce que je suis ce que je suis, et ce de telle manière que cela m’échappe en permanence.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire pour aimer, pour préserver l’amour, pour lui donner plus de place, mais le travail qui m’incombe n’est pas de l’ordre d’une décision volontaire mais d’un travail d’attention, de désencombrement — une forme d’entraînement. Or comme notre époque a beaucoup de mal à comprendre ce que signifie faire attention pour laisser être quelque chose, il oublie ce qu’est l’amour.
Or comme le dit Emily Dickinson « L’amour est la tâche parfaite, que rien ne peut remplacer ». Nous devrions nous engager à laisser l’amour se déployer, à lui faire de la place. C’est cela l’extraordinaire paradoxe du travail qu’impose l’amour.
Ce n’est pas un travail psychologique, ni intellectuel. Du coup, c’est un travail dont personne, ou presque, ne parle plus. C’est pourtant ce type d’effort qu’il faut repenser. Or la poésie nous apprend cela. Elle nous apprend à aimer.
La méditation pour moi n’a de sens qu’en tant qu’elle réponde à cet appel d’Emily Dickinson, qu’elle nous engage à entrer dans la poésie, dans l’amour. Qu’elle soit un véritable chemin.
3. Vous avez enregistré deux coffrets de CD très instructifs, on pourrait presque écrire de vrais guides spirituels ?
En fait j’ai publié deux coffrets. Le premier 12 méditations guidées pour s’ouvrir à soi et aux autres en 2011 chez Audiolib.
C’est devenu une référence pour découvrir la pratique de la méditation. J’enseignais des séminaires depuis des années, ayant fondé l’Ecole Occidentale de Méditation, j’avais écris de très nombreux livres, mais aucun sur la méditation. Je ne voyais pas comment faire. C’est la proposition d’audiolib de faire un coffret qui a tout débloqué. Car au fond, difficile d’écrire sur la méditation — il faut le faire. Or avec ces coffrets des milliers de gens ont pu s’initier chez eux à la pratique. Dans le coffret je dessine un chemin dans la pratique en en montrant divers aspects : de l’attention à la présence nue, de la bienveillance envers soi à l’ouverture du cœur, de la découverte d’un sens de confiance à la compassion.
La méditation est une façon très simple — même si elle n’est pas toujours facile — de se retrouver, de se poser dans le présent, de se confronter à ses obstacles et à sa confusion pour ne plus en être prisonniers, de découvrir une présence plus ample, une manière d’être réellement plus heureux…
Dans le second, publié en 2013 Méditations sur l’amour bienveillant, j’ai cherché à présenter la bienveillance aimante de la manière la plus simple possible, pour aider chacun à renouer avec cette expérience fondamentale. Il ne s’agit pas de prêcher une doctrine, simplement de montrer comment trouver des ressources qui existent en nous mais que la peur, les habitudes, le stress, ou encore le découragement nous ont fait enfouir.
Ces pratiques aident vraiment à s’accepter, à s’accueillir soi-même avec bienveillance et compassion.
Et comme le constatent ceux qui s’y sont essayés, la bienveillance aimante transforme notre relation aux autres en nous révélant des capacités de guérison, de compassion et de compréhension.
Ma conviction est que la méditation de pleine conscience et celle sur la bienveillance aimante constituent les deux ailes du même oiseau. Apprendre à être présent c’est aussi apprendre à être plus tendre et chaleureux envers la vie. Être bienveillant ne peut se faire qu’au présent.
4. Votre dernier ouvrage Frappe le ciel, écoute le bruit se distingue des autres sur le sujet, en ce qu’il ne s’accroche à aucun dogme, fut-il celui d’une « vie bonne » ou de résultats d’analyses médicales ; et surtout il est à mille lieux de ces nouveaux gourous, qui saisissent la détresse actuelle pour prendre du pouvoir. En quoi la méditation pourrait se conjuguer avec la Liberté, sans contrainte aucune, hormis la présence du soi auquel il faudrait renoncer, comme l’écrit François Roustang.
Là est l’essentiel en effet. La méditation ne consiste pas à suivre un gourou, mais à explorer ce que signifie exister pour un être humain.
C’est pourquoi j’ai intitulé mon livre, non « trois ou dix leçons pour être serein et ne plus jamais avoir aucune souci… » mais Frappe le ciel, écoute le bruit. J’ai choisi à dessein un titre qui interroge car méditer, c’est habiter la possibilité d’un questionnement infini sur l’énigme qu’est pour tout être humain, le fait de vivre.
5. Avec vous, méditer semble aisé. Le méditant doit-il se placer à la recherche de quelque chose ? Finalement pourquoi méditer, et pourquoi vous êtes vous lancé dans la méditation en la pratiquant vous même ?
Méditer consiste à développer un sens d’attention délibéré à ce qui est, exactement tel qu’il est, sans chercher à le changer d’une quelconque manière.
Elle se décompose de trois étapes : s’asseoir confortablement, se focaliser sur son souffle en le sentant venir en soi et sortir de soi, pour enfin quand l’esprit s’égare, ce qu’il ne va pas manquer de faire des centaines de fois, avec douceur, ramener l’attention au rythme normal de la respiration.
Tout est là.
Voyez, la méditation est extrêmement simple. Elle ne demande aucune compétence particulière. Faire de l’exercice physique demande d’être dans une certaine condition et n’est donc pas donné à tout le monde. Mais la méditation ne requiert rien de cet ordre. Seul problème : cette simplicité n’est pas facile ! Il faut souvent faire bien des efforts pour atteindre un état de réelle simplicité et tel est tout le paradoxe de la méditation. Vous faites bien quelque chose, mais dans le même temps, vous ne faites qu’apprendre à vous détendre ! Je dis souvent, si vous voulez pratiquez, vous n’avez besoin que d’une chose : vous tel que vous êtes.
La méditation commence par le fait de se poser dans le présent. Etre juste là. Pleinement. Nous choisissons d’habiter pleinement notre corps. Sans cela, il n’est pas de méditation possible. Il ne s’agit pas de rêver mais au contraire d’être au plus près de la réalité telle qu’elle est. La méditation nous dépouille de nos certitudes et de nos peurs.
Cela n’est pas du tout facile. Rester assis sur un coussin ou une chaise est parfois irritant, ennuyeux et douloureux. Mais c’est ainsi que nous pouvons apprendre à voir la réalité avec plus d’acuité et travailler concrètement avec notre confusion, nos ombres.
6. Les jeunes étudiants français sont souvent désespérés, préoccupés par l’avenir. La méditation telle que vous la vivez peut-elle contribuer à recouvrer confiance en soi ; estime de soi ?
La méditation nous invite à accepter ou tout au moins à éprouver pleinement les pensées et les émotions que nous traversons. Elle ne consiste pas transformer notre expérience mais à y être pleinement attentif. Nous n’essayons pas de lâcher nos tensions, mais nous développons une plus grande curiosité.
Ainsi nous apprenons à ne pas réagir à tout ce qui nous traverse, à tout ce qui nous effraie ou nous séduit. Et par là, nous découvrons la source de la liberté véritable.
Je crois que les jeunes ont souvent le souci de faire quelque chose de leur existence qui ait du sens. La méditation, en tout cas telle que je l’enseigne, donne le courage de risquer, de vivre avec hauteur, de ne pas renoncer.
7. En France on a coutume de dire que l’habit fait le moine. Qu’est-ce qui ferait le méditant ? Habit, attitude, sagesse, reconnaissance ou finalement Liberté ?
L’absence d’agression est sans doute le fruit de la pratique. Cette attitude implique de voir dans chaque situation ce qui est possible et demande à venir au jour.
Entretien de Fabrice Midal avec Frédéric Bontemps
10 février 2014
1. Fabrice Midal, avant que la « mode » ou plutôt l’impératif catégorique aurait écrit Kant pour que nos contemporains survivent une époque de tension et de faux replis sur soi, vous avez réalisé 25 ans de méditation que vous venez d’éclairer dans votre dernier livre « Frappe le Ciel écoute le Bruit ». Qu’avez-vous appris de ces 25 ans ? La vaine douceur de méditer ou bien le « choc de se trouver soi-même » ou que sais-je ?
La méditation connaît un grand succès en Occident pour une bonne et une mauvaise raison. La bonne est qu’elle nous met en rapport avec notre expérience. Or nous avons plus que jamais besoin de nous retrouver. La situation actuelle d’aliénation et de stress, de crise économique et d’isolement, de destruction de la nature et de compétition exacerbée nous exile de notre propre être, de notre propre cœur. La méditation nous montre un chemin pour rentrer à la maison.
Mais il y a aussi une mauvaise raison à cet engouement. La méditation lorsqu’elle est réduite à une technique qui procède de ce que je nomme le « consumérisme du bien-être» — une quête de relaxation au fond bien narcissique. On est là dans une totale méprise.
Car la méditation n’a pas grand’chose à voir avec le bien-être, elle nous aide, de manière beaucoup plus radicale à mieux vivre, à trouver un souffle, à guérir de sa douleur…
Je ne nie nullement qu’il soit parfois nécessaire de chercher un certain bien-être, de faire quelques exercices physiques, de se faire masser ou de se détendre. Mais cela n’a rien à voir avec la pratique de méditation. Et ce peu importe qu’elle vienne du bouddhisme Zen, tibétain ou de vipassana, qu’elle se nomme Pleine conscience ou qu’elle soit chrétienne.
Si la méditation que j’ai découvert il y a vingt-cinq ans m’aide chaque jour d’une manière essentielle et profonde, c’est parce qu’elle est exigeante. Elle est un chemin réel de transformation. Une façon d’entrer plus avant en rapport à notre existence.
2. Philosophe de formation, vous avez écrit sur la Liberté (Risquer la liberté, seuil), l’Amour (Et si de l’amour on ne savait rien, Albin Michel), mais aussi un « Pourquoi la Poésie » (Pocket) , quel est le fil ténu ou la corde solide qui relie ces thèmes à la méditation dont vous venez d’en publier un magnifique ouvrage dans la célèbre collection « Que sais-je ? »
Méditer c’est apprendre à être libre, c’est découvrir l’ampleur de l’amour, c’est vivre poétiquement.
L’amour repose sur un paradoxe quasiment insoutenable pour tout être humain : nous ne pouvons pas décider d’aimer ou d’être aimé. Je ne comprendrais jamais pour untel m’aime.
L’amour échappe à nos mesures et nos calculs. Il échappe à notre volonté.
Nous aimons, nous sommes aimés, sans raison, de manière inexpliquée et inexplicable. Il y a dans l’amour un don qui dépasse toute mesure.
Le secret de l’amour est que je ne peux pas le décider, le fabriquer, le construire. Je suis aimé pour aucune raison, sans aucun mérite, mais simplement parce que je suis ce que je suis, et ce de telle manière que cela m’échappe en permanence.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire pour aimer, pour préserver l’amour, pour lui donner plus de place, mais le travail qui m’incombe n’est pas de l’ordre d’une décision volontaire mais d’un travail d’attention, de désencombrement — une forme d’entraînement. Or comme notre époque a beaucoup de mal à comprendre ce que signifie faire attention pour laisser être quelque chose, il oublie ce qu’est l’amour.
Or comme le dit Emily Dickinson « L’amour est la tâche parfaite, que rien ne peut remplacer ». Nous devrions nous engager à laisser l’amour se déployer, à lui faire de la place. C’est cela l’extraordinaire paradoxe du travail qu’impose l’amour.
Ce n’est pas un travail psychologique, ni intellectuel. Du coup, c’est un travail dont personne, ou presque, ne parle plus. C’est pourtant ce type d’effort qu’il faut repenser. Or la poésie nous apprend cela. Elle nous apprend à aimer.
La méditation pour moi n’a de sens qu’en tant qu’elle réponde à cet appel d’Emily Dickinson, qu’elle nous engage à entrer dans la poésie, dans l’amour. Qu’elle soit un véritable chemin.
3. Vous avez enregistré deux coffrets de CD très instructifs, on pourrait presque écrire de vrais guides spirituels ?
En fait j’ai publié deux coffrets. Le premier 12 méditations guidées pour s’ouvrir à soi et aux autres en 2011 chez Audiolib.
C’est devenu une référence pour découvrir la pratique de la méditation. J’enseignais des séminaires depuis des années, ayant fondé l’Ecole Occidentale de Méditation, j’avais écris de très nombreux livres, mais aucun sur la méditation. Je ne voyais pas comment faire. C’est la proposition d’audiolib de faire un coffret qui a tout débloqué. Car au fond, difficile d’écrire sur la méditation — il faut le faire. Or avec ces coffrets des milliers de gens ont pu s’initier chez eux à la pratique. Dans le coffret je dessine un chemin dans la pratique en en montrant divers aspects : de l’attention à la présence nue, de la bienveillance envers soi à l’ouverture du cœur, de la découverte d’un sens de confiance à la compassion.
La méditation est une façon très simple — même si elle n’est pas toujours facile — de se retrouver, de se poser dans le présent, de se confronter à ses obstacles et à sa confusion pour ne plus en être prisonniers, de découvrir une présence plus ample, une manière d’être réellement plus heureux…
Dans le second, publié en 2013 Méditations sur l’amour bienveillant, j’ai cherché à présenter la bienveillance aimante de la manière la plus simple possible, pour aider chacun à renouer avec cette expérience fondamentale. Il ne s’agit pas de prêcher une doctrine, simplement de montrer comment trouver des ressources qui existent en nous mais que la peur, les habitudes, le stress, ou encore le découragement nous ont fait enfouir.
Ces pratiques aident vraiment à s’accepter, à s’accueillir soi-même avec bienveillance et compassion.
Et comme le constatent ceux qui s’y sont essayés, la bienveillance aimante transforme notre relation aux autres en nous révélant des capacités de guérison, de compassion et de compréhension.
Ma conviction est que la méditation de pleine conscience et celle sur la bienveillance aimante constituent les deux ailes du même oiseau. Apprendre à être présent c’est aussi apprendre à être plus tendre et chaleureux envers la vie. Être bienveillant ne peut se faire qu’au présent.
4. Votre dernier ouvrage Frappe le ciel, écoute le bruit se distingue des autres sur le sujet, en ce qu’il ne s’accroche à aucun dogme, fut-il celui d’une « vie bonne » ou de résultats d’analyses médicales ; et surtout il est à mille lieux de ces nouveaux gourous, qui saisissent la détresse actuelle pour prendre du pouvoir. En quoi la méditation pourrait se conjuguer avec la Liberté, sans contrainte aucune, hormis la présence du soi auquel il faudrait renoncer, comme l’écrit François Roustang.
Là est l’essentiel en effet. La méditation ne consiste pas à suivre un gourou, mais à explorer ce que signifie exister pour un être humain.
C’est pourquoi j’ai intitulé mon livre, non « trois ou dix leçons pour être serein et ne plus jamais avoir aucune souci… » mais Frappe le ciel, écoute le bruit. J’ai choisi à dessein un titre qui interroge car méditer, c’est habiter la possibilité d’un questionnement infini sur l’énigme qu’est pour tout être humain, le fait de vivre.
5. Avec vous, méditer semble aisé. Le méditant doit-il se placer à la recherche de quelque chose ? Finalement pourquoi méditer, et pourquoi vous êtes vous lancé dans la méditation en la pratiquant vous même ?
Méditer consiste à développer un sens d’attention délibéré à ce qui est, exactement tel qu’il est, sans chercher à le changer d’une quelconque manière.
Elle se décompose de trois étapes : s’asseoir confortablement, se focaliser sur son souffle en le sentant venir en soi et sortir de soi, pour enfin quand l’esprit s’égare, ce qu’il ne va pas manquer de faire des centaines de fois, avec douceur, ramener l’attention au rythme normal de la respiration.
Tout est là.
Voyez, la méditation est extrêmement simple. Elle ne demande aucune compétence particulière. Faire de l’exercice physique demande d’être dans une certaine condition et n’est donc pas donné à tout le monde. Mais la méditation ne requiert rien de cet ordre. Seul problème : cette simplicité n’est pas facile ! Il faut souvent faire bien des efforts pour atteindre un état de réelle simplicité et tel est tout le paradoxe de la méditation. Vous faites bien quelque chose, mais dans le même temps, vous ne faites qu’apprendre à vous détendre ! Je dis souvent, si vous voulez pratiquez, vous n’avez besoin que d’une chose : vous tel que vous êtes.
La méditation commence par le fait de se poser dans le présent. Etre juste là. Pleinement. Nous choisissons d’habiter pleinement notre corps. Sans cela, il n’est pas de méditation possible. Il ne s’agit pas de rêver mais au contraire d’être au plus près de la réalité telle qu’elle est. La méditation nous dépouille de nos certitudes et de nos peurs.
Cela n’est pas du tout facile. Rester assis sur un coussin ou une chaise est parfois irritant, ennuyeux et douloureux. Mais c’est ainsi que nous pouvons apprendre à voir la réalité avec plus d’acuité et travailler concrètement avec notre confusion, nos ombres.
6. Les jeunes étudiants français sont souvent désespérés, préoccupés par l’avenir. La méditation telle que vous la vivez peut-elle contribuer à recouvrer confiance en soi ; estime de soi ?
La méditation nous invite à accepter ou tout au moins à éprouver pleinement les pensées et les émotions que nous traversons. Elle ne consiste pas transformer notre expérience mais à y être pleinement attentif. Nous n’essayons pas de lâcher nos tensions, mais nous développons une plus grande curiosité.
Ainsi nous apprenons à ne pas réagir à tout ce qui nous traverse, à tout ce qui nous effraie ou nous séduit. Et par là, nous découvrons la source de la liberté véritable.
Je crois que les jeunes ont souvent le souci de faire quelque chose de leur existence qui ait du sens. La méditation, en tout cas telle que je l’enseigne, donne le courage de risquer, de vivre avec hauteur, de ne pas renoncer.
7. En France on a coutume de dire que l’habit fait le moine. Qu’est-ce qui ferait le méditant ? Habit, attitude, sagesse, reconnaissance ou finalement Liberté ?
L’absence d’agression est sans doute le fruit de la pratique. Cette attitude implique de voir dans chaque situation ce qui est possible et demande à venir au jour.
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