9 clés pour profiter de la routine

9 clés pour profiter de la routine

La routine, c’est notre bête noire. Comment ne pas redouter les effets de ces moments où nous agissons et aimons mécaniquement, à heure fixe ? Pourtant, avoir des habitudes permet aussi de se canaliser, progresser et même de dépasser ses limites…si l’on s’en sert comme tremplin.

routine1. Patience !
La routine, c’est notre bête noire. Comment ne pas redouter les effets de ces moments où nous agissons et aimons mécaniquement, à heure fixe ? Pourtant, avoir des habitudes permet aussi de se canaliser, progresser et même de dépasser ses limites…si l’on s’en sert comme tremplin.
 
2. Vivre au présent
 
Les trajets maison-bureau interminables, les files d’attente au supermarché, le lave-vaisselle à remplir et à vider… Combien sommes-nous à déplorer ces routines chronophages qui nous pèsent… alors qu’on ne peut pas les éviter. Pour mieux les vivre et même en profiter, pourquoi ne pas garder en tête qu’« il n’y a pas de temps perdu, que du temps vécu », comme le suggère le psychiatre Christophe André*. Son conseil ? Vivre ces moments d’attente et de transition en les habitant pleinement. « Sentez ce qui se passe dans votre corps, juste en spectatrice, sans chercher à juger ou contrôler, mais sans subir non plus, précise le spécialiste. Des études ont démontré que cette pratique méditative stabilisait les émotions et renforçait le bien-être, la flexibilité mentale, la concentration et le système immunitaire. »
*Auteur de Les États d’âme (Odile Jacob).
 
3. Apprendre à mûrir
 
Déculpabilisons. Même si la pression sociale associe train-train et manque de volonté, nous sommes rarement routinières par paresse. C’est surtout le quotidien qui crée l’habitude. Mais aussi notre nature profonde. « Les routinières ont souvent un cerveau trop actif ou sensible. Un rien les bouleverse, commente Michel Lejoyeux* pro-fesseur de psychiatrie. D’où leur besoin de rendez-vous répétitifs, dans le domaine du travail comme du couple, pour s’apaiser, se rassurer. » Plutôt que de nous maudire de ronronner, respectons notre personnalité pour avancer sur le chemin de la maturité.
*Auteur de Les Secrets de nos comportements (Plon).
 
4. Siffler en travaillant…
 
Après dix ans dans la même société, vous avez l’impression que vos journées défilent à l’identique ? Il est temps de changer… de regard. « La monotonie est dans les yeux de celui qui regarde, explique Maurice Thévenet*, professeur au Cnam et à l’Essec. En réalité, nous jouissons souvent d’une liberté énorme et donc d’une possibilité de réenchanter notre fonction. »
Comment ?
Oubliez la passivité. Pour ne plus vous ennuyer, redéfinissez vos priorités, privilégiez certaines tâches…
Donnez un sens. Interrogez-vous : quelle est la finalité de votre métier. À quoi vous sert votre travail ? Quel service rendez-vous, à qui ? On sait que les meilleures vendeuses sont celles qui s’intéressent réellement à leurs clients et à l’usage qu’ils feront du produit.
*Auteur de Le Plaisir de travailler (Organisation).
 
5. On se recentre !
 
Nos abdos du matin, notre série télé du jeudi, le brunch du dimanche… L’air de rien, « nos habitudes rythment nos vies dans un mouvement circulaire qui nous accorde avec celui de la nature et des saisons », constate le philosophe Jacques de Coulon. Est-ce à dire que la routine nous berce et nous apaise ? L’auteur de Soyez poète de votre vie (Payot) en est convaincu. « Nos routines nous permettent de lâcher prise, de sortir de l’obsession de résultat qui hante notre époque, explique-t-il. Elles nous sécurisent, nous donnent des repères sans lesquels nous nous disperserions. En nous recentrant, elles nous relient à notre être profond. »
 
6. Renforcer l’amitié
 
Pourquoi sommes-nous plus attachées à nos amis de longue date qu’aux nouveaux ? « Parce que l’attrait pour le connu est beaucoup plus fort que le goût de la nouveauté », rappelle le psychanalyste J.-D Nasio*. Normal : les routines amicales sont précisément ce qui nous aide à tisser des liens. Elles nous pacifient et nous reposent. D’où ce conseil : « Jouer au tennis ou aller au cinéma régulièrement avec nos amis est un placement à long terme. » Plutôt que de vous crisper devant la répétition des dîners de copines tous les 15 du mois, tâchez donc de changer de point de vue. Toute amitié a besoin de rendez-vous réguliers, qui s’inscrivent dans le temps, pour se consolider.
*Auteur de Les Yeux de Laure, nous sommes tous fous dans un recoin de notre vie (Payot)
 
7. Optimiser
 
Si vous avez une vision déprimante des tâches quotidiennes malgré tout, il vous reste encore une carte à jouer… Repérez, dans votre façon de penser, les idées sombres et, tout en restant objective, « remplacez-les par les micro-expériences positives que ces activités vous font vivre », propose le Dr Michel Lejoyeux. Exemple : au lieu de ruminer sur l’ennui où vous vous enlisez en jouant les fées du logis, méditez sur le plaisir d’écouter la radio, sur l’odeur du linge propre ou le soulagement que procure une pièce propre, comme si on s’était dépoussiérée soi-même… Au début, on vous l’accorde, il faut s’astreindre à y penser. Mais, peu à peu, ça marche !
 
8. Allô, mon corps ?
 
Écoutez-vous physiquement et cédez à votre corps. Pourquoi ? Parce que bien plus que nous, il apprécie et réclame certaines routines. Voilà pourquoi le neuropsychiatre Marc Schwob* conseille d’être très attentive aux envies qui reviennent à heure fixe : ce sont de formidables alliées de notre bien être. Alors, donnez libre cours aux :
Pauses boulot. Lorsqu’au travail, vous vous sentez déconnecter, laissez faire. Votre cerveau a besoin d’une trêve de 2 à 5 minutes.
Envies de sieste. Plutôt que de piquer du nez sur vos dossiers, 20 minutes de repos, yeux clos, relancent le tonus très efficacement.
Bâillements. Le soir, cessez de lutter contre le sommeil sous prétexte qu’il est encore tôt. Filez au lit dans les 30 minutes qui suivent vos premiers signes de fatigue. Idéalement avant minuit.
* Auteur de Les Rythmes du corps (Odile Jacob).
 
 
9. Cimenter le couple
En couple, on redoute plus que tout la monotonie du quotidien. Pourtant, et paradoxalement, c’est la routine conjugale qui permet de mettre en relief la soirée romantique ou le week-end d’évasion que l’on s’offre de temps en temps… D’où l’intérêt de la cultiver. « Dans une relation, il y a toujours trois entités : toi, moi et nous, commente le psychiatre Christophe Fauré*. Or, il ne faut pas perdre de vue que cette troisième entité n’existe que si on la nourrit quotidiennement, c’est d’ailleurs la fonction de nos rituels. Passer prendre le pain chaque soir, étendre le linge de l’autre, regarder la télé ensemble, etc., alimente et fortifie le lien en lui apportant sécurité et identité. » Si c’est un psy qui le dit…
* Auteur de Ensemble mais seuls (Albin Michel).
 
 Par laurence cochet.
 le 18/03/2014 à 19:14 
Marie France, magazine féminin

Je n'avais jamais envisagé la routine de cette maniere. C'est interessant.

Oui très intéressant. Cependant il faut vraiment prendre le temps de lire entre les lignes car nous aurions sitôt fait de renverser la vapeur en confondant routine (présence, nouveauté, changement) avec habitudes mentales.

Il me semble qu'il faut lire et apprécier ce texte à l'intérieur de l'enseignement sinon il y a risque de dérive et de confusion.

Prenons par exemple le passage sur l'amitié.


"Pourquoi sommes-nous plus attachées à nos amis de longue date qu’aux nouveaux ? « Parce que l’attrait pour le connu est beaucoup plus fort que le goût de la nouveauté », rappelle le psychanalyste J.-D Nasio*. Normal : les routines amicales sont précisément ce qui nous aide à tisser des liens. Elles nous pacifient et nous reposent. D’où ce conseil : « Jouer au tennis ou aller au cinéma régulièrement avec nos amis est un placement à long terme. » Plutôt que de vous crisper devant la répétition des dîners de copines tous les 15 du mois, tâchez donc de changer de point de vue. Toute amitié a besoin de rendez-vous réguliers, qui s’inscrivent dans le temps, pour se consolider"
Oui d'un certain point de vue (à vous d'analyser) et non d'un autre point de vue (à vous d'analyser).
La nouveauté nous pousse dans nos retranchements, nous amène à voir combien il est difficile d'accepter cette nouveauté et de nous y adapter, et combien nous ne la voyons pas justement parce que nous sommes ancrés dans nos habitudes, dans la "routine" des habitudes.
Dans un Ashram ou un Monastère, la nouveauté des rencontres est très présente par le changement relationnel. Les personnes viennent, partent, d'autres arrivent, d'autres repartent.