Christophe André : « Le bonheur est une nécessité, surtout en période de crise »
À l’occasion de la journée internationale du bonheur, décrétée par l’ONU le 20 mars de chaque année, le psychiatre Christophe André revient sur cette notion souvent galvaudée qu’il définit comme un « moteur » pour traverser les épreuves.
Qu’est-ce que le bonheur en 2014 ?
Christophe André : Contrairement à l’idée reçue selon laquelle le bonheur serait un luxe pour gens égoïstes et nombrilistes, je crois au contraire qu’il est une nécessité, surtout en période de crise.
Le bonheur n’est pas le bien-être. C’est le fait de prendre conscience des belles et bonnes choses de la vie mais aussi de son aspect tragique : oui la vie est belle, mais elle a une fin ; oui je suis heureux, mais d’autres ne le sont pas.
Claudel disait que le bonheur n’est pas un but, mais un moyen, et je suis tout à fait d’accord avec lui. Le bonheur est une force, une énergie, pour traverser les difficultés et aider les autres à le faire. Toutes les études montrent d’ailleurs que les gens heureux sont plus enclins à aider les autres.
Être heureux dans une situation de crise qui se prolonge n’est pas évident…
C.A. : Certes, mais le bonheur, ce n’est pas nier que la vie soit dure. Bien sûr qu’elle est faite de souffrance, d’adversité, de maladie et de mort. Mais le bonheur nous permet de les affronter ou de nous en remettre. Les dépressifs ne sont pas délirants d’ailleurs, mais ils souffrent d’« anhédonie », c’est-à-dire de l’incapacité à ressentir des émotions positives.
Car il y a deux grands pôles d’émotions en nous, les positives et les négatives. Les émotions positives, elles, vont du plus simple – la bonne humeur, le soulagement – au plus intense – le sentiment d’accomplissement. Le bonheur est une forme de transcendance de ces émotions positives par un sentiment plus large.
Par exemple, quand je me promène dans la nature, au soleil, je ressens de la bonne humeur. Mais si je pense, à ce moment-là, à la chance que j’ai d’être en vie, alors je vis un moment de bonheur. Celui-ci n’est pas un état permanent. C’est un moment d’ouverture au monde et de gratitude où l’on prend conscience du beau, qui nous élève et nous bouscule.
La crise change-t-elle quelque chose à notre perception du bonheur ?
C.A. : Ces dernières années, j’observe une double tendance intéressante mais qui peut sembler un peu paradoxale. D’une part, les gens prennent conscience que la société est très complexe, qu’elle constitue parfois une menace. Ils intègrent l’idée qu’ils doivent être capables de produire eux-mêmes leur bonheur, qu’il est en eux. Ils ne peuvent pas compter, par exemple, sur leur emploi pour atteindre ce bonheur.
Mais d’autre part, la crise révèle que notre bonheur est aussi très dépendant du lien social. On ne peut pas être heureux sans partager ce bonheur, sans recevoir des autres ni leur rendre. Goethe disait ainsi que le pire supplice, pour lui, serait d’être seul au paradis. L’idée n’est donc pas nouvelle mais la crise actuelle la remet en valeur.
Propos recueillis par Flore Thomasset
À l’occasion de la journée internationale du bonheur, décrétée par l’ONU le 20 mars de chaque année, le psychiatre Christophe André revient sur cette notion souvent galvaudée qu’il définit comme un « moteur » pour traverser les épreuves.
Qu’est-ce que le bonheur en 2014 ?
Christophe André : Contrairement à l’idée reçue selon laquelle le bonheur serait un luxe pour gens égoïstes et nombrilistes, je crois au contraire qu’il est une nécessité, surtout en période de crise.
Le bonheur n’est pas le bien-être. C’est le fait de prendre conscience des belles et bonnes choses de la vie mais aussi de son aspect tragique : oui la vie est belle, mais elle a une fin ; oui je suis heureux, mais d’autres ne le sont pas.
Claudel disait que le bonheur n’est pas un but, mais un moyen, et je suis tout à fait d’accord avec lui. Le bonheur est une force, une énergie, pour traverser les difficultés et aider les autres à le faire. Toutes les études montrent d’ailleurs que les gens heureux sont plus enclins à aider les autres.
Être heureux dans une situation de crise qui se prolonge n’est pas évident…
C.A. : Certes, mais le bonheur, ce n’est pas nier que la vie soit dure. Bien sûr qu’elle est faite de souffrance, d’adversité, de maladie et de mort. Mais le bonheur nous permet de les affronter ou de nous en remettre. Les dépressifs ne sont pas délirants d’ailleurs, mais ils souffrent d’« anhédonie », c’est-à-dire de l’incapacité à ressentir des émotions positives.
Car il y a deux grands pôles d’émotions en nous, les positives et les négatives. Les émotions positives, elles, vont du plus simple – la bonne humeur, le soulagement – au plus intense – le sentiment d’accomplissement. Le bonheur est une forme de transcendance de ces émotions positives par un sentiment plus large.
Par exemple, quand je me promène dans la nature, au soleil, je ressens de la bonne humeur. Mais si je pense, à ce moment-là, à la chance que j’ai d’être en vie, alors je vis un moment de bonheur. Celui-ci n’est pas un état permanent. C’est un moment d’ouverture au monde et de gratitude où l’on prend conscience du beau, qui nous élève et nous bouscule.
La crise change-t-elle quelque chose à notre perception du bonheur ?
C.A. : Ces dernières années, j’observe une double tendance intéressante mais qui peut sembler un peu paradoxale. D’une part, les gens prennent conscience que la société est très complexe, qu’elle constitue parfois une menace. Ils intègrent l’idée qu’ils doivent être capables de produire eux-mêmes leur bonheur, qu’il est en eux. Ils ne peuvent pas compter, par exemple, sur leur emploi pour atteindre ce bonheur.
Mais d’autre part, la crise révèle que notre bonheur est aussi très dépendant du lien social. On ne peut pas être heureux sans partager ce bonheur, sans recevoir des autres ni leur rendre. Goethe disait ainsi que le pire supplice, pour lui, serait d’être seul au paradis. L’idée n’est donc pas nouvelle mais la crise actuelle la remet en valeur.
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