Hazrat Inayat Khan (1882 – 1927) est le fondateur du « soufisme universel », un mouvement spirituel basé sur l’unité de tous les peuples et de toutes les religions. Venu du Nord de l’Inde en Occident en tant que musicien, incité par son maître à harmoniser l'Orient et l'Occident par sa musique, il se tourne rapidement vers l’introduction et la transmission de la pensée et des pratiques soufies en Occident. Son message d’unité divine se concentre sur les thèmes de l’amour, l’harmonie et la beauté. Diverses branches du mouvement d’Inayat Khan sont présentes aujourd’hui en Allemagne, en Angleterre, en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas et en Russie. Dans ses écrits tels que La Musique de la Vie et Le Mysticisme du Son et de la Musique, Inayat Khan couple sa passion pour la musique avec son parcours soufi, formulant ainsi un éloquent manifeste de la musique en tant que fil harmonieux de l’Univers.
Ce qui est écrit entre parenthèse après astérisque sont des commentaires personnels. J'ai aussi mis en italique et souligné des passage qui méritent selon moi réflexion.
LE MOUVEMENT EST LA VIE
La Santé
Chapitre 3
Le mouvement est la vie et l'immobilité est la mort; car il y a, dans le mouvement, la signification de la vie, et dans l'immobilité, nous voyons le signe de la mort. On pourrait demander, en le considérant d'un point de vue métaphysique, s'il existe une immobilité quelconque. Non, mais c'est ce que nous appelons «non-mouvement», ou du moins pas de mouvement qui nous soit perceptible sous une forme quelconque, que ce soit visible ou audible ou sous la forme de sensation ou de vibration. C'est le mouvement qui ne nous est pas perceptible que nous appelons immobilité; nous n'utilisons le mot vie qu'en rapport avec l'existence perceptible, que nous percevons grâce à son mouvement. Dès lors, en ce qui concerne notre santé physique, le mouvement est la chose principale, la régulation du mouvement, de son rythme dans la pulsation et la circulation du sang. On peut retrouver toute cause de mort et de déclin dans le manque de mouvement. On peut retrouver tous les divers aspects de maladie dans la congestion.
Toute dégénérescence est provoquée par la congestion, et la congestion est causée par le manque de mouvement. Il y a des endroits du corps où les vaisseaux, les nerfs, adhèrent à la peau, et où il n'y a pas de libre circulation. De là proviennent toutes les maladies. Des maladies externes de ce genre sont appelées maladies de peau; quand cela se produit à l'intérieur, cela se manifeste sous la forme d'une certaine douleur.
Un médecin peut nous apporter un millier de différentes raisons comme étant la cause de diverses maladies, mais finalement la cause unique et principale de chaque maladie et de toutes les maladies est le manque de mouvement, qui, en fait, est le manque de vie. Ce mécanisme du corps est fait pour travailler suivant un certain rythme et est maintenu par un mouvement rythmique perpétuel. Le centre de ce courant perpétuel de vie est le souffle. *Les divers remèdes que l'homme a trouvés à toutes les époques apportent souvent un soulagement sur le moment à ceux qui souffrent, mais ils ne sont pas toujours guéris, car la cause de la maladie reste inexplorée. A l'arrière-plan de toute maladie, il y a quelque manière de vivre irrégulière, non naturelle, dans l'alimentation, la boisson, l'action ou le repos.
*l'univers est une souffle, big-bang, big-crush. Vie mort, mort vie, ni commencement ni fin. L'attention sur le souffle est la forme de méditation qui aurait entamé le chemin vers la Réalisation du Bouddha au pied de l'arbre de la Bodhi.
La mort est un changement qui provient de l'incapacité du corps à retenir ce que nous appelons l'âme. Le corps a une certaine somme de magnétisme, qui est le signe de son parfait état de marche.
Lorsque, en raison de la maladie, le corps, ou soudainement ou graduellement, a perdu ce magnétisme qui lui permet de retenir l'âme, celui-ci relâche, pour ainsi dire, dans son impuissance, sa prise sur quelque chose qu'il tenait; et c'est cette perte d’emprise que nous connaissons comme étant la mort. Habituellement il s'agit d'un processus progressif. Une douleur légère, une petite maladie, un léger malaise, se manifestent d'abord - on n'y fait même pas attention - cela avec le temps se développe pour devenir une maladie. Très souvent les maladies sont entretenues par les malades qui ne savent pas qu'ils les maintiennent, seulement par l'ignorance de leur condition, par leur négligence d'eux-mêmes. Il y a un plus grand nombre de malades qui laissent le médecin étudier leur état. Ils ne savent pas ce qu'ils ont, du début à la fin de la maladie. De même que dans les temps anciens, les simples croyants se fiaient au prêtre pour les envoyer au ciel ou à l'autre endroit, ainsi aujourd'hui le malade s'abandonne aux mains du docteur. Quiconque doué d'une observation pénétrante peut-il imaginer qu'il y ait quelqu'un d'autre que lui-même qui puisse en connaître davantage sur lui que lui-même, s'il désire se connaître? Est-ce une faute? Non, c'est une habitude. C'est une forme de négligence de soi de ne pas penser soi-même à son propre état et de vouloir que le médecin vous dise ce qui ne va pas. La douleur est en soi-même, on peut être le meilleur juge de sa propre vie; c'est bien soi qui peut découvrir la cause à l'arrière-plan de sa maladie, parce que l'on connaît mieux sa propre vie.
D’innombrables êtres aujourd'hui vivent de la sorte, ignorant leur propre condition de vie, et dépendent de quelqu'un qui a étudié la science extérieurement. Même le médecin ne peut aider quelqu'un efficacement si celui-ci ne connaît pas clairement sa condition. C'est la connaissance claire que quelqu'un a de sa propre affection qui lui permet de donner au médecin une idée correcte. Dans l'étoffe où il y a un petit trou, si on n'y prend pas garde, cela va facilement se déchirer et devenir un grand trou. Il en est ainsi de la santé. S'il y a quelque chose qui en elle est un peu déréglé, on le néglige, absorbé dans la vie telle qu'elle est, et ainsi on lui permet de s'aggraver chaque jour, rendant par là plus proche la mort qui autrement pourrait être évitée.
A la question: «Mais est-il nécessaire de penser à notre corps et à notre état de santé?», on répondra oui, pourvu que nous ne soyons pas obsédés de nous-mêmes**. Si l'on doit tellement penser à sa santé que l'on en devienne obsédé, c'est travailler contre soi-même. C'est certainement faux, parce que cela ne peut nous aider.
** : la voie du milieu, ni obsédé ni négligeant. Tous les dharma sont interdépendants.
Si l'on se prend en pitié en disant: «Oh, que je suis malade, et comme c'est épouvantable! Ne serais-je plus jamais bien?»; alors l'impression devient une sorte d'aliment pour le feu et l'on nourrit sa maladie à force d'y penser.
Mais si, d'un autre côté, on devient si négligent de soi que l'on se dise: «Oh, ça ne fait rien, ce n'est après tout qu'une illusion», on ne sera pas capable de conserver cette pensée quand la douleur augmentera. Il est aussi nécessaire de prendre soin de soi que de ne plus penser à sa maladie.
Car une maladie s'approche d'une personne en cachette, comme un voleur entre dans une maison, sans bruit. Il agit à l'insu de ses habitants et leur dérobe leurs meilleurs trésors. Ce n'est pas une mauvaise chose que de monter la garde contre la maladie, pourvu qu'on ne la contemple pas tout le temps.
On pourrait demander: «Est-ce que cela vaut la peine d'être vivant? Pourquoi ne devrions-nous pas en finir avec cette vie? Qu'est-elle, après tout?», mais ceci est une pensée anormale. Une personne avec un corps et un mental sains ne pensera pas ainsi.
Quand cette pensée anormale se développe, elle aboutit à la folie, qui fait que bien des gens se suicident. Le désir naturel de toute âme est d'avoir envie de vivre, de désirer une vie en pleine santé, et de réaliser le meilleur de sa propre venue en ce monde. ***
*** : l'aspiration de tout être humain au bonheur. Tous les dharmas sont interdépendants.
Ni Dieu ni l'âme ne se réjouissent du désir de la mort, car la mort n'appartient pas à l'âme. C'est une sorte de trouble, une révolte qui surgit dans le mental de quelqu'un, pour qu'il dise: «Je préfère la mort à la vie.» Avoir un désir de vivre, et malgré tout vivre une vie de souffrance, n'est pas non plus une chose raisonnable. Et si la sagesse a un sens, on ne doit épargner aucun effort pour atteindre le bon état de santé.
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