Tourner la roue

Par Lama Thubten Yeshe
Ceci nous amène au moment de la vie du Bouddha où celui-ci est prêt à commencer l’enseignement aux autres, du chemin spirituel
Le Bouddha Sakyamuni réalisa ensuite l’action suprême d’une créature illuminée.
Il commença à donner les enseignements et les instructions spirituelles qui libèrent les créatures sensibles de leurs souffrances et des insatisfactions et qui les conduisent à la plus haute perfection de l’esprit : l’Illumination, l’Eveil. Cette action est habituellement connue sous l’expression "tourner la Roue du Dharma" ; et le Bouddha l’a réalisé sous différentes formes pendant les 45 années qui lui restèrent à vivre.
Quiconque se démène pour atteindre la Bouddhéité, le fait expressément afin d’être bénéfique aux autres - et premièrement à travers des enseignements donnés-. Sakyamuni, lui, après avoir atteint I’Illumination, n’a pas commencé à enseigner immédiatement . En se retenant d’abord, il a montré que les parfaites réalisations de l’illumination ne sont pas quelque chose que l’esprit humain ordinaire, superficiel, peut saisir facilement. Sa découverte était au-delà de la conception normale des choses et des mots, au-delà de l’expression ou de la description. Il savait combien il serait difficile pour les autres de comprendre sa réalisation et donc il resta silencieux. Mais après sept semaines en forêt à jouir seul des bienfaits de l’Illumination, il lui fût demandé d’enseigner pour le bien des autres et il accepta.
L’hésitation du Bouddha à enseigner jusqu’à ce que l’on le lui réclama sincèrement, souligne une caractéristique importante de son enseignement. Ceux-ci ne forcent jamais les autres contre leur volonté : "tenez, voilà des enseignements fantastiques. Pourquoi ne venez-vous pas vous joindre à nous ?"Non, et de la même façon, il n’a envoyé aucun disciple dans les rues afin de convaincre les gens de leur misère et d’offrir le salut à ceux qui voudraient bien venir se joindre à eux. Non, les enseignements du Bouddha ne furent jamais présentés ainsi et les traditions tibétaines font en sorte d’attendre que quelqu’un le demande avant de recevoir les enseignements.
Pourquoi instruit-on les bouddhistes expressément à ne pas faire passer en force leurs croyances auprès des autres ou à déclarer : "j’ai découvert le meilleur chemin de vie et si vous ne le suivez pas, vous êtes perdus." Selon les enseignements du Bouddha, cette approche est à la fois grossière et irréaliste. Lorsque quelqu’un fait une expérience profonde, qu’elle soit désastreuse ou fantastique, celle-ci est complètement unique et personnelle. Et il serait fou de penser que sa relation puisse être tout aussi significative pour quelqu’un d’autre.
Même si vous dîtes à votre meilleur ami, ce que vous avez découvert, il est pourtant impossible de lui faire passer l’essence véritable de votre expérience. Puisque ce que nous disons est nécessairement exprimé à travers des mots et des concepts, même un très bon ami ne pourra probablement pas saisir la nature de ce que nous ressentons. La communication dans le domaine spirituel est très difficile.
Cela montre que nous vivons tous des vies assez différentes les unes des autres. Nous pouvons partager des systèmes de perception et de comportement similaires, mais nos expériences intérieures sont uniques, hautement individuelles. Nous vivons chacun, chacune dans l’univers privé de notre propre esprit. En conséquence, tout effort pour faire passer en force nos convictions spirituelles auprès des autres ou pour partager nos expériences dévotionnelles- si elles sont authentiques, celles-ci sont toujours d’une nature intensément personnelles- est une mauvaise interprétation et peut aisément se terminer en frustration et en incompréhension.
Le Bouddha a montré qu’il existe des moments appropriés et d’autres inappropriés pour enseigner. Il a toujours attendu jusqu’à ce qu’on lui demande sincèrement d’instruire. Il savait que l’acte même de prendre la décision formelle de chercher de l’aide et ensuite de la demander, crée une énergie à l’intérieur de ceux et celles qui recherchent la vérité, énergie qui les prépare à une écoute intensive, pas seulement avec leurs oreilles, mais également avec leur cœur. Cela constitue une approche bien plus efficace que celle d’enseigner des étudiants(es) qui ne sont pas prêts. En d’autres termes, les étudiants ont besoin d’espace. Si on ne leur donne pas la chance de créer eux-mêmes, cet espace à l’intérieur d’eux-mêmes, si ils ne sont pas préparés à rencontrer l’enseignant à moitié-chemin en s’ouvrant eux-mêmes à la réception des instruction spirituelles qui constitue l’essence de l’enseignement, rien n’entrera jamais dans leur esprit.
Ceci constitue la psychologie adéquate propre à l’Illumination. Nous pouvons même peut-être dire sa politique. Le Bouddha comprend la façon de pensée des êtres et peut prendre la mesure de leurs esprits superstitieux. Il peut ajuster son approche spontanément en fonction de leurs limites et en être sûr avant de leur montrer leur chemin individuel.
Sa vision non-obscurcie, pure, embrasse tous les phénomènes, incluant les fonctionnements les plus subtils de notre esprit et il peut alors nous enseigner en conséquence.
Lorsque une créature illuminée enseigne véritablement, la force de ses réalisations confère un pouvoir spécial à tout ce qu’elle dit ou fait. Même un mot, un seul mot de son discours illuminé peut satisfaire les besoins d’êtres différents. Les gens ordinaires sont limités par le pouvoir des mots qu’ils emploient ; leur discours peut rarement apporter un sens de plénitude. Mais le discours d’un être illuminé est différent. Quelque soit le sujet, chaque auditeur reçoit exactement ce dont il a besoin.
D’ordinaire, si nous sentons qu’une personne parle bien, nous pouvons la louer en disant : "quelle belle conférence il a donnée". Mais d’un point de vue bouddhiste, le véritable pouvoir du discours ne réside pas dans le discours lui-même. Derrière les mots, dans l’esprit du conférencier, doit exister l’expérience vivante de la sagesse lumineuse, pénétrante. Cette sagesse donne au discours d’un Bouddha, son pouvoir. Un tel pouvoir n’a rien à voir avec l’éloquence d’une personne ordinaire. C’est seulement une question de réalisation intérieure.
Un Bouddha est un être dont les réalisations sont complètes, son discours a donc le pouvoir de toucher chaque auditeur profondément et de façon pénétrante. Non seulement cela, mais un être illuminé peut atteindre à la compréhension sans avoir à utiliser un seul mot.

Par Lama Thubten Yeshe
Ceci nous amène au moment de la vie du Bouddha où celui-ci est prêt à commencer l’enseignement aux autres, du chemin spirituel
Le Bouddha Sakyamuni réalisa ensuite l’action suprême d’une créature illuminée.
Il commença à donner les enseignements et les instructions spirituelles qui libèrent les créatures sensibles de leurs souffrances et des insatisfactions et qui les conduisent à la plus haute perfection de l’esprit : l’Illumination, l’Eveil. Cette action est habituellement connue sous l’expression "tourner la Roue du Dharma" ; et le Bouddha l’a réalisé sous différentes formes pendant les 45 années qui lui restèrent à vivre.
Quiconque se démène pour atteindre la Bouddhéité, le fait expressément afin d’être bénéfique aux autres - et premièrement à travers des enseignements donnés-. Sakyamuni, lui, après avoir atteint I’Illumination, n’a pas commencé à enseigner immédiatement . En se retenant d’abord, il a montré que les parfaites réalisations de l’illumination ne sont pas quelque chose que l’esprit humain ordinaire, superficiel, peut saisir facilement. Sa découverte était au-delà de la conception normale des choses et des mots, au-delà de l’expression ou de la description. Il savait combien il serait difficile pour les autres de comprendre sa réalisation et donc il resta silencieux. Mais après sept semaines en forêt à jouir seul des bienfaits de l’Illumination, il lui fût demandé d’enseigner pour le bien des autres et il accepta.
L’hésitation du Bouddha à enseigner jusqu’à ce que l’on le lui réclama sincèrement, souligne une caractéristique importante de son enseignement. Ceux-ci ne forcent jamais les autres contre leur volonté : "tenez, voilà des enseignements fantastiques. Pourquoi ne venez-vous pas vous joindre à nous ?"Non, et de la même façon, il n’a envoyé aucun disciple dans les rues afin de convaincre les gens de leur misère et d’offrir le salut à ceux qui voudraient bien venir se joindre à eux. Non, les enseignements du Bouddha ne furent jamais présentés ainsi et les traditions tibétaines font en sorte d’attendre que quelqu’un le demande avant de recevoir les enseignements.
Pourquoi instruit-on les bouddhistes expressément à ne pas faire passer en force leurs croyances auprès des autres ou à déclarer : "j’ai découvert le meilleur chemin de vie et si vous ne le suivez pas, vous êtes perdus." Selon les enseignements du Bouddha, cette approche est à la fois grossière et irréaliste. Lorsque quelqu’un fait une expérience profonde, qu’elle soit désastreuse ou fantastique, celle-ci est complètement unique et personnelle. Et il serait fou de penser que sa relation puisse être tout aussi significative pour quelqu’un d’autre.
Même si vous dîtes à votre meilleur ami, ce que vous avez découvert, il est pourtant impossible de lui faire passer l’essence véritable de votre expérience. Puisque ce que nous disons est nécessairement exprimé à travers des mots et des concepts, même un très bon ami ne pourra probablement pas saisir la nature de ce que nous ressentons. La communication dans le domaine spirituel est très difficile.
Cela montre que nous vivons tous des vies assez différentes les unes des autres. Nous pouvons partager des systèmes de perception et de comportement similaires, mais nos expériences intérieures sont uniques, hautement individuelles. Nous vivons chacun, chacune dans l’univers privé de notre propre esprit. En conséquence, tout effort pour faire passer en force nos convictions spirituelles auprès des autres ou pour partager nos expériences dévotionnelles- si elles sont authentiques, celles-ci sont toujours d’une nature intensément personnelles- est une mauvaise interprétation et peut aisément se terminer en frustration et en incompréhension.
Le Bouddha a montré qu’il existe des moments appropriés et d’autres inappropriés pour enseigner. Il a toujours attendu jusqu’à ce qu’on lui demande sincèrement d’instruire. Il savait que l’acte même de prendre la décision formelle de chercher de l’aide et ensuite de la demander, crée une énergie à l’intérieur de ceux et celles qui recherchent la vérité, énergie qui les prépare à une écoute intensive, pas seulement avec leurs oreilles, mais également avec leur cœur. Cela constitue une approche bien plus efficace que celle d’enseigner des étudiants(es) qui ne sont pas prêts. En d’autres termes, les étudiants ont besoin d’espace. Si on ne leur donne pas la chance de créer eux-mêmes, cet espace à l’intérieur d’eux-mêmes, si ils ne sont pas préparés à rencontrer l’enseignant à moitié-chemin en s’ouvrant eux-mêmes à la réception des instruction spirituelles qui constitue l’essence de l’enseignement, rien n’entrera jamais dans leur esprit.
Ceci constitue la psychologie adéquate propre à l’Illumination. Nous pouvons même peut-être dire sa politique. Le Bouddha comprend la façon de pensée des êtres et peut prendre la mesure de leurs esprits superstitieux. Il peut ajuster son approche spontanément en fonction de leurs limites et en être sûr avant de leur montrer leur chemin individuel.
Sa vision non-obscurcie, pure, embrasse tous les phénomènes, incluant les fonctionnements les plus subtils de notre esprit et il peut alors nous enseigner en conséquence.
Lorsque une créature illuminée enseigne véritablement, la force de ses réalisations confère un pouvoir spécial à tout ce qu’elle dit ou fait. Même un mot, un seul mot de son discours illuminé peut satisfaire les besoins d’êtres différents. Les gens ordinaires sont limités par le pouvoir des mots qu’ils emploient ; leur discours peut rarement apporter un sens de plénitude. Mais le discours d’un être illuminé est différent. Quelque soit le sujet, chaque auditeur reçoit exactement ce dont il a besoin.
D’ordinaire, si nous sentons qu’une personne parle bien, nous pouvons la louer en disant : "quelle belle conférence il a donnée". Mais d’un point de vue bouddhiste, le véritable pouvoir du discours ne réside pas dans le discours lui-même. Derrière les mots, dans l’esprit du conférencier, doit exister l’expérience vivante de la sagesse lumineuse, pénétrante. Cette sagesse donne au discours d’un Bouddha, son pouvoir. Un tel pouvoir n’a rien à voir avec l’éloquence d’une personne ordinaire. C’est seulement une question de réalisation intérieure.
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