Taisen Deshimaru, L'Esprit du Ch'an : Le Shin Jin Mei, aux sources chinoises du zen,
Éd. Albin Michel,
coll. « Spiritualités vivantes », 2000,
ISBN : 2226114297

« Ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet » : zazen.
« Dhyana » en sanscrit, « Ch’an » en chinois, « zen » en japonais. C’est à un voyage dans le texte fondateur du « Ch’an », et donc l’une des sources du zen, que nous invite Taisen Deshimaru, qui introduisit cette discipline en France en 1967. Taisen Deshimaru traduit et commente en effet le Shin Jin Mei, ou « Poème sur la foi en l’esprit », un recueil de 73 versets composé à la fin du VIe siècle par maître Sosan, le troisième patriarche chinois, à partir des enseignements de Bodhidharma, le fondateur du Ch’an.
C’est devenu un lieu commun de dire que l’Occident est désorienté. Puissance de cette expression, où il n’est pas interdit de prendre le participe au sens propre : notre Occident a perdu non le Nord mais l’Orient. Orient, où le soleil se lève. Brillant « orient » de la perle. Alors que l’Occident, où le soleil se noie dans l’océan, cherche son chemin dans la nuit. Malgré les « Lumières ». Malgré Diderot et l’Encyclopédie. Occident désorienté, Occident schizophrène. Selon Taisen Deshimaru (en 1976), « nous vivons une grande et profonde crise dans notre civilisation. Celle-ci est plus dangereuse que la bombe atomique elle-même, car les hommes oublient d’être des hommes. » Banalité ? Certes, aux yeux des intellectuels occidentaux. Mais « l’homme sage, selon l’Orient, n’a rien à voir avec l’intellectuel ou le savant occidental. Stupide en apparence, il suit l’ordre cosmique, sans agir avec sa conscience personnelle, sans rechercher ni fuir quoi que ce soit. » Comment résumer en quelques lignes les 73 versets du Shin Jin Mei ? C’est évidemment impossible. Et, sans doute, inutile. Car ce serait ajouter des mots aux mots, alors que tout l’esprit du zen est précisément de bannir les mots, d’inviter à la pratique du zazen (la méditation assise) ou du shikantaza (« seulement s’asseoir »). « Tel est le zazen. On s’assied, et l’on pousse le ciel avec la tête, la terre avec les genoux. » « Chacun parle et se fatigue. La meilleure, la plus efficace des réponses est silencieuse. » Que l’on sache cependant que le premier verset de maître Sosan dit à peu près tout sur le zen : « Pénétrer la voie n’est pas difficile, mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet ». En zazen, on devient mur face à un mur, moment de conscience dans l’éternité, goutte de rosée sous le regard du monde, et l’on tend vers le « Mu Shin » (absolument rien dans l’esprit), vers le « Ku » (la vacuité, le vide) qui est aussi l’univers. Car l’essence est l’existence ; car l’existence est l’essence. Car le zen se situe au-delà de toutes les barrières rassurantes construites par la philosophie occidentale depuis que Platon l’a installée dans le dualisme. Ni matérialisme, ni spiritualisme, le zen trace une « voie du milieu » qui ne peut se suivre qu’à condition de gommer l’ego au terme de longues années de pratique : « Vous devez construire un monastère dans votre esprit – et point ailleurs ! » Ensuite ? Laisser faire zazen. « Hishiryo », « penser sans penser » ; « Penser du tréfonds de la non-pensée, sans penser ». Et aussi « mushotoku », « sans but ni esprit de profit ». Ensuite ? Vivre pleinement l’ici et le maintenant, dans une attention vigilante portée à chaque action, dans la plénitude de l’instant. Car le passé et l’avenir sont illusions. Seul compte l’instant présent, le seul que nous puissions jamais vivre. Celui que, si souvent, nous ne vivons pas vraiment, par peur, par espoir, par rupture, par idéal, par décalage entre nous et nous.
Au-delà du Bien et du Mal, voici la sagesse proposée depuis des siècles par l’esprit zen, qui constitue sans doute l’une des émanations les plus intéressantes du bouddhisme. Un long chemin vers le satori, l’éveil à la vérité cosmique. Une longue marche tranquille et mouvementée vers l’univers, ou vers moi-même. Car, à terme, l’univers, c’est moi-même. « Le clair de lune brille sur chaque goutte de rosée. »
Shin Shu, pratiquant au dojo de Mons
Source: http://zenmons.be/index.php?option=com_content&view=article&id=38&Itemid=39
Éd. Albin Michel,
coll. « Spiritualités vivantes », 2000,
ISBN : 2226114297

« Ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet » : zazen.
« Dhyana » en sanscrit, « Ch’an » en chinois, « zen » en japonais. C’est à un voyage dans le texte fondateur du « Ch’an », et donc l’une des sources du zen, que nous invite Taisen Deshimaru, qui introduisit cette discipline en France en 1967. Taisen Deshimaru traduit et commente en effet le Shin Jin Mei, ou « Poème sur la foi en l’esprit », un recueil de 73 versets composé à la fin du VIe siècle par maître Sosan, le troisième patriarche chinois, à partir des enseignements de Bodhidharma, le fondateur du Ch’an.
C’est devenu un lieu commun de dire que l’Occident est désorienté. Puissance de cette expression, où il n’est pas interdit de prendre le participe au sens propre : notre Occident a perdu non le Nord mais l’Orient. Orient, où le soleil se lève. Brillant « orient » de la perle. Alors que l’Occident, où le soleil se noie dans l’océan, cherche son chemin dans la nuit. Malgré les « Lumières ». Malgré Diderot et l’Encyclopédie. Occident désorienté, Occident schizophrène. Selon Taisen Deshimaru (en 1976), « nous vivons une grande et profonde crise dans notre civilisation. Celle-ci est plus dangereuse que la bombe atomique elle-même, car les hommes oublient d’être des hommes. » Banalité ? Certes, aux yeux des intellectuels occidentaux. Mais « l’homme sage, selon l’Orient, n’a rien à voir avec l’intellectuel ou le savant occidental. Stupide en apparence, il suit l’ordre cosmique, sans agir avec sa conscience personnelle, sans rechercher ni fuir quoi que ce soit. » Comment résumer en quelques lignes les 73 versets du Shin Jin Mei ? C’est évidemment impossible. Et, sans doute, inutile. Car ce serait ajouter des mots aux mots, alors que tout l’esprit du zen est précisément de bannir les mots, d’inviter à la pratique du zazen (la méditation assise) ou du shikantaza (« seulement s’asseoir »). « Tel est le zazen. On s’assied, et l’on pousse le ciel avec la tête, la terre avec les genoux. » « Chacun parle et se fatigue. La meilleure, la plus efficace des réponses est silencieuse. » Que l’on sache cependant que le premier verset de maître Sosan dit à peu près tout sur le zen : « Pénétrer la voie n’est pas difficile, mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet ». En zazen, on devient mur face à un mur, moment de conscience dans l’éternité, goutte de rosée sous le regard du monde, et l’on tend vers le « Mu Shin » (absolument rien dans l’esprit), vers le « Ku » (la vacuité, le vide) qui est aussi l’univers. Car l’essence est l’existence ; car l’existence est l’essence. Car le zen se situe au-delà de toutes les barrières rassurantes construites par la philosophie occidentale depuis que Platon l’a installée dans le dualisme. Ni matérialisme, ni spiritualisme, le zen trace une « voie du milieu » qui ne peut se suivre qu’à condition de gommer l’ego au terme de longues années de pratique : « Vous devez construire un monastère dans votre esprit – et point ailleurs ! » Ensuite ? Laisser faire zazen. « Hishiryo », « penser sans penser » ; « Penser du tréfonds de la non-pensée, sans penser ». Et aussi « mushotoku », « sans but ni esprit de profit ». Ensuite ? Vivre pleinement l’ici et le maintenant, dans une attention vigilante portée à chaque action, dans la plénitude de l’instant. Car le passé et l’avenir sont illusions. Seul compte l’instant présent, le seul que nous puissions jamais vivre. Celui que, si souvent, nous ne vivons pas vraiment, par peur, par espoir, par rupture, par idéal, par décalage entre nous et nous.
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Shin Shu, pratiquant au dojo de Mons
Source: http://zenmons.be/index.php?option=com_content&view=article&id=38&Itemid=39
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