
Ajahn Mahā Boowa
Traduit par Jeanne Schut
Extrait du livre intitulé Arahattamagga Arahattaphala, la Voie de l’Arahant. Ce texte est la suite des deux parties du livre que nous avions intitulées : « Réapprendre à méditer » et « Face à la douleur ».
Quelle que soit la profondeur du samādhi et aussi continue que soit cette pratique de méditation, elle ne constitue pas une fin en soi. Le samādhi ne met pas un terme à la souffrance. Par contre, c’est un tremplin idéal pour lancer l’assaut final aux kilesa [les pollutions du mental] qui sont la cause de toute souffrance. Le calme et la concentration profonde engendrés par le samādhi sont une excellente base pour le développement de la sagesse.
Le problème, c’est que le samādhi est si paisible et agréable que, sans s’en rendre compte, le méditant développe une dépendance envers cette pratique. C’est ce qui m’est arrivé : pendant cinq ans, j’ai été dépendant de la tranquillité du samādhi au point de croire que cette tranquillité était l’essence du nibbāna [l’Eveil]. Ce n’est que lorsque mon maître, Ajahn Mun, m’a forcé à prendre conscience de mon erreur, que j’ai été capable de passer à la pratique du développement de la sagesse.
A moins qu’il ne soit utilisé comme support au développement de la sagesse, le samādhi peut faire dévier le méditant du chemin qui mène à la fin de la souffrance. Tous ceux qui s’efforcent d’approfondir leur pratique de samādhi devraient être conscients de ce risque. Dans la pratique, le rôle principal du samādhi est de soutenir et de nourrir le développement de la sagesse. Il est parfaitement adapté à cette tâche car un esprit calme et concentré est pleinement satisfait et ne recherche pas de distractions extérieures. Quand la présence consciente est ancrée dans le samādhi, les pensées ne se tournent pas vers les formes, les sons, les saveurs, les odeurs et les sensations tactiles. Le calme et la concentration sont les aliments naturels de l’esprit. Une fois rassasié de sa nourriture favorite, l’esprit ne s’égare pas dans des pensées oiseuses ; il est parfaitement prêt à entreprendre le type de réflexion appliquée et d’investigation qui constitue la pratique du développement de la sagesse. Par contre, si l’esprit n’est pas encore stabilisé, s’il est toujours attiré par les stimulations sensorielles, s’il a envie de suivre toutes les pensées et les émotions qui passent, son travail d’investigation n’aboutira jamais à la véritable sagesse. Il se contentera de développer des pensées verbeuses, des hypothèses et des spéculations qui seront des interprétations de la réalité : sans fondement, uniquement basées sur ce qui aura été appris et retenu. Au lieu de mener à la sagesse et à la cessation de la souffrance, ce vagabondage des pensées devient samudaya, cause première de souffrance.
Dans la mesure où la focalisation précise et intériorisée du samādhi complémente à merveille le travail d’investigation et de contemplation de la sagesse, le Bouddha nous a enseigné qu’il était bon de commencer par développer le samādhi. Un esprit qui ne se laisse pas distraire par les pensées et les émotions périphériques est capable de se concentrer exclusivement sur tout ce qui peut apparaître dans le champ de sa conscience et d’approfondir ces phénomènes à la lumière de la vérité sans qu’interviennent suppositions et spéculations. C’est un principe important. L’investigation avance facilement, avec fluidité et perspicacité. Telle est la nature de la véritable sagesse : investigation, contemplation et compréhension sans aucune interférence de distractions ou de conjectures.
La pratique de la sagesse commence avec le corps humain, ce composant le plus rudimentaire et le plus visible de notre identité personnelle. Le but de la pratique est de pénétrer la réalité de sa véritable nature. Notre corps est-il ce que nous avons toujours cru : une partie intégrante et importante de qui nous sommes ? Pour évaluer cette hypothèse, nous devons étudier le corps en détail en observant mentalement chacune des parties qui le constituent, une portion du corps après l’autre, un élément du corps après l’autre. Nous devons chercher la vérité de ce corps que nous croyons si bien connaître en le regardant sous des angles différents.
Commencez avec les cheveux, les poils, les ongles, les dents et la peau ; ensuite continuez avec la chair, le sang, les muscles et les os ; enfin disséquez les organes internes un par un jusqu’à ce que le corps soit entièrement mis en pièces. Analysez ce tas de morceaux disparates pour en comprendre clairement la nature.
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