Gens de bonne connaissance,
Dans cette porte de la Doctrine, s’asseoir en contemplation a pour principe de ne s’attacher ni à l’esprit ni au vide et d’être simplement immobile et silencieux.
Certains parlent d’observer l’esprit, mais le principe même de l’esprit est insensé et, comme ce qui est insensé est chimérique, il n’y a rien à observer.
Quant à parler d’observer le vide, la nature des êtres est fondamentalement pur vide, et c’est à cause de pensées insensées que la réalité est obscurcie et cachée. Quand toutes les pensées insensées sont abandonnées, la nature est fondamentalement vide.
Ne pas voir que votre nature est fondamentalement vide fait que s’élève, dans le cœur, l’intention d’observer la vacuité et qu’ainsi naît la chimère vacuité. Cette chimère ne reposant sur rien, on sait que ceux qui l’observent sont des fous.
Le vide n’a ni forme ni caractère.
Ceux qui s’établissent dans le caractère vide, qui prétendent que cela est méritoire, et qui professent de telles vues fausses font obstacle à la spontanéité fondamentale de leur nature et sont prisonniers du concept vacuité.
Pratiquer l’immobilité, c’est ne pas voir continuellement les fautes et les erreurs de tout un chacun. C’est ça, la nature immobile.
Les êtres égarés forcent leur corps à l’immobilité mais, dès qu’ils ouvrent la bouche, c’est pour parler des autres en bien ou en mal : ils tournent le dos à la Grande Voie.
L’observation, soit de l’esprit, soit de la vacuité, fait barrage à la Grande Voie des causes et conditions.
Commentaires :
C’est la première fois que, dans ce soûtra, sont réunis ces deux caractères Zuo Chan (Zazen en japonais). Le caractère Zuo a non seulement le sens de : s’asseoir, mais aussi de : se tenir en repos du corps et de l’esprit, c’est-à-dire stable, en paix, immobile et silencieux. C’est la « médiation assise » du Zen, qui, outre le contrôle de l’esprit, demande un contrôle attentif de la position du corps (Deshimaru, Le vrai Zen), et que Hui Neng, sans recommander, ne condamne pas du tout.
Mais pour la Mahaprajnaparamita, « le vrai caractère de la pensée n’existe pas. La pensée ne se connaît pas elle-même parce qu’elle est vide du caractère même de pensée, et du début à la fin n’a pas d’attribut véritable… Cette pensée sans moi, sans mien, impermanente et irréelle est vide.
(M.P.P., XXXI)
L’observation de « rien » est absurde.
Hui Neng répète ici ce qu’il a déjà dit : la méditation assise, immobile (Zuo bu dong), si elle astreint l’esprit à observer le vide qui « n’est pas » (à moins d’en faire une entité !), risque de conduire à la folie. « Le vide n’a ni forme ni caractère. »
La méditation n’est ni observation de l’esprit ni observation de la vacuité parce que esprit et vacuité sont deux extrêmes qui relèvent de la pensée dualiste d’un sujet observant et d’une chose observée, et qu’il y a, dans cette double observation, séparation fictive en même temps que confusion entre le sujet et l’objet. L’esprit (la pensée) ne peut pas plus se penser que l’œil se voir. La méditation est contemplation, et observation du seul acte nécessaire : la respiration.
Ainsi, le vrai savoir est de ne s’attacher ni à l’esprit, ni aux dharmas, ni à leur vacuité commune. La vacuité ne vaut que comme méthode d’argumentation. Elle n’existe (conceptuellement) que par le couple d’opposés qu’elle forme avec l’esprit. Son inexistence fait qu’elle ne peut être saisie et, pour plus de sûreté, la Mahaprajnaparamita trouve bon d’ajouter aux vacuités internes, externes, etc. qui détruisent les passions, une vacuité des vacuités (M.P.P., XLVIII, vacuité 4) pour détruire cette notion de vacuité elle-même à laquelle s’attacher serait la pire des vues fausses et des ignorances.
La médiation, pour Hui Neng, doit être constante, et donc, aussi bien en marchant, debout, couché qu’assis.
Traduction du chinois et commentaires de Françoise Morel.
Le soûtra de l’estrade du don de la loi.
Dispensé dans le temple bouddhique Da Fan de Shao Zhou par le grand maître Hui Neng, sixième patriarche de l’école du Sud, sur l’enseignement subitiste, le plus grand du grand véhicule : le soûtra de la Mahaprajnaparamita.
Recueil des notes prises par le disciple Fa Hai qui a reçu aussi l’enseignement immense des préceptes sans caractères. Editions La table Ronde, 2001
Source: http://kalyanamitra-fasheng.blogspot.com/2010/12/soutra-de-lestrade-chapitre-18-hui-neng.html
Dans cette porte de la Doctrine, s’asseoir en contemplation a pour principe de ne s’attacher ni à l’esprit ni au vide et d’être simplement immobile et silencieux.
Certains parlent d’observer l’esprit, mais le principe même de l’esprit est insensé et, comme ce qui est insensé est chimérique, il n’y a rien à observer.
Quant à parler d’observer le vide, la nature des êtres est fondamentalement pur vide, et c’est à cause de pensées insensées que la réalité est obscurcie et cachée. Quand toutes les pensées insensées sont abandonnées, la nature est fondamentalement vide.
Ne pas voir que votre nature est fondamentalement vide fait que s’élève, dans le cœur, l’intention d’observer la vacuité et qu’ainsi naît la chimère vacuité. Cette chimère ne reposant sur rien, on sait que ceux qui l’observent sont des fous.
Le vide n’a ni forme ni caractère.
Ceux qui s’établissent dans le caractère vide, qui prétendent que cela est méritoire, et qui professent de telles vues fausses font obstacle à la spontanéité fondamentale de leur nature et sont prisonniers du concept vacuité.
Pratiquer l’immobilité, c’est ne pas voir continuellement les fautes et les erreurs de tout un chacun. C’est ça, la nature immobile.
Les êtres égarés forcent leur corps à l’immobilité mais, dès qu’ils ouvrent la bouche, c’est pour parler des autres en bien ou en mal : ils tournent le dos à la Grande Voie.
L’observation, soit de l’esprit, soit de la vacuité, fait barrage à la Grande Voie des causes et conditions.
Commentaires :
C’est la première fois que, dans ce soûtra, sont réunis ces deux caractères Zuo Chan (Zazen en japonais). Le caractère Zuo a non seulement le sens de : s’asseoir, mais aussi de : se tenir en repos du corps et de l’esprit, c’est-à-dire stable, en paix, immobile et silencieux. C’est la « médiation assise » du Zen, qui, outre le contrôle de l’esprit, demande un contrôle attentif de la position du corps (Deshimaru, Le vrai Zen), et que Hui Neng, sans recommander, ne condamne pas du tout.
Mais pour la Mahaprajnaparamita, « le vrai caractère de la pensée n’existe pas. La pensée ne se connaît pas elle-même parce qu’elle est vide du caractère même de pensée, et du début à la fin n’a pas d’attribut véritable… Cette pensée sans moi, sans mien, impermanente et irréelle est vide.
(M.P.P., XXXI)
L’observation de « rien » est absurde.
Hui Neng répète ici ce qu’il a déjà dit : la méditation assise, immobile (Zuo bu dong), si elle astreint l’esprit à observer le vide qui « n’est pas » (à moins d’en faire une entité !), risque de conduire à la folie. « Le vide n’a ni forme ni caractère. »
La méditation n’est ni observation de l’esprit ni observation de la vacuité parce que esprit et vacuité sont deux extrêmes qui relèvent de la pensée dualiste d’un sujet observant et d’une chose observée, et qu’il y a, dans cette double observation, séparation fictive en même temps que confusion entre le sujet et l’objet. L’esprit (la pensée) ne peut pas plus se penser que l’œil se voir. La méditation est contemplation, et observation du seul acte nécessaire : la respiration.
Ainsi, le vrai savoir est de ne s’attacher ni à l’esprit, ni aux dharmas, ni à leur vacuité commune. La vacuité ne vaut que comme méthode d’argumentation. Elle n’existe (conceptuellement) que par le couple d’opposés qu’elle forme avec l’esprit. Son inexistence fait qu’elle ne peut être saisie et, pour plus de sûreté, la Mahaprajnaparamita trouve bon d’ajouter aux vacuités internes, externes, etc. qui détruisent les passions, une vacuité des vacuités (M.P.P., XLVIII, vacuité 4) pour détruire cette notion de vacuité elle-même à laquelle s’attacher serait la pire des vues fausses et des ignorances.
La médiation, pour Hui Neng, doit être constante, et donc, aussi bien en marchant, debout, couché qu’assis.
Traduction du chinois et commentaires de Françoise Morel.
Le soûtra de l’estrade du don de la loi.
Dispensé dans le temple bouddhique Da Fan de Shao Zhou par le grand maître Hui Neng, sixième patriarche de l’école du Sud, sur l’enseignement subitiste, le plus grand du grand véhicule : le soûtra de la Mahaprajnaparamita.
Recueil des notes prises par le disciple Fa Hai qui a reçu aussi l’enseignement immense des préceptes sans caractères. Editions La table Ronde, 2001
Source: http://kalyanamitra-fasheng.blogspot.com/2010/12/soutra-de-lestrade-chapitre-18-hui-neng.html
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