Vêtements jetables=travailleurs exploités
Par Isabelle · 21 jan 2012
Par Isabelle · 21 jan 2012
Où trouver, en Belgique, des vêtements fabriqués dans des conditions de travail décentes ? Quelques pistes de réponses dans le dernier rapport de la plateforme Achact sur ce sujet.
Pour rappel, la plateforme belge Achact est membre du réseau de la Clean Clothes Campaign, et cette organisation milite et oeuvre pour le respect des droits des travailleurs dans le secteur de la confection. Entre 2009 et 2011, la Clean Clothes Campaign a relayé 52 appels urgents concernant en tout quelque 200.000 travailleurs. 17 de ces cas, soit un tiers d’entre eux, se sont conclus par la satisfaction au moins partielle des demandes des travailleurs.

L’objectif d’Achact et de la Clean Clothes campaign est d’offrir des conditions de travail décentes aux ouvriers qui fabriquent les vêtements… Il y a peu de bases légales, d’où l’importance de responsabiliser les entreprises grâce à des interpellations citoyennes ou à des rapports tes que celui que vient de publier Achact : ce rapport ne dresse pas une liste noire ou blanche des entreprises, mais fait un bilan nuancé de leurs démarches en matière de responsabilité sociétale.
Ce type de rapport permet aux entreprises de voir ce que font leurs concurrents, et il arrive que cela les encourage à franchir le pas d’adopter un code de conduite ou une démarche pour accroitre leur responsabilité sociétale. Le précédent rapport était paru il y a deux ans. Et ce que l’on constate, c’est qu’alors qu’ à l’époque, les entreprises belges étaient très peu avancées en terme de responsabilité sociétale, le nouveau rapport montre que depuis lors elles sont réalisé des avancées et pris des initiatives : parmi les 36 entreprises sélectionnées dans ce rapport, 12 entreprises belges ont été contactées, 4 ont répondu à l’enquête, et 3 ont montré des signes du politique sociétale volontariste…Mayerline, Cassis et Bel&Bo ont réalisé des démarches vers une plus grande prise en compte de leur responsabilité vis-à-vis de leurs filières d’approvisionnement. Cassis s’est dotée d’un code de conduite, Mayerline est la seule enseigne qui obtient du vert dans le code couleur du répertoire parce qu’elle s’est affiliée à la Fair Labor Association, et confie dans ce cadre la liste de ses fournisseurs à la Fair Wear Foundation, une initiative multipartite de vérification efficace.
Cette transparence sur la liste des fournisseurs est importante, d’autant plus qu’il n’y a pour l’instant en Europe aucune obligation légale d’afficher les lieux de production… Il y a bien en général un étiquetage « Made in », sur les produits proposés à la vente. Mais ce que l’on ignore souvent, c’est que lorsqu’une entreprise affiche le lieu d’origine d’un produit, il s’agit la plupart du temps du pays où a lieu le dernier stade de production avant l’importation ou du pays où est réalisée la plus grande partie de la valeur ajoutée. Par exemple, une robe produite au Bangladesh mais dont la finition est réalisée en Galice dans un atelier de Zara, pourra porter l’étiquette « Made in Europe ». Le « Made in » n’est donc pas dans tous les cas un gage de transparence.
Au final, ce rapport montre qu’il y a certes eu quelques avancées positives, mais les conditions de travail dans le secteur de la confection continuent à se dégrader, au niveau mondial. La question des salaires à elle seule en dit long : seul 1/3 des entreprises étudiées dans ce rapport s’engagent à donner un salaire qui permet de vivre, or, faut-il le rappeler, le droit à un salaire minimum vital est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (Art 23, § 3). Cela signifie que 2/3 des entreprises étudiées acceptent que les travailleurs ne puissent survivre sur base de leur travail qui représente, en outre, souvent bien plus qu’un temps plein. A l’exception notable des Belges Bel&Bo et Mayerline ainsi que de Zara, aucune des enseignes et marques reprises dans cette sélection ne s’engage fermement à ce que les travailleurs qui fabriquent leurs vêtements soient payés un salaire minimum vital. La plupart des entreprises disposant d’un code ne s’engagent qu’au respect du salaire légal. Lorsqu’elles vont plus loin, certaines se limitent à exprimer une intention (Charles Vögele, Esprit, Inwear, S.Oliver, We), omettent de tenir compte non seulement du travailleur mais aussi de sa famille ou de préciser que cette rémunération doit correspondre à une durée normale de travail. Au Bangladesh et au Cambodge, où des augmentations de salaire ont eu lieu, les faits montrent qu’elles sont loin de suffire : au Cambodge les ouvriers tombent d’inanition par dizaines sur leur lieu de travail, tandis qu’au Bangladesh les travailleurs ont été obligés de quémander du riz, car les augmentations de salaires ne suffisaient pas à les nourrir…
On peut toutefois noter une victoire, pour ce qui est du sablage des jeans. Pour rappel, le sablage est une technique de vieillissement des jeans qui expose les travailleurs à la silicose, une maladie respiratoire mortelle. Depuis 2010, achACT et la Clean Clothes Campaign mènent une campagne pour abolir la technique du sablage dans l’industrie de l’habillement. achACT exige des marques et distributeurs. A ce jour, 23 marques et enseignes présentes en Belgique ont interdit publiquement le sablage et 20 autres affirment ne plus utiliser cette technique dans leurs filières d’approvisionnement. C’est une victoire qui tient beaucoup à l’exemple qu’ont donné dès le départ de grandes marques comme Levi’s et H&M, en s’engageant à ne plus y recourir. Mais la victoire n’est pas totale : Achact demande aux enseignes qui ont eu recours au sablage de veiller à ce que les travailleurs soient diagnostiqués et soignés, mais aussi indemnisé lorsqu’ils sont malades. Et là, on n’est encore nulle part : au Bengladesh, par exemple, la médecine du travail est inexistante, et la silicose est confondue avec la tuberculose. En Chine, le manque de transparence empêche aussi une bonne prise en charge des travailleurs atteints.
Et puis, le sablage étant la technique la moins chère pour vieillir un jeans, il y a un danger que la technique se perpétue, notamment chez les discounters.
Il faut savoir aussi que même si dans certains pays, il existe une interdiction formelle de recourir à cette technique, on continue à l’utiliser dans le secteur dit informel : en Turquie, par exemple, un pays ou le sablage est interdit par la loi, le secteur informel représente 80% du marché.
On parle de la responsabilité des entreprises, mais que peut-on réellement faire en tant que consommateur ?
Nous avons une responsabilité en tant que consommateur :c’est notre mode de consommation qu’il faut changer… On est encore souvent dans une mode du vêtement jetable, qui se déforme et s’abime aussi rapidement qu’il est même souvent invendable en seconde main. Tant qu’on cautionne ce type de consommation, on encourage la production de masse. Avoir envie de s’habiller sympa est certes légitime, mais il est temps de réfléchir. Le hic, c’est que la soft fashion tarde à émerger, même si on voit apparaitre des alternatives intéressantes qui changent des friperies classiques ou tout le monde n’ose pas mettre les pieds. On voit tout de même aussi en ce moment des réouvertures de boutiques de couturière, ce qui est un signe positif…Et puis les cours et ateliers de customisation de vêtements ont le vent en poupe, alors pour terminer comme d’habitude sur une note concrète, si ça vous dit, le CRIE de Liège organise en mai prochain un atelier de customisation de vêtements… Il n’est jamais trop tôt pour s’inscrire !
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