Au-delà des risquesd’utilisation d’un tel diagnostic, une question finit par s’imposer. Notre société pourrait-elle éviter que des femmes victimes de violence en arrivent à un acte aussi désespéré que le meurtre? En général, les groupes de femmes ont fondé beaucoup d’espoir dans le système judiciaire pour mettre fin au cycle de violence infernale qui existe au sein de certains couples. Grâce à la pression populaire, la justice y accorde plus d’importance depuis une quinzaine d’années qu’avant, au point qu’une cause sur deux au Palais de justice de Montréal a trait à la violence conjugale. D’ailleurs, le système judiciaire fait parfois preuve de zèle en mettant dans le même sac le mari qui commet un acte de violence isolé et le récidiviste dangereux, ce qui, selon l’avocate Élise Groulx disperse les ressources disponibles.
"«De plus en plus de juges prennent conscience de la violence qu’on inflige aux femmes, remarque Johanne Turgeon, présidente du Regroupement des maisons d’hébergement. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à accomplir, car trop de travailleurs sociaux, de psychologues, d’avocats et de médecins connaissent peu de choses à ce sujet.»" Du même souffle, elle déplore un certain flou juridique dans les consignes données aux policiers. Ainsi, quelques recommandations de la cour limitent la possession d’armes par un conjoint violent, mais ceux-ci ignorent parfois comment les appliquer sur le terrain.
Bien des femmes finissent du reste par se demander si les ordonnances du juge obligeant un conjoint violent à demeurer loin de sa compagne, les amendes ou même les courts séjours en maison d’incarcération éradiquent vraiment la violence conjugale. Et ne pensez pas que l’avocate de la Couronne, Estelle Gravelle, leur démontrera le contraire. "«La première chose à faire, c’est de comprendre qu’on ne peut compter que sur soi, précise-t-elle. Il faut absolument responsabiliser la victime.»" Elle cite en exemple un conjoint violent qui reçoit l’ordonnance d’un juge de ne pas communiquer avec sa femme, mais qui décide de déposer un bouquet de fleurs à sa porte. Si celle-ci prend le bouquet, elle rompt à son tour l’ordonnance et fournit peut-être des armes à l’agresseur.
Estelle Gravelle pointe aussi du doigt le manque de coordination entre les organisations au Québec. À son avis, les centres d’aide aux victimes, les CLSC et les maisons d’hébergement interviennent de façon parcellaire. "«Dans un monde idéal, les hommes violents devraient se retrouver devant des professionnels qui condamnent tous leur comportement. Mais aujourd’hui, un psychologue peut fort bien ne pas détecter la violence conjugale que son client fait endurer à sa femme»", remarque de son côté la présidente du Regroupement des maisons d’hébergement. La solution à l’éradication de la violence dépasse donc largement les murs des tribunaux, puisque «la justice semble parfois aussi utile qu’un sparadrap sur une plaie», comme le fait remarquer l’avocate Élise Groulx. D’autant plus que la moitié des victimes retireraient leur plainte à la suite de l’arrestation de leur conjoint violent, ce qui met fin aux procédures judiciaires.
D’après Gilles Rondeau, professeur à l’École de service social de l’Université de Montréal, il faut de toute urgence trouver de nouveaux moyens pour dissuader les hommes de s’en prendre physiquement à leurs compagnes. En concentrant les attaques sur leur bas de laine plutôt que de vouloir les enfermer derrière les barreaux, par exemple. "«Aux États-Unis, les femmes victimes de violence obtiennent parfois des compensations financières très élevées en poursuivant leur ex-conjoint devant des cours civiles, précise-t-il. Une procédure inusitée de ce côté-ci de la frontière où l’on privilégie la voie de la pénalisation.»"
Des solutions de rechange à l’emprisonnement sont maintenant proposées pour contrer la violence conjugale, notamment les groupes de thérapie orientés vers les besoins des agresseurs. Difficile pour l’instant d’évaluer les retombées de ce type de traitement, car les objectifs varient beaucoup d’un groupe à un autre. Leurs interventions semblent tout de même porter des fruits. La compilation de résultats de recherches effectuées récemment sous la direction de Gilles Rondeau montre ainsi que la fréquence d’utilisation de la violence physique diminue chez les hommes qui suivent ces thérapies, mais que, par contre, ils semblent faire appel encore davantage… à la violence psychologique et verbale.
Il reste que les thérapies, les amendes et les compensations financières ne constituent qu’une béquille aux yeux de nombreuses féministes qui prônent désormais une approche globale de ce problème. Une approche aussi bien sociale et économique que juridique et qui passe surtout, pour les femmes, par l’apprentissage de l’autonomie, estime l’avocate Andrée Côté. "«On doit les soutenir économiquement, les aider à accéder au marché du travail, ouvrir des garderies, les encourager à mettre en œuvre des stratégies de survie efficaces dès le primaire. Il ne faut pas se contenter de leur apporter un simple soutien psychologique»", affirme-t-elle haut et fort. C’est peut-être à ce seul prix que des femmes n’en viendront plus jamais à tuer pour se libérer d’un enfer conjugal qui les étouffe inexorablement, jour après jour, coup après coup.
Source: http://www.gazettedesfemmes.ca/4634/syndrome-de-la-femme-battue-tuer-pour-survivre/
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