
,
Tu dis, zazai, être passée d'une adolescente trop gentille à une personne en gros révoltée contre la grossièreté du monde.
Le "trop" que tu as écrit me fait penser à quelque chose.
Moi aussi j'ai été révoltée à un moment donné contre ce qui est jugement/critique, etc..., je ne sais pas si çà peut ressembler à ton cas, mais si çà peut t'aider toi ou d'autres...
Pendant longtemps, j'ai fait tout ce que ma famille et l'entourage pouvait me demander, se pliant à leur mode de vie sans jamais faire d'histoire. Je n'osais pas m'affirmer et le peu de fois ou je disais quelque chose, comme je pensais différemment, c'était les moqueries, les critiques, les pointages de doigts, du coup, je préférais me taire, me faire silencieuse, pour éviter les conflits dont j'avais une peur plus que bleue, mon père buvait de l'alcool à cette époque et son propre mal-être se traduisait par des crises de nerfs qui me foutait les boules en puissance mille

, alors je pense m'être "soumise" à eux et m'être décalquée sur l'image qu'ils voulaient que je sois..., en agissant ainsi, je camouflais toutes les émotions que je pouvais avoir, je n'avais plus d'identité et quelque part, je ne me respectais pas, ni ne m'aimait d'ailleurs, me jugeais, critiquais tout ce que je faisais car mes parents le faisaient et moi je validais inconsciemment ses pensées..., j'avais même la haine contre moi.
A bien y réfléchir, je pense que j'ai inconsciemment enterré mon enfant intérieur pour qu'on m'aime aussi, pour ne pas être moi-même mais quelqu'un qu'ils pourraient aimer, je mettais des masques à la place qui ne laissaient pas respirer mon véritable "moi"..., même si je n'étais pas en accord avec ce que je faisais, disais ou ne disais pas. Je disais oui à tout également ce qu'on me demandait de faire, même quand je trouvais qu'on commençait à m'utiliser un peu souvent comme un chiffon, je ne disais rien par peur qu'on me rejette ou qu'on m'engueule. Finalement, je devenais cool à leurs yeux, mais en moi ce fut comme un élastique qui se tend intérieurement, à force de refouler ce qui se passe en nous-même, d'emmagasiner et d'accepter des choses qu'on a pas tellement envie d'accepter. Et puis un jour, il suffit que les choses dans notre vie change, qu'on soit obligé de prendre une décision, qu'on est plus de responsabilité, que quelqu'un nous quitte, ou qu'on ait des emmerdes..., pour que l'élastique bien tendu, lâche d'un coup, et là c'est comme si on avait bouché pendant des années le tuyau d'une fontaine et que tout à coup, çà se débouche : la pression est forte.... tout sort... c'est un peu comme si avec ces changements en plus dans notre vie, nous ne pouvions plus contrôler, les masques sautent mais sautent tous en même temps, fini la "gentille petite" "bonjour la rapace qui vole dans les plumes de tout l'monde " genre "Ah ouais? Tu veux pas que j'sois comme çà, bin j'm'en fous, dégage" lol (En boule la Mouf... je m'en foutisme total...plus aucune considération pour les autres...ras l'bol en puissance 3000...mais je crois que c'est un appel intérieur plus qu'autre chose

)... on part alors aux antipodes, puisque l'élastique qui se détend d'un coup va forcément dégager dans l'autre sens, et là c'est l'inverse qui se produit, tout ce qu'on a pu contrôler pendant tout ce temps n'est plus du tout contrôlable, au contraire, c'est la cata

, d'un côté, y'a soulagement, de l'autre, on ne se supporte pas ainsi... un rien peut nous énerver, notre haine s'étend vers l'extérieur, on ne supporte plus la grossièreté du monde, les critiques, les jugements, ... mon enfant intérieur disait : maintenant moi je veux respirer, j'en ai marre d'être négligée, jugé, écrasé, critiqué... stop... et la première qui le fait, c'est toi....
Il fallait que j'écoute mon enfant intérieur, que je me réconcilie avec lui, que je dévalide toutes ses pensées validées inconsciemment (Tu es nulle, tu ne sais rien faire, tu ne prends pas la bonne direction, tu ne rendras jamais personne heureux, etc...), et le comprendre, l'écouter..., retrouver ma propre identité, mes propres pensées, et les choisir cette fois, pour être à nouveau en phase avec moi-même, me pardonner de m'être effacée tout ce temps, de m'être négligée. J'ai dit à mon enfant intérieur : "Voilà, j'ai compris, maintenant je vais être là pour toi, pour t'écouter, te comprendre, je ne veux plus te juger, je ferai attention, on va marcher ensemble et patiemment, retrouver le chemin de notre équilibre"... Mais c'est un apprentissage de s'accompagner... de s'aimer inconditionnellement... Comme je m'accueille mieux avec plus d'amour et de bienveillance, j'accueille plus facilement les autres. Comme j'ai compris mon mal être, j'ai davantage compris ceux de ma famille donc je suis aussi plus calme avec eux, même si encore bien du boulot.
... si tu comprends en toi-même pourquoi tu es dans cette révolte face à la grossièreté du monde, que tu t'aperçois par exemple qu'il y a là un grand manque d'amour envers toi en réalité, que chaque jour, tu te juges dans tes différences, tu te critiques dans tout ce que tu fais, tu t'en demandes trop, que peut-être avec toi-même tu es dans cette grossièreté là justement, etc... peut-être que ton enfant intérieur te dit stop... et tu comprendras aussi peut-être mieux pourquoi les autres, dans leur mal être et leur manque d'amour envers eux-même, leur blessures, sont ainsi avec l'extérieur. Avant je ne comprenais pas pourquoi mon père piquait des colères aussi terrible et responsabiliait tout le monde de ses problèmes. Je me disais qu'il était bien injuste avec les autres... maintenant je comprends mieux son mal être. Il ne peut pas être différent de ce qu'il est par rapport à son chemin, ses propres blessures...
Comme le disait Pema Gya dans son autre post, "Il ne faut pas oublier que pour bien comprendre les autres, il faut d'abord bien se connaître soi-même".
Sois patiente et compréhensive avec toi aussi..., tu retrouveras le calme et l'équilibre.
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