BONHEUR: donner un sens à sa vie
« Celui qui ressent sa propre vie et celle des autres comme dénuées de sens est fondamentalement malheureux, puisqu’il n’a aucune raison de vivre. »
Albert Einstein« Pendant longtemps, j’ai passé mes nuits et mes jours à faire la fête, à draguer les femmes, à prendre la vie à la légère. Pour moi, le sens de la vie, c’était m’amuser, en profiter tant que j’étais jeune, tant que je n’avais pas de lourdes obligations ! Je louais un petit appart, j’avais une belle voiture, assez d’argent pour ne pas trop m’en faire, et cela me suffisait largement ! Je crois que je suis devenu comme ça à cause de mes parents. Tous deux sont comptables, et je vous assure que tout ce qu’on raconte sur les comptables est totalement vrai ! Ils n’étaient vraiment pas marrant à la maison, tout devait être cadré, contrôlé, prévu. Alors je me suis rebellé et j’ai longtemps pris le contre-pied de leur philosophie.
Jusqu’à ce matin de décembre, il y a 3 ans. Je revenais encore d’une beuverie, il devait être 6 h du matin. Sur la route, il y avait eu un accident de moto, et en passant à côté, j’ai vu la victime, qui était morte, allongée par terre. C’était un homme, que je connaissais, et que, je dois le dire, je trouvais un peu pathétique. Il devait bien avoir 45 ans, mais en paraissait 70 : il traînait comme moi dans les bars un peu branchés, se saoulait et rentrait avec une minette aussi bourrée que lui. Lui aussi répétait son couplet sur la liberté, sur le « carpe diem » et sur la jeunesse dont il fallait profiter. Sauf qu’il avait un enfant qu’il ne voyait jamais, qu’il était alcoolique depuis plusieurs années, et que tout le monde le prenait finalement pour ce qu’il était : un mec qui avait raté sa vie. Et en fait, en le voyant par terre, je me suis vu, moi, dans quelques années : le même, seul, aigri, n’ayant rien construit de bien durable, sans attaches et sans amis.
Ce matin-là, j’ai décidé que les conneries, c’était fini, qu’il fallait que je prenne ma vie en main, que je lui donne un sens. Ça n’a pas été facile, et ça ne l’est toujours pas d’ailleurs. Mais je ne sors et ne boit plus autant. Je vois même une fille depuis un peu plus d’un an et demi, et on a des projets ensemble. J’essaie surtout de prévoir ma vie, non plus sur 24 h, mais sur quelques mois au moins. Je m’amuse moins, c’est vrai, et il y a des fois où ce que je fais ne me plaît pas forcément, mais en tout cas, je sais pourquoi je le fais, et je pense que ça en vaut la chandelle ! »
Damien, 32 ans
Un peu de théorie
Pourquoi donner du sens à sa vie est-il si important ?
En effet, en quoi est-ce si crucial pour notre bonheur de définir le sens que l’on donne à sa vie ? Dans un premier temps, on peut répondre à cette question en étudiant les personnes qui disent ne pas avoir trouvé de sens à leur vie. Pour les psychologues, souvent confrontés à ce type de question, l’absence de sens dans la vie est fortement représentée chez les personnes dépressives, anhédoniques (qui n’éprouvent plus de plaisir quoi qu’elles fassent), dépendantes (à l’alcool par exemple), voire suicidaires. Pour ces personnes, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue puisqu’elle n’a aucun sens. Elles ne voient aucun aboutissement à leur existence. Et sans sens, la vie devient alors bien vaine, d’où la présence de comportements autodestructeurs chroniques.
Réfléchir sur soi
D’autres personnes ne sont pas exactement confrontées aux même difficultés. Leur problème n’est pas qu’elles ne trouvent pas de sens à leur vie, mais qu’elles ne se posent tout simplement pas la question ! D’un côté, nous avons ceux qui ne se posent pas ce genre de questions tout simplement parce que ce serait pour eux un luxe. Pourquoi ? Parce que toutes leurs facultés mentales, toutes leur énergie et toutes leurs forces sont déjà consacrées au simple fait de survivre. Pour eux le sens de leur vie est simple, sans ambiguïté : ramener suffisamment d’argent à la maison pour manger, nourrir ses enfants, payer son loyer, continuer à travailler … D’ailleurs, Abraham Maslow le disait déjà avec sa fameuse pyramide des besoins : avant de combler son besoin d’accomplissement ou de réalisation de soi, l’homme doit d’abord penser à se nourrir, se loger, à se vêtir, c’est-à-dire combler ses besoins primaires, vitaux. Le sens de la vie (et la part de bonheur qui lui est associée) n’est donc accessible qu’une fois que l’on « sort la tête du guidon », qu’on se donne le droit (et le temps) de réfléchir sur soi et sur ce qu’on est.
D’un autre côté, il est évident que tous, nous ne nous posons pas cette question tous les matins en nous levant. Le sens de la vie est une question grave, que l’on se pose souvent quand on doit faire face à des situations difficiles, voire tragiques. Face à un décès, à une maladie, le spectre du sens que nous donnons à notre vie revient souvent nous hanter : qu’avons-nous fait de notre vie ? Avons-nous donné suffisamment à ceux que nous aimons ? Que laissons-nous en héritage ? comme Damien qui, confronté à la mort de ce qu’il considère « son futur lui », décide de changer ses priorités et ses valeurs, nous avons tous des moments où nous faisons un bilan, et où nous en tirons les conséquences.
Une question quotidienne
Mais est-il nécessaire d’en arriver à ces extrémités, avons-nous vraiment besoin d’attendre une crise grave de notre existence pour nous poser toutes ces questions ?
S’interroger sur le sens que l’on donne à sa vie quand tout va bien (ou quand tout ne va pas trop mal du moins …) ce n’est pas forcément du nombrilisme. Dans cette société où tout va vite, où les sollicitations sont permanentes, et où les informations circulent à la vitesse de la lumière (expression qui paraît maintenant presque désuète), il peut paraître incongru de se poser quelques minutes pour réfléchir … Pourtant, se poser régulièrement cette question (et y répondre !) est le meilleur moyen de garder la maîtrise de soi. Redéfinir chaque jour le sens de sa vie, se le rappeler régulièrement, c’est repenser chaque jour à ses valeurs, à ses priorités, aux actions à mettre en place pour les respecter. C’est aussi une bonne façon de prendre patience quand un élément déraille, comme pour Damien, qui sait que « ça en vaut la chandelle ». Donner un sens à sa vie, c’est non seulement se rappeler ses priorités, mais aussi choisir l’essentiel, pour ne pas se contenter du dérisoire.
Et vous, quel est l’essentiel pour vous ?
Quand le sens de la vie devient une raison de vivre
Le point commun entre dépressifs, alcooliques ou autres suicidaires ? L’absence de fil directeur dans la vie, l’impression que celle-ci est vaine, et que sa propre existence est inutile, voire nocive pour les autres. Définir le sens que l’on donne à sa vie, c’est aussi définir la raison qui nous pousse à nous lever chaque matin, à travailler, à souffrir, à nous occuper des autres et de nous-mêmes …
Sens de la vie et conscience de soi
Réfléchir au sens que l’on donne à sa vie implique de prendre quelques minutes de temps en temps pour réfléchir à soi, au rôle que l’on veut avoir dans sa vie et dans celle des autres, à ses valeurs, à ce qui est pour nous essentiel pour vivre mieux.
Le sens de la vie, ici et maintenant plutôt que demain
Mieux vaut se poser cette question le plus tôt possible et ne pas attendre d’être confronté à une crise majeure, car il est probable que l’on sera mieux armé si l’on fait ce petit travail au préalable …
SOURCE: ZEN, Energies et Traditions d'Asie - trimestriel n°8 (Septembre - Octobre - Novembre 2012)
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