BONHEUR: oser savourer ses succès
« Nous passons notre temps à nous prémunir de dangers qui n’existent pas. »
Etienne Jalenques
«Je n’ai jamais eu confiance en moi et cela m’a embêté plus que je ne saurai le dire. Je suis la petite dernière d’une fratrie de quatre filles. Mes sœurs ont des caractères bien trempés et sont même plutôt « grandes gueules », c’est le style de la maison. Moi, j’ai toujours été discrète … enfin, comme j’aime à le dire, j’ai pris la place qui restait, c’est-à-dire pas grand-chose. Etre la dernière m’a apporté des avantages pour pas mal de choses, mais ça n’a pas non plus été de tout repos, car il fallait m’imposer, ce que j’ai rarement su faire. A la maison dès que j’ouvrais la bouche, j’avais l’impression qu’on ne me prenait pas au sérieux. J’étais considéré comme le bébé, la petite dernière qu’il faut protéger, mais pas écouter, évidemment. Du coup, mon avis n’était jamais pris en compte, ou était balayé d’un revers de la main.
J’ai donc grandi avec la ferme impression que mon avis ne comptait pas pour les autres. Du coup, je n’ai plus jamais rien dit à personne, j’acquiesçais quand j’étais d’accord, je ne disais rien quand je ne l’étais pas et ça allait très bien à tout le monde. Mais du coup, à force de fonctionner comme ça, je me suis aperçue que les autres décidaient toujours en mon nom et que finalement ma vie passait à côté de moi sans vraiment me toucher. Je ne savais même plus ce que je pensais moi-même, ce dont j’étais capable. Les gens me donnaient des directives, j’obéissais. Je ne prenais jamais d’initiatives, de peur de me faire rabrouer, ou tout simplement par manque d’habitude …
Un jour, il y a sept ans, j’en ai eu assez de tout ça, et au grand dam de tous, je suis partie vivre à l’étranger pendant trois ans. J’avais économisé plein d’argent, car je n’avais pas vraiment une minute à moi pour le dépenser, toujours à courir à droite à gauche pour rendre service. J’ai tout plaqué, j’ai laissé tout le monde bouche bée et je suis partie toute seule pour faire mon tour du monde. Ça a été dur parfois, mais au final, quelle réussite ! J’étais si fière de voir que je pouvais me débrouiller toute seule, que j’étais capable de faire toutes ces choses sans l’aide de personne … Ça m’a transformée.
A Sydney, un mois avant de rentrer en France, j’ai rencontré mon mari, que j’avais accosté pour lui demander l’heure, et que je n’ai plus lâché. Lui ne connaît que la nouvelle Béa, et il est hors de question que je lui laisse voir l’ancienne … »
Béatrix, 34 ans
Un peu de théorie
Prendre le risque de vivre
Vivre est mortel, n’est-ce-pas ? Que l’on prenne l’un ou l’autre sens de cette phrase, elle ne veut dire finalement qu’une seule chose : pourquoi prendre le risque de passer à côté de sa vie ? Tant de personnes n’osent pas vivre, n’osent pas prendre de risque, tout simplement parce qu’elles ne se font pas assez confiance. La confiance en soi est un travail de tous les jours, mais qui apporte aussi ses fruits tous les jours. Chaque réussite annonce une autre réussite, car la confiance en soi se nourrit de cela. Mais « à vaincre sans péril », on triomphe sans gloire », et les succès médiocres n’apportent qu’une confiance en soi médiocre … et un bonheur tout aussi moyen.
Mieux connaître ses capacités pour mieux les utiliser
Certains d’entre nous passent en effet leur vie à vivre en dessous de leurs moyens. Ils n’ont pas conscience de leurs capacités, peut-être parce qu’on ne les a pas poussés à explorer leur potentiel, parce qu’on a eu peur pour eux, peur qu’ils se blessent, qu’ils butent sur un obstacle. La sécurité est une bonne chose, mais trop de sécurité enlève l’intensité de ce qui fait la vie.
Maintenant, dans notre société ultra-sécurisée, cadrée, feutrée, nous nous assurons pour tout, nous nous prémunissons de tous les dangers possibles et imaginables et, en même temps, nous n’osons pas faire les choses pour lesquelles nous sommes assurés, « au cas où ». Alors notre potentiel reste inexploité, et nous ne connaissons jamais les extraordinaires capacités que nous cachons tous.
Faire un point sur ce que nous sommes capables de faire, tester ses compétences en prenant quelques risques est crucial pour notre bonheur. Comment le connaître en restant caché dans notre coquille à double vitrage ? Comment rencontrer la personne qui partagera notre vie si l’on n’ose pas l’accoster, par peur de « prendre un râteau » ? Comment savoir si ce job nous convient si on ne va pas à l’entretien ? Comment savoir si l’on est capable de faire le tour du monde si on ne prend pas les billets d’avions ?
Prendre conscience de ses compétences et avoir confiance en elles, c’est aussi mesurer les risques, et savoir faire la différence entre un risque et un véritable danger. Quelqu’un qui a confiance en soi, en ses compétences, s’engage dans des choses difficiles, mais faisables, car il a une meilleure idée de ce don il est capable. Au contraire, quelqu’un qui n’en a aucune idée mesure mal les risques et les confond avec des dangers. Connaître son pouvoir et ses limites est la meilleure façon de les utiliser et de s’améliorer.
Savourer ses succès
La réussite est, comme nous le disions plus haut, un cercle vertueux. Le succès amène le succès, car il affermit la confiance de chacun en lui-même, la rend plus solide et plus stable pour le prochain défi.
Pour mieux les apprécier, il faut aussi se savoir responsable de ses succès. En effet, la satisfaction intense, le bonheur que l’on peut ressentir après avoir obtenu ce que l’on voulait sont ternis si l’on pense que ce n’est pas vraiment de notre fait. Les personnes qui ne connaissent pas ou mal leurs compétences ont souvent ce problème, car elles ne s’attribuent aucun mérite, ne savourent pas leur bonheur, ne renforcent pas leur confiance intérieure. En psychologie, on dirait d’elles qu’elles ont un locus de contrôle externe. Cela signifie qu’elles croient n’avoir aucun contrôle sur ce qui leur arrive, que cela soit positif ou négatif. On peut supposer que cela est pratique en cas de tuile, car elles penseront sur le moment : « Ce n’est pas ma faute, je n’ai pas eu de chance. » Mais en croyant cela, elles se rendent incapables d’analyser les véritables raisons de leur malheur, qui sont peut-être (en partie) de leur responsabilité …
Car en effet, être conscient de ses compétences, c’est également savoir se remettre en question, évaluer ce que l’on a fait ou pas pour échouer ou pour se réaliser, pour mieux rebondir par la suite, avec une acuité nouvelle. Car le bonheur, c’est cela aussi : s’améliorer à travers l’expérience, ressentir la satisfaction d’avoir fait correctement une tâche difficile que l’on n’avait jamais réussie auparavant …
La confiance en soi et le bonheur passent par l’exploitation de son propre potentiel
Une confiance en soi médiocre peut entraîner une vie médiocre et un bonheur du même acabit. Exploiter son potentiel est nécessaire pour augmenter la confiance en soi, la rendre plus stable à travers une meilleure connaissance de soi-même. C’est aussi la meilleure façon de tester ses limites, vivre des expériences intenses et en ressortir grandi et heureux.
Ne pas confondre risque et danger
Savoir ce dont on est capable permet de mieux mesurer les risques quand un défi se présente : moins de chances d’échouer, et plus de chance de réussir au final. Et le bonheur se nourrit aussi de confiance en soi, de confiance en ses propres capacités, confiance qui est renforcée par les succès … Et la boucle est bouclée.
SOURCE: ZEN, Energies et Traditions d'Asie - trimestriel n°8 (Septembre - Octobre - Novembre 2012)
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