dernières nouvelles deThich Nhat Hanh (28 juin)

par Invité Mer 01 Juil 2015, 15:10

Invité: Invité

Message n°1

dernières nouvelles deThich Nhat Hanh (28 juin)

par Invité Mer 01 Juil 2015, 15:10

Les dernières nouvelles concernant Thich Nhat Hanh (28 juin), sont à la fois réconfortantes (voir édifiantes!) et ce que cela nous livre, éloquent :
Il y a neuf ans une question avait été posée à Thay :

"Vous aurez 80 ans cette année. Envisagez-vous de vous retirer comme enseignant spirituel à un certain point?"

Voici la réponse qu'il offrit :
"Dans le Bouddhisme l'enseignement est non seulement donné par la parole, mais aussi par notre façon de vivre notre vie. Notre vie est notre enseignement, est notre message. Et depuis je continue à m'asseoir, à marcher, à manger, à interagir avec la sangha et les personnes, je continue à enseigner, même si j'ai déjà encouragé mes étudiants ainés à commencer de me remplacer en donnant des enseignements du Dharma. Les derniers deux ans, j'ai demandé aux enseignants du Dharma, non seulement monastiques mais également laïques, de venir et de donner des enseignements du Dharma. Beaucoup d'entre eux ont offert de magnifiques enseignements du Dharma. Certains enseignements ont même été meilleurs que les miens. Je me vois moi-même dans ma continuation, je ne me retirerai pas. Je continuerai à enseigner, si ce n'est pas par des enseignements du Dharma, alors cela sera par ma façon de m'asseoir, de manger, de sourire et d'interagir avec la sangha. J'aime être avec la sangha. Même si je ne donne pas un enseignement du Dharma, j'aime participer à la marche méditative, à la méditation assise, aux repas en pleine conscience, etc. Ne vous inquiétez pas. Lorsque les personnes sont exposées à la pratique cela les inspire. Vous n'avez pas besoin de parler pour pouvoir enseigner. Vous avez besoin de vivre votre vie en pleine conscience et profondément. Merci."

http://www.villagedespruniers.net/index.php?option=com_content&view=article&id=212:annonce-officielle-sur-la-sante-de-thay-du-28-juin-2015&catid=45:lettres&Itemid=26

dernières nouvelles deThich Nhat Hanh (28 juin) 586300

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par Ortho Ven 03 Juil 2015, 08:10

Ortho

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Zodiaque : Âge : 69
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Arts & métiers : Retraité.
Astrologie chinoise :
Théorie de l'esprit : si la raison dessèche le coeur, la passion aveugle l'esprit
Éthique de la vertu :

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Message n°2

Re: dernières nouvelles deThich Nhat Hanh (28 juin)

par Ortho Ven 03 Juil 2015, 08:10

Un livre Orthodoxe nous livre la pensée d'un Père de l'Eglise (Isaac le Syrien, si je ne me trompe): Qu'est ce qui , le plus au monde, est le remède contre l'orgueil (et pour eux le diable, le tentateur, Mara) ? "L'Humilité", dit -il.

Merci Hild Rik de ces belles nouvelles, cela fait un bien énorme, dans cette ambiance de mort (je parle, entre autre, de la guerre au Levant, où, le "Diable" a décidé d'exposer "ses" méfaits, sans limites, sans camouflage et s'en vanter même...).

Oui, Thich Nhat Anh, est un "maître" comme il y en a de temps en temps (Martin Luther King, Lama Guedune...).
Smile

_________________
"La raison dessèche le coeur" Dit d'un vieux Turc.

par Invité Ven 03 Juil 2015, 10:08

Invité

Invité: Invité

Message n°3

AU BONHEUR DES PERVERTIS

par Invité Ven 03 Juil 2015, 10:08

Bonjour, « Ortho » …

Oui, la situation est complexe, dans mes modestes “appréciations littéraires” ( http://www.babelio.com/mabibliotheque.php ) j'ai “planché” sur le sujet dans un excellent ouvrage de Boris Cyrulnik « Autobiographie d'un épouvantail » ( http://www.babelio.com/livres/Cyrulnik-Autobiographie-dun-epouvantail/232488/critiques/755468 ) en particulier au chapitre “Au bonheur des pervertis” :

… pour réaliser son désir. La tornade affective est tellement violente que le sujet embarqué ne perçoit plus d'autres mondes que le sien. Quand on est emporté par un torrent, il n'est plus temps de penser, la violence du contexte est telle qu'on ne répond qu'à l'immédiat. Notre monde intime est rempli par la perception de tourbillons, trous d'eau, chutes, troncs d'arbre et rochers contre lesquels la puissance du courant nous projette.

La passion qui nous emporte
On retrouve la même passion qui nous emporte et nous isole au cours de la lune de miel avec une secte quand la nouvelle recrue, inondée de bonheur, adore les théories absurdes. Toute raison ferait tomber l'extase, toute remarque priverait le novice de son objet d'amour. En semant le doute dans l'esprit du passionné, vous abîmez son bonheur, vous diminuez son courage, vous réintroduisez dans sa vie l'angoisse et l'insipide quotidien dont sa passion venait de triompher. Vous, le raisonneur, vous devenez son ennemi, au même titre qu'un ami blesse l'amoureux quand il lui fait remarquer un petit défaut de celle qui enchante son âme.
Ce phénomène de passion crée une plénitude narcissique, un moment de grandiosité affective dépourvue d'altérité. C'est une manière d'être au monde, ce n'est pas une pathologie. Dans une telle intensité extatique, toute nuance prend un goût d'eau tiède, tout questionneur fait l'effet d'un rabat-joie. La différence n'est plus perçue ni pensée puisque le passionné est emballé par son seul monde.
p. 103

La fabrique des héros
On devient terroriste pour vivre une passion dans un milieu sans espoir. Ce programme commun rassemble des personnalités très différentes : on y trouve d'authentiques …
p. 106

AU BONHEUR DES PERVERTIS
… résistants qui organisent des meurtres à grand spectacle afin de terroriser ceux qui veulent leur anéantissement. On y rencontre des morts d'ennui qui érotisent le risque de perdre la vie afin de se donner la sensation d'exister. On y croise des isolés qui se laissent embarquer dans des idéologies extrêmes pour se sentir moins seuls.
Finalement, ce qu'on trouve le moins parmi les terroristes, ce sont les malades mentaux ! Quelques psychopathes, mercenaires financés pour commettre des assassinats terrorisants, comme Carlos qui en avait fait son métier avant d'être emprisonné en France, ou comme les kamikazes japonais qui le 30 mai 1972 avaient été payés pour tirer au hasard dans l'aéroport de Lod à Tel-Aviv. Quelques rares mélancoliques que le désir de mort rend faciles à transformer en bombes humaines et deux ou trois paranoïaques qui arrivent parfois à prendre la tête d'un groupuscule. Les terroristes sont de braves gens qui veulent commettre des assassinats monstrueux au nom de leur morale, sans éprouver le sentiment d'être criminels tant ils se soumettent à la représentation inventée par leur chef adoré.
Le problème, c'est la fabrique des héros. La machine à héroïser construit des images qui servent de modèles pour le développement des enfants et pour l'identification du groupe des adultes. À l'époque où les nations se construisaient, les héros nationaux mettaient en scène des moments épiques de cette construction.
...
p. 107

… en martyrs... leur mort est une fête... » Quelques mères sont tellement soumises au discours du chef qu'elles y croient vraiment et dansent le jour de la mort de leur garçon. Une telle image produit un spectacle inouï en Occident et même au Proche-Orient. Cette joie terrifiante est un message adressé aux Israéliens, comparable à celui des kamikazes japonais : « Voyez à quel point nous aimons la mort... rien ne nous arrêtera... vous êtes perdus. »
La plupart des mères ne réagissent pas comme ça. Elles s'inquiètent, protègent leurs fils et se désespèrent quand ils sont blessés par accident ou par une agression intentionnelle. Ce réel est discret, il ne fait ni spectacle ni discours terrifiant. Alors que la mère voilée qui dit fièrement « J'ai déjà perdu trois fils, j'espère que les autres mourront à leur tour », celle-là participe au Grand-Guignol terroriste.

Héroïsme ou dépression
Les jeunes juifs âgés de quatorze à seize ans qui pendant la Seconde Guerre mondiale se sont engagés dans la Résistance voulaient tuer ceux qui voulaient les tuer. Cette défense désespérée se passait dans l'ombre, sans spectacle, juste pour mourir dans la dignité. Ils étaient abattus dans la rue, sans jugement. Quand ils étaient arrêtés, ils disparaissaient dans les fours. Un grand nombre d'entre eux ont été pendus en public de façon que leur corps reste longuement exposé. Le spectacle de la terreur était du côté nazi.
p. 109

La rencontre avec l'ennemi donne un espoir de négociation, mais cette authenticité douloureuse supprime l'efficacité du mécanisme de défense héroïque grâce auquel l'enfant et sa famille se sentaient moins humiliés. La violence socialement valorisée répare l'humiliation, mais crée un monde mental sans autrui. L'autre est réduit à l'idée qu'on s'en fait et non pas à l'expérience qu'on pourrait en avoir. Dans les deux camps s'est créée une situation socialement perverse où chacun doit ignorer la différence des mondes pour se sentir bien. C'est ainsi qu'un pervers jouit de la souffrance de l'autre.
On pourrait donc considérer l'héroïsation des garçons comme un acte sacrificiel, thérapeutique pour son groupe opprimé. Comme tous les mécanismes de défense, cette adaptation individuelle à un conflit social apporte un soulagement momentané qui empêche les solutions durables. Cette thérapeutique entraîne la chronicité puisqu'en sauvant l'image elle n'agit pas sur le réel. « Le carnaval des martyrs » qui empêche la négociation protège les individus. Il y a moins de troubles psycho-traumatiques chez les garçons qui ont lancé des pierres que chez ceux qui n'ont pas participé à l'Intifada. Cette illusion groupale sauve la dignité, mais empêche la préparation à la paix.
La stratégie opposée, en organisant des rencontres entre ennemis, offre une possibilité de paix, mais, en invitant chaque groupe à découvrir l'autre, elle rend inutile l'héroïsation protectrice et dévoile la mélancolie de la collectivité. Vivre sans autrui constitue une défense perverse, un bonheur immédiat qui, en légitimant la violence, empêche d'affronter le problème réel. Le sujet, plein de lui-même, ne perçoit rien de l'autre. Prisonnier de son narcissisme et de son désir de détruire l'ennemi, il se trouve entraîné dans une situation perverse alors qu'il n'a pas une personnalité perverse. La grandiosité narcissique qui illumine son espace intime estompe le monde de l'autre.
p. 111

dernières nouvelles deThich Nhat Hanh (28 juin) 586300

par **Pema Gyaltshen** Dim 05 Juil 2015, 19:30

Pema Gyaltshen

Pema Gyaltshen: Modérateur d'honneur [RdA]; Nombre de messages : 7821
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