Deuil après la perte de son conjoint

Bonjour à toutes et tous.
Je ne suis pas habitué des forums et à vrai dire c’est même plutôt une première. 
Je suis bouddhiste mais que de très peu de temps. Je suis un homme et je suis gay. J’ai rencontré mon compagnon qui lui était bouddhiste, il avait commencé à m’expliquer le fonctionnement et les préceptes du bouddhisme. Nous devions nous marier cette année au mois d’août et vivre simplement en harmonie avec la nature chez moi, puisque je vis dans une ancienne maison forestière en pleine forêt avec pour seul voisin les animaux et la nature. Je ne suis pas préparé à ce que je suis en train de vivre, mon compagnon est décédé dans mes bras d’un infarctus foudroyant et je n’étais pas préparé à vivre cela. Sa famille n’a pas respecté ses volontés et ils ont voulus une cérémonie religieuse en église (ce qu’il ne souhaitait pas) et une crémation. Je ne sais pas comment effectuer mon deuil tout en respectant le bouddhisme, comment je dois me comporter, ce que j’ai le droit ou pas de faire et comment honorer sa mémoire. Nous étions fusionnel, nous avons eu tous les deux des parcours de vie assez violent pour ma part pendant 15ans où j’ai vécu sous l’emprise d’un manipulateur narcissique avec violence physique et autre…, mon compagnon a vécu dans l’ombre de son ancien compagnon qui l’a toujours mis en arrière plan. Nous sommes tout les deux frappés par le handicap, pour mon compagnon c’était cardio plus séquelles d’un avc et en plus délaissé par sa famille pendant pret de 10ans, de mon côté je suis polyhandicapé physique et atteint d’ostéoporose sévères et d’une pathologie chronique au niveau des muscles. Nous nous sommes rencontrés et nous avons vécu un bonheur intense, j’avais commencé à faire renouer les liens familiaux de mon compagnon et tout ce déroulait parfaitement, nos deux familles étaient heureuses du bonheur que nous partagions et de nous voir enfin épanouis. Mais en novembre mon compagnon m’a réveillé en pleine nuit pour me dire qu’il ne se sentait pas bien et le temps que j’étais au téléphone avec les secours, il c’était éteint dans mes bras.
J’ai beaucoup de mal à vivre sans lui. Il était mon tout…
Est ce que quelqu’un peut m’expliquer comment vivre mon deuil en corrélation avec le bouddhisme tibétain et ce qui est mentionné dans les écrits, ou m’orienter sur un site où je pourrais trouver les réponses.
Merci à vous pour l’aide que vous pourriez m’apporter

Bonjour Newstart,

" Nouveau départ " ....tu as donc choisi un nom positif pour aller de l'avant .

Bouddhiste ou pas , le deuil prend du temps , c'est à respecter , ne pas vouloir aller trop vite . cela prendra le temps qu'il faudra .

Le Bouddhisme , qu'il soit d'une école tibétaine ou d'une autre , parle beaucoup de la mort , de l'impermanence , du karma , de la souffrance .
Le Bouddhisme tibétain prépare beaucoup à la mort . Chaque pratique est dédiée à l'Eveil de tous les êtres , qu'ils soient morts ou vivants , cela revient au même . D'ailleurs ne sommes nous pas tous morts déjà de nombreuses fois ?
On nous enseigne que rien n'arrive par hasard . Tout se produit suite à d'innombrables causes produites dans d'inombrables vies , qui se retrouvent en relation .
Rien ne dure . Tout change continuellement . C'est dans ce contexte-là que l'on pense à la mort . Jeunes, vieux, bien portants , malades , nous mourrons tous . S'en souvenir ne rend pas la douleur moins grande , mais elle évite de trouver "anormal" que la mort arrive un jour .

Dans le Bouddhisme tibétain , on considère que l'esprit du défunt voyage dans le Bardo pendant théoriquement 49 jours , et peut être guidé . Si tu parles à ton mari décédé , rappelle-lui Amithaba, Déwatchène , ses souhaits bienveillants . Si tu peux rire , partage-le avec lui .
Si tu pleures , accepte de pleurer , mais ensuite revient à des pensées positives et envoie ces pensées à ton mari . Il n'est plus là, mais son esprit reste proche du tien . Il va s'éloigner , laisse - le partir , continuer son chemin . Dans ton for intérieur , il sera toujours là et tu seras toujours dans le sien . Pas sous vos identités de cette vie-ci , mais sous une forme plus subtile . 

Courage ! Et prends soin de toi , comme ton mari le ferait .

Un petit message de soutien en passant et un lien qui je l'espère t’amènera vers d'autres ressources pour traverser cette épreuve :
https://anilatrinle.org/

Avec encore tout mon soutien

Bonjour Newstart,
Le bouddhisme n'est pas une religion avec des dogmes et réponses toutes faites. Tu dois trouver tout seul tes réponses. Ce qui compte, c'est l'intention. Bonne ou mauvaise?

amicalement et bonne continuation :pray:‍

Bonjour Newstart.
Je partage votre tristesse, tout à fait naturelle après la perte d'un être cher. C'est si dur.
Je ne pense pas qu'il y ait des règles très précises dans le Bouddhisme en ce qui concerne le deuil. La première chose à comprendre est que la souffrance est proportionnelle à l'attachement que vous aviez pour le disparu. Plus on est attaché et plus on souffre lorsque l'on perd l'objet de notre attachement. Mais cela ne vous aidera pas beaucoup. 
Ce que je trouve le plus utile pour ne pas trop ressentir ce vide dû à l'absence, c'est justement de réaliser que le disparu continue à vivre en nous et avec nous. Le temps et l'espace sont illusoires et de la même manière que l'on peut invoquer un maître ou un être éveillé disparu, on peut invoquer et évoquer un être cher qui n'est plus. Vous pouvez prendre un moment tous les jours pour allumer une bougie et penser aux bons moments passés ensemble, revoir des photos etc. Bien sûr , vous ne pourrez plus le toucher, avoir des conversations avec lui mais il pourra continuer à vous inspirer et à vous donner de l'énergie et du courage dans votre vie. 
bien chaleureusement

Bonjour Newstart,

je comprends parfaitement ta détresse et peux imaginer ce que ce serait pour moi étant aussi marié à un homme que j'aime infiniment.

Je me permets de te signaler le site thanatosophia.com animé par le Dr Clara Naudi dont je respecte infiniment les travaux. Il s'agit d'aider les personnes confrontées au deuil à y faire face, tout cela avec une très belle éthique à mon sens.

Si tu veux échanger plus directement avec moi n'hésite pas à m'écrire sur darveldarveldarvel@gmail.com.

Bien à toi
Darvel

Bonjour, l'an dernier ma première compagne ( nous étions séparés mais les liens d'Amour perdurent à travers le temps) , qui fut la mère de mon fild aîné est décédée à l'hôpital d'un cancer métastasé. Je suis allé la voir avant son départ. Des liens d'Amour très forts ont ressurgis tels que je ne l'aurais pas imaginé. Mais la Vie est la Vie: fugace, impermanente, changeante mais nouvelle aussi. J'ai pratiqué le rituel de Chenrézig tous les jours pendant 49 jours en pensant à elle, pour elle, qu'elle aille dans la Lumière de Déwatchène. Vers le 28 ème jour, elle n'était plus là je l'ai ressenti très fort. Imaginaire, je ne sais. Mais depuis je sais qu'elle est en Paix. Il m'arrive de la ressentir encore. Cette nuit par exemple, j'aivrêvé d'elle de façon furtive. Si vous avez pris refuge, peut-être avez-vous reçu un rituel avec: Chenrézig ou Vajrasattva ? Si oui, pratiquez le en mettant sa photo avec une bougie , un encens, des fleurs ou des fruits et une statuette de Bouddha ( celui que vous préférez cela n'a aucune importance). Vous pouvez penser à lui mais sans trop s'apitoyer sur vous. C'est lui qui "voyage"...Dites lui qu'il peut être en Paix, que vous allez bien et que vous l'aimez toujours. Que vous comprenez que c'est ainsi , que vous l'admettez. Souhaitez lui bonne paix et joyeuse lumière. Ensuite pour vous, vous pouvez pleurer mais les lamas disent qu'il vaut mieux éviter. Voyez sur Youtube une série de trois petits films sur le Bardo-Thödol. C'est l'histoire d'un lama au Bouthan qui emmène un de ses jeunes disciples, élèves, alors qu'ils vont réciter le Bardo thodol pour un homme décédé. A voir. C'est en Français (Canadien). Bon courage.

Et encore ceci que je trouve remarquablement synthétique :
(2) Du deuil psychologique au deuil spirituel (larbredesrefuges.com)

Bonjour,

Un épreuve difficile, j'espère que tu aura cette "petite force" pour t'aider. Cette "petite force" qu'une personne atteinte du cancer, "a" , pour pouvoir lutter.

Paix a son âme et j'espère que tu ne croisera pas de mauvaises personnes en ces temps.

Un mois déjà .

Comment vas-tu ?