Chacun a son désert à traverser...

Qu'évoque pour nous le mot désert ?

Silence, vastitude, vent brûlant ?...

Mais aussi mirages, soif, scorpions...

et la rencontre du plus simple de soi-même dans le regard étonné de l'homme ou de
l'enfant jailli d'on ne sait où entre les dunes ?

Il y a des déserts de pierres et de sables, du Hoggar, de
l'Assekrem, du Ténéré, du Sinaï et d'ailleurs...

le désert est toujours l'ailleurs...

un ailleurs qui nous conduit au plus proche de nous-même...

Il y a les déserts à la mode ,...où l'on se retrouve en
peuple bavard ...dans des espaces choisis où nous sont épargnés les brûlures du vent
et les soifs radicales...

On en revient bronzé comme d'un séjour à la plage...mais avec en plus des prétentions
à la "grande expérience" qui ferait de nous pour toujours de "grands
nomades"...



l'hommre aime tant faire semblant...même quand il s'agit de choses spirituelles...

Enfin il y a les déserts intérieurs, c'est de ceux-là
qu'il nous faut parler... sachant reconnaitre ce qu'ils ont de douloureux et de torride...

En essayant aussi d'y découvrir la Source cachée...

l'Oasis...la Présence inattendue qui nous accueille sous un palmier...

dans un sourire... autour d'un feu ...

où la danse des passants se joint à celle des étoiles...



Le désert n'est pas un but...il est lieu de passage...il est
"traversée"...

chacun a sa terre promise... son attente à déçevoir...son espérance à éclairer...

Certains vivent cette expérience du désert dans leur
corps...

celà s'appelle vieillir... être malade... subir les conséquences d'un accident..

Ce désert là est parfois long à traverser...



D'autres vivent le désert au coeur de leurs relations...désert du désir ou désert de
l'amour...des sécheresses et des ennuis qu'on a pas appris à partager...

Il y a aussi les déserts de l'intelligence...où le plus
savant se heurte à l'incompréhensible... le plus conscient à l'impensable...

Connaitre le monde et ses matières...se connaitre soi-même et ses mémoires ne va pas
sans quelques déserts à traverser...

Il y a enfin les déserts de la Foi...le crépuscule des
idées et des idoles dont on avait fait des dieux...ou un Dieu...pour rassurer nos
impuissances et opprimer nos plus vives questions...

Chacun a son désert à traverser...



Il s'agira à chaque fois d'en démasquer les mirages...mais aussi d'envisager ses
miracles...

l'instant... l'Alliance... la docte ignorance..

et la féconde Vacuité...


Source: "déserts, déserts" du Père Leloup

Un bouquin GENIAL! Marie Madeleine DAVY! Le désert intérieur Edit Spiritualités vivantes.

Ta réflexion Karma Jungmey me permet de rappeller l'extraordinaire réflexion menée par Théodore MONOD: MEHAREES chez j'Ai lu, entre autre. Ce grand Botaniste et surtout ce voyageur de l'infini comme il se nommait lui même a donné a la pensée occidentale des outils pour l'avenir. Les désert ne sont pas vide (il y a aussi les désert Froids: Gobi, etc) ils sont peuplés de nos Phantasme, de nos peurs et de nos espoirs.

Nietszche avait cette formule que je trouve extraordinaire: Quant je contemple l'Abime; l'Abime me contemple.
Pascal a approché cet Abime mais sa lacheté l'a amené a faire son PARI qui m'a toujours semblé le comble de la veulerie et de l'esprit peureux et malhonnéte. Nietszche lui a plongé dans l'abime: FOLIE ont dit ses contemporains. Lucidité extréme disait son biographe Stefan ZWEIG. Antonin ARTAUD aussi a accepté son désert intérieur.

Nous peuplons nos déserts de Dieux, d'idoles, de gens que nous croyons aimer alors que nous nous aimons a travers eux. La docte ignorance dis tu, elle est sécheresse des idées et egocentrisme. Le seul moyen a mon humble avis de sortir de ce désert est ce qu'Emannuel LEVINAS nous a rappelé dans la fulgurance de sa formule: L'AUTRE est plus important que MOI, car il donne existence a ce MOI qui sans lui n'est RIEN. Ne serait ce pas ce que les cheminants sur la voie des Bouddhas appellent la compassion.

Le génial DALI a montré que même Antoine au désert a amenés ses peurs: La tentation de St Antoine au désert.

Cette réflexion n'est pas de moi mais est issu de la source citée en bas de page. Je ne pense pas que peupler son désert de support de croyance ne nous rend plus ignorant que nous ne sommes déjà. Croire en dieu ou en une philosophie est à mon sens accepter cette aide qui nous est offerte de se voir accompagné sur le chemin que nous avons décidé de suivre. Le tout n'étant pas de faire de cette croyance une fin en soi mais de l'élever au-dessus de ce qu'elle peut laisser transparaître. Vénérer dieu, c'est apprendre à vénérer toute personne, ces dernières étant pourvues selon les croyance de l'esprit sain, de la nature de bouddha ou toute autre chose. Aimer dieu, c'est vénérer son message et non son image. Aimer dieu, c'est accepter les épreuves que l'on nous envoit.

Chacun a son désert à traverser... (spirituel, matérialiste ou vide de toute croyance)

Il s'agira à chaque fois d'en démasquer les mirages...mais aussi d'envisager ses miracles...

Enfin voilà ;-)