Sciences & Santé: Cancer/Les cellules souches cancéreuses ravivent le mal

CANCER / Les cellules souches cancéreuses ravivent le mal
Cancer du sein : l'échec de la chimio

FREDERIC SOUMOIS

vendredi 02 mai 2008, 07:15
LES CHIMIOS TRADITIONNELLES ne frappent pas les cellules souches. Le lapatinib permettrait de les éradiquer.


Photo : Le Soir Pierre-Yves Thienpont

C'est comme arracher le pissenlit en n'enlevant pas ses racines. Il repoussera sans aucun doute. » L'image, terrible, est celle employée par Michael Lewis de la faculté de médecine Baylor (BCM) à Houston. Avec d'autres chercheurs, il publie un article dans le Journal of the National Cancer Institute qui démontre que l'échec fréquent des chimiothérapies pour totalement éliminer le cancer du sein s'expliquerait surtout par le fait que le traitement ne détruit pas les cellules souches de la tumeur, ce qui fait qu'elle réapparaît.

« Alors que les médicaments anticancéreux conventionnels détruisent la dissémination du cancer, ils laissent intactes ses souches, expliquent-ils. Il semble que ces cellules, par leur nature, sont résistantes aux effets des traitements anticancéreux actuels. »

Doit-on alors se résigner ? Pas du tout : « Mettre au point des médicaments qui ciblent spécifiquement les cellules souches du cancer est la voie à suivre », écrit Michael Lewis. Qui prévoit tout d'abord de développer des marqueurs biologiques des cellules souches cancéreuses du sein. Dans le même article, il souligne que le médicament lapatinib (TYKERB), combiné avec d'autres anticancéreux, paraît efficace pour détruire à la fois les cellules souches cancéreuses et la tumeur elle-même. Ce médicament prometteur, développé par GlaxoSmithKline, encore en cours d'évaluation, est prévu pour être utilisé dans le traitement des cancers du sein ayant fait métastase et contenant un marqueur d'une protéine appelée HER2.

Dans un groupe de 31 patientes traitées avec de la chimio conventionnelle, le nombre de cellules cancéreuses formant la tumeur a certes fortement diminué, mais la proportion de cellules souches était plus grande qu'avant le traitement. Le second groupe, formé de 21 patientes atteintes d'une tumeur contenant un marqueur de la protéine HER2, a été traité avec du lapatinib. Le nombre de cellules malignes a également très fortement diminué tandis que la proportion de cellules souches cancéreuses est restée inchangée ou s'est réduite. « Leur tumeur a diminué de manière spectaculaire mais comparativement aux patientes traitées avec de la chimio conventionnelle, la proportion de cellules souches cancéreuses n'a pas augmenté dans le second groupe. C'est la première fois que ceci est démontré », relève cette recherche.

çà expliquerait le nombre de recidives

Très interréssant !