N'oublie pas d'être heureuse

Sylvia Boorstein — N’oublie pas d’être heureuse
lundi 21 février 2011
Langues : SYLVIA BOORSTEIN : N’OUBLIE PAS D’ÊTRE HEUREUSE


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« N’oublie pas d’être heureuse »

Les instructions concernant l’Effort juste sont très claires. Le Bouddha a parlé de ce qui est « sain », « bénéfique » ou « salutaire » pour désigner ce qui conduit au bonheur, et de ce qui est « malsain », « néfaste » ou « dommageable » pour désigner ce qui conduit au malheur. La ligne de conduite est la suivante : on remarque quand des sentiments d’amitié, de compassion ou de générosité sont présents à l’esprit et on les encourage à grandir. Il faut pratiquer de manière à générer le bonheur. On reconnaît également quand des sentiments perturbateurs comme la colère et la convoitise surgissent à l’esprit et on essaie de les décourager de grandir, tout en sachant que l’idéal est de les faire sortir de l’esprit.

Je pense que le Bouddha voulait dire que nous avons le choix de nos états mentaux. C’est plus facile à dire qu’à faire. La convoitise et la colère, pour le moins sous forme d’explosions mineures, ont un effet stimulant qui peut paraître séduisant. C’est peut-être la raison pour laquelle le Bouddha a parlé d’Effort juste et non de Choix juste.

Un jour, il y a des années de cela, je suis partie en voiture à l’aéroport d’Oakland pour chercher mon mari qui rentrait par un vol de nuit. L’autoroute était déserte et monotone. Voyant que je commençais à m’assoupir, j’ai eu peur de m’endormir au volant. C’est alors que, dans le défilement de mes pensées, je me suis souvenue d’une personne qui avait été médisante à mon sujet.

« Quel culot celle-là », me suis-je dit, ce qui m’a réveillée d’un coup. Une indignation justifiée avait dissipé mon engourdissement.

« Fantastique ! me suis-je alors écriée, me félicitant de ma découverte. Les états mentaux sont interchangeables. Je peux les rem-placer. Je peux rester éveillée en nourrissant des pensées de colère. »

Et c’est ce que j’ai fait. Tout au long du trajet jusqu’à l’aéroport, j’ai eu des pensées de colère et j’ai joué différents dialogues : ce que j’avais dit, ce qu’elle avait dit que j’avais dit, ce que je pouvais dire à tout le monde sur ce qu’elle avait dit que j’ avais dit. . . En arrivant au parking de l’aéroport, j’étais complètement réveillée. je n’en suis pas totalement sûre, mais je crois que je devais être un peu remontée et irritée ce qui n’était pas le meilleur état d’esprit à avoir pour retrouver quelqu’un.

Deux jours plus tard, j’ai raconté cet épisode à mon maître de méditation, pensant qu’il allait me féliciter de ma découverte sur la relation entre le corps et l’esprit. Il a ri et dit : « C’est vrai ce que tu dis sur la capacité de remplacer les états mentaux. Mais tu aurais tout aussi bien pu te tenir en éveil avec une pensée sexuelle. Cela aurait été plus amusant ! » Cela m’aurait certainement mise de meilleure humeur pour un retour à la maison.

Beaucoup plus tard, j’ai commencé à me rendre compte qu’en dehors des petits accès de convoitise et de colère qui sont des réponses naturelles de l’esprit face aux expériences agréables et désagréables, le fait de rester dans un extrême ou l’autre finit par être ennuyeux. Un désir prolongé est aussi fatigant et démoralisant qu’une aversion prolongée. Cela fatigue l’esprit, ce qui rend ces états mentaux encore plus difficiles à éliminer. je pense que cela nous épuise de leur donner du pouvoir et de regarder le monde à travers eux. Nous avons besoin de lignes directrices pour nous en souvenir, et aussi de gens pour nous le rappeler.

J’étais dans ma voiture sur le Golden Gate Bridge pour retrouver une amie avec qui je devais passer la soirée à l’opéra et, pour je ne sais quelle raison, j’avais l’esprit maussade. J’avais manqué le magnifique panorama de la baie de San Francisco avec toutes les lumières de la nuit qui s’allument. Lorsque je suis arrivée au péage, j’ai donné mon ticket à l’employé et il m’a lancé un : « Passez une bonne soirée ! » Ce fut comme un réveil brutal. « Mais que suis-je donc en train de faire ? me suis-je dit. je vais voir une amie que j’aime, pour faire quelque chose que j’adore, et j’ ai le cafard. »


« L’ esprit présent conditionne le suivant. »
Bouddha

De toute évidence, il y a des choses tristes dans le monde en ce moment même, y compris dans ma vie, mais le fait de broyer du noir n ’y changera rien. Cela ne fait même qu’empirer les choses. Le Bouddha a enseigné : « L’ esprit présent conditionne le suivant. » Le fait de ressasser les choses emprisonne l’esprit dans la lassitude de sa propre histoire. Le bonheur sort l’esprit de cet état pour le remettre sur les bons rails.

Sharon Salzberg, auprès de qui j’ai appris la méditation de l’amour, terminait nos entretiens maître-disciple en disant : « N’oublie pas d’être heureuse, Sylvia ! » Pendant longtemps, j’ai cru que cela correspondait à l ’habituel « Passe une bonne journée ! » que les Californiens ont tout le temps à la bouche. Plus tard, j’ai compris qu’il s’agissait d’une instruction.


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Décembre 2000

Par Sylvia Boorstein

c est bien dit et bien vécu c 'est superbe.

Merci de ce beau partage c est un beau "KDO"

" n'oublie pas d'être heureuse !" A-t'il été dit...Mais cette appréciation d'un certain " bonheur " ne relève-t'elle pas d'une comparaison avec le souvenir d'un état plus douloureux que celui que l'on éprouve au moment où l'on se suppose " heureux " ??? le bonheur réel doit-il toujours se peser dans la balance des douleurs ??? peut-on supposer qu'il y est une " réalité " relative qui soit sans souffrance (s) ???

Pas toujours tu peux etre heureux sans comparer un moment a un autre.

soit heureux de chaque instant tout simplement
soit satisfait de chaque instant

c est si paisible de prendre les moments comme ils sont dans leur réalité ,quelle soit joyeuse ou douloureuse tu as ou tu es le moment.

Je te laisse méditer là-dessus

Quand je suis heureuse, c'est à dire presque tout le temps, je savoure l'instant present sans le comparer à d'autres moment smeilleur ou pire. Par contre quand je suis malheureuse j'aurais tendance à comparer ces moments là aux moments heureux.

Par contre quand je suis malheureuse j'aurais tendance à comparer ces moments là aux moments heureux.
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on a tous cette tendance à le faire.Il faut rester dans ce moment comme il est et se dire quand on voit que l'on commence à faire la comparaison
"La bonne attitude que j'ai trouvé" c'est de dire....
STOP ET ainsi de réajuster ma pensée et de considérer le moment comme il est sans me laisser entrainer par d'autres pensées.
De trouver la paix en respirant tranquillement

hananou, tu es une sage mais moi je suis une revoltée alors ce n'est pas facile pour moi tout çà.

Mais enfin amis Bouddhistes de quel bonheur voulez-vous bien parler ?
N'y a t'il pas méprise entre bonheur et plaisir ?
On peut facilement se jouer un joli petit film à l'eau de rose intérieurement en fermant les yeux ; mais dès qu'on les rouvre la petite musique lénifiante et édulcorante commence à sérieusement être peuplée de dissonances ...

le bonheur tel que je le conçois est une absolue perfection ; sachant que la perfection n'est pas de ce monde il est facile de conclure qu'il nous est impossible de rencontrer une telle félicité...
( tout au moins tant que " je " suis là pour éprouver cette souffrance...Après il faut aller voir du côté des saints , des sages et des bodhisattvas...)

" La vérité de la souffrance " , n'est-elle pas la première des quatre nobles vérités ?

comme tu le dis on a chacun sa conception du bonheur la mienne étant différente de la tienne.

le bonheur tel que je le conçois est une absolue perfection ; sachant que la perfection n'est pas de ce monde il est facile de conclure qu'il nous est impossible de rencontrer une telle félicité...

Alors je ne dois pas être de ce monde

@ karma yéshé

Les révoltés sont des sages qui s'ignorent

Je ne vois pas du tout le bonheur comme une perfection,,je dirais même l'inverse , mes moments de bonheur sont fait de plein d'imperfections.

je citais brack k yéshé

Code:

[color=green]le bonheur tel que je le conçois est une absolue perfection ; sachant que la perfection n'est pas de ce monde il est facile de conclure qu'il nous est impossible de rencontrer une telle félicité[/color]

le bonheur est ce qui fait vibrer ton "coeur"

Le bonheur c'est toute ces "petites choses" qui nous entourent et fait que tu es en paix
tu le reçois comme IL est .

@ brack

" La vérité de la souffrance " , n'est-elle pas la première des quatre nobles vérités ?
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Ne se libertons pas de la souffrance par la connaissance ?
Cette voie n'EST elle pas le Dharma?
Le refuge dans les 3 joyau n'est il pas la pensée et l'acte conscient de s'affranchir de l'ignorance.

Aprés tout est une question de point de vue et d'engagement,et à cela j'applique la régle "mais ou est dont or ni car"

Le bonheur c'est je pense l'absence totale de souffrance avant tout.

karma djinpa gyamtso a écrit:Le bonheur c'est je pense l'absence totale de souffrance avant tout.

Une anesthésie générale en quelque sorte...
Ca peut marcher...Le problème c'est lorsque l'on se réveille au beau milieu de l'opération ( lorsque l'on voit réellement les choses ; sans les enrober dans un
" papier de soie rose bonbon orné d'un adorable petit noeud bleuté - hum... d'accord c'est " moyen " comme métaphore - ) alors là on commence à danser !

C'est surement tout la le probleme je pense Brack, c'est qu'on est tellement attaché a notre petite personne et a tout ce qui y est lié, émotions négatives y compris, qu'on a l'impression que si on en cède une partie on se rend vulnérable vis a vis des autres ou qu'on ne sera plus le même et donc on ne s'aimera plus autant.
Alors est ce qu'il est preferable de continuer a souffrir dans nos réactions de la colère ou de la peur comme on l'a toujours fait pour se rassurer sur la pseudo existence du "moi" qui a toujours réagis ainsi et qui donc doit perdurer? ou est ce que l'on veut arreter tout ce fonctionnement nevrotique, lacher du lest sur le fonctionnement de l'égo pour ne plus souffrir? c'est la question que j'essaie perso de me poser tous les jours.

@brack

LES QUATRE NOBLES VERITES


Ces vérités ont été proclamées d'après ce que le Bouddha a constaté en observant la loi de cause et effet, et l'impermanence du monde phénoménal extérieur et intérieur.

Ceci est son premier enseignement donné aux hommes, car il est essentiel pour eux.

1ère Vérité - La souffrance (liée à toute existence sur le plan phénoménal)

2ème Vérité - La cause de la souffrance (l'ignorance et le désir)

3ème Vérité - La cessation de la souffrance (peut s'obtenir)

4ème Vérité - La voie (ou les pas) du sentier Octuple, qui mène à la cessation de la souffrance.

Cette Voie est parcourue dans la recherche de la connaissance suprême. Le Bouddhisme doit être vécu, c'est sa raison d'être : pour le vivre, il faut suivre pas à pas les branches du sentier.

Mais dire qu'on veut l'atteindre ne suffit pas pour y arriver, car tous les phénomènes sont engendrés par des causes: samsara et nirvana sont donc aussi engendrés par une cause.

La seconde vérité est celle de la cause ou origine du samsara et de la souffrance: le karma et les klésa (les poisons mentaux).

Il est donc nécessaire d'éliminer cette cause. Quand le karma et les klésa sont éliminés, on s'est libéré de la vérité de la souffrance, du samsara.

Pour atteindre cette libération, il faut pouvoir éliminer l'origine de la souffrance.

On ne peut éliminer directement le karma et les klésa parce que leur source, qui doit être éliminée, est l'attachement à l'égo.

Le moyen de l'éliminer est la quatrième vérité, celle de la voie, qui comporte la méditation sur l'inexistence d'un soi, c'est-à-dire méditer sur les cinq agrégats et sur notre association de l'idée de "soi" ou de "mien" à ces cinq agrégats.

Comprendre l'inexistence d'un soi permet d'éliminer l'attachement à un soi et les poisons mentaux diminueront alors naturellement.

Quand ils diminuent, on peut pratiquer la voie qui est la quatrième vérité, et finalement réaliser la vérité de la cessation.

Bien !...
Quel est ton vécu par rapport à ces préceptes ???
N'est-ce qu'une théorie métaphysique , ou une expérience réelle ?
A+

@BRACK

J'adhère a ce principe, il devient une expérience réelle.
Dans ton précédant post tu citais les 4 Nobles vérité.

Mon vécu par rapport a cela n'est ni plus ni moins qu'une expérimentation.

...[Notre état d'esprit actuel n'est pas parfait. C'est en fait un état d'ignorance. De quoi sommes nous ignorants? De la véritable nature de notre propre esprit. Et, de cet fait, nous nous accrochons par erreur à la notion d'un soi, et un esprit qui saisit un soi est un esprit emplit de souffrances.]...

Shamar Rinpoché - Lo Djong La Voie Vers L'Eveil p.95

c est bien dit kdg

"J'adhère a ce principe, il devient une expérience réelle. "

Je ne comprends pas..." Adhérer à un principe " n'est pas éprouver une chose...c'est une façon purement intellectuelle de cautionner ce que l'on suppose - ou souhaite - être réel...Juste une démarche théorique...Ce clavier sur lequel je tape ces mots est absolument réel ; car je le vois , j'entends le bruit des touches , je les sens sous mes doigts , et si mon odorat était suffisamment fin je pourrais le percevoir olfactivement...Quant à en croquer un morceau pour en éprouver le goût ; je m'y refuse...La seule réalité que nous puissions percevoir est celle que nous livrent nos sens ; quelle que soit la métaphysique que nous cautionnons - aussi abstraite fut-elle ! - son élaboration et ses principes que nous cogitons dans notre cervelle ont eu pour base la perception qu'en ont eu notre écoute ( enseignement des principes ) et notre vue ( lecture )pour les affermir...
cependant devrais-je ainsi considérer toutes les théories de l'infiniment petit
( particules atomiques , etc... ) comme de pures affabulations sous prétexte que mes sens ne perçoivent pas ce qui est au delà de leur ressenti ( infrarouges , ultra sons...)
voire...
Néanmoins prudence quant aux " théories " relevant plus de la " foi " que du vécu...

Brack qu'est ce qui te fait penser que ce que tu vois, goûte, entend, etc... est bien la réalité et qu'il n'y en a pas d'autre?
Ce que nous percevons, concevons, les formes, les sons etc...sont une interpretation, conceptualisation de ce qui se manifeste devant nous de notre point de vue d'être humain, suivant nos facultés sensorielles et mentales, mais est ce pour autant LA réalité telle qu'elle est veritablement?

Je ne comprends pas..." Adhérer à un principe " n'est pas éprouver une chose...c'est une façon purement intellectuelle de cautionner ce que l'on suppose - ou souhaite - être réel...Juste une démarche théorique...

BLA BLA BLA BLA

tu as raison brack

tu te fais plaisir a décortiquer la crevette.tu aimes ergoter sur les mots les pensées etc........

Néanmoins prudence quant aux " théories " relevant plus de la " foi " que du vécu...

Qu'en sais tu pour en juger. Es tu ma réalité?Es tu ma méditation? Es tu un principe que je suis?