Sa Sainteté le 17è Gyalwa Karmapa Trinley Thaye Dorje à propos de Mahatma Gandhi.

Sa Sainteté le 17è Gyalwa Karmapa Trinley Thaye Dorje à propos de Mahatma Gandhi..


par KTT Clermont-Ferrand, samedi 8 octobre 2011, 20:53
.



Sa Sainteté le 17è Gyalwa Karmapa Trinley Thaye Dorje donne son point de vue sur la vie et les enseignements du Mahatma Gandhi à l’occasion du Gandhi Jayanti.

2 octobre 2011











Q : Votre Sainteté, merci beaucoup de prendre le temps de faire cet interview. Comme vous le savez déjà, le 2 octobre est « Gandhi Jayanti », également connu comme Jour International de la Non Violence.



Au nom de la « Karmapa Web Team », j’aimerais commencer cet interview en demandant à votre Sainteté de partager ses pensées à propos de la vie et du message de Gandhiji.



HH : Dans l’histoire du monde, Gandhiji est un individu unique et extrêmement rare. Du point de vue d’un pratiquant bouddhiste, nous sommes toujours à la recherche d’exemples dans nos vies. Nous recherchons des exemples qui apporteraient inspiration, espoir et courage. Dans la vie mondaine, c’est quelque chose de très rare.



Je me souviens qu’un de mes professeurs avait l’habitude de dire qu’il y avait actuellement deux individus célèbres qui, ayant choisi le chemin de la non violence, ont été un exemple pour les Etres ; l’un à travers un chemin purement spirituel et l’autre à travers un chemin mondain, mais toujours en exprimant la non violence. L’exemple spirituel est celui de Milarépa. Il avait choisi ce chemin et ne portait rien d’autre qu’un simple morceau de tissu. L’autre exemple est celui de Gandiji.



Je pense qu’il est vrai que, sans exemple, nous sommes perdus et la non violence est extrêmement importante dans une société humaine. Sans de tels exemples, et bien que nous possédions une nature innée bienveillante, il est très difficile de faire naître ces qualités. C’est pourquoi je pense que cela est possible seulement à travers l’exemple. Il y a, bien sûr, diverses façons d’inspirer les personnes.



Il y a beaucoup de moyens et de vérités à offrir aux Etres, mais il n’y a rien de mieux que l’exemple. Vous vivez à travers lui et votre vie entière, du début à la fin, est imprégnée de cet l’exemple. C’est pourquoi j’ai le plus grand respect pour le









courage que Gandiji a montré. Je pense que cela n’a pas seulement été bénéfique pour une Nation, mais pour le monde entier. J’espère que, grâce à cet exemple, nous allons voir d’innombrables d’exemples similaires.





Q : Vous mentionnez les similitudes entre Gandhi et Milarépa, telle que leur simplicité. Pourriez vous nous dire un peu plus en quoi ces deux individus se ressemblaient ?



HH : Je pense que les similitudes sont la simplicité et le courage. Au sein d’une société, l’ intégrité générale de celle ci et ses mécanismes rendent plus difficile pour une personne la mise en œuvre de ce type de courage. Bien sûr, les qualités sont là de manière inhérente, mais c’est très difficile. C’est pourquoi cela est si rare.





Q : Diriez vous que Gandhi était un Bodhisattva ?



HH : Certainement, je voudrais faire référence à lui en tant que Bodhisattva.

Bien sûr, l’exemple de la non violence est généralement connu. Mais, au delà de çela, sans faire de distinction entre la caste ou la race, la religion ou la culture, il a brisé toutes ces limites en se concentrant simplement sur les qualités humaines fondamentales. Dans les autres cultures ou histoires, à nouveau, de tels exemples sont extrêmement rares.





Q : je suppose que chaque culture a ses propres références à propos de non violence ou Ahimsa, ainsi que cela est appelé en Inde. Quelle serait votre définition de la non violence ?



HH : En raison de la nature de l’individu et de l’ignorance collective, disons en quelque sorte d’un manque de connaissance, d’une absence de connaissance de la vérité, toutes sortes de problèmes surgissent dans la vie des personnes. Dans ces conditions, quand la vérité de l’ignorance n’est pas connue, violence et non violence entrent en scène en même temps.



De mon point de vue personnel, Ahimsa est le chemin de la non violence, mais c’est fondamentalement plus que cela. On doit utiliser une certaine terminologie comme non violence, mais en soulignant ce qui, dans le bouddhisme, est appelé la Nature de Bouddha. C’est une authentique et inconditionnelle nature bienveillante. Aussi, il s’agit d’accentuer et de pratiquer cela. Quand nous le faisons, nos gestes, nos paroles et nos pensées deviennent visibles, à l’image de ce que nous a montré Gandhi.















Q : Votre sainteté, aimeriez vous nous communiquer quelques mots de conclusion à propos de Gandhi, sa vie et son message de non violence ?



HH : Je n’ai pas de message particulier autre que mon aspiration, qu’à travers son exemple, il puisse y avoir d’innombrables autres Etres comme lui, capables de suivre de tels chemins pour toute l’humanité et tous les Etres vivants.



Seulement à travers de tels chemins, nous pouvons obtenir ce que nous appelons le bonheur absolu et la paix. Tel est mon souhait.



Karmapa.org



(traduction : lydia colin)

17e Gyalwa Karmapa Trinley Thaye Dorje