"Cependant, de nombreux ouvrages nous mettent en garde quant aux
traductions et mots utilisés dont les significations peuvent être mal
perçues ou mal utilisées. Si je comprend, l'enseignement perd alors
tout son sens?"
En effet.
"Le problème vient il de l'essence même de notre langage? Pas approprié? Ou existe t il une autre raison?"
La raison, c'est l'état de nos canaux, vents et gouttes, qui sont vraiment très obscurcis (par le karma). Nous sommes dans une grande confusion, et nous avons tendance à penser qu'en nous asseyant tranquillement, ou en n'y pensant pas, ça va passer tout seul. En fait il nous faut nettoyer tous ces obscurcissements, qui en fait sont engrammés dans les gouttes, auxquelles nous n'avons pas accès à la base, et en plus nous ne sommes même pas au courant de l'existence de toutes ces choses.
Les gouttes sont le support de la nature de notre esprit, en elles réside notre faculté à comprendre, à prendre conscience. Si j'explique le poker à un chat, il ne va pas comprendre, parce que son corps subtil ne lui donne pas la possibilité de comprendre. De même, il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas comprendre, du fait de notre état de conscience, qui est faible.
Ensuite, il y a le problème des mots, qui ne sont pas toujours définis. Reprenons l'exemple de la récitation vajra, si personne ne la définit jamais, c'est comme le schmilblick. Et si ensuite c'est la clé de voûte de l'enseignement, ça devient presque drôle. Mais à supposer que ça soit expliqué, il faut ensuite que ça fasse référence à quelque chose que nous expérimentons. Quand on dit "le canal central", si on n'en a pas l'expérience, on va visualiser une espèce de machin bleu qui sera tout sauf la vraie chose, et les pratiques qu'on fera à partir de là ne donneront aucun résultat, on est comme un aveugle qui essaie de faire du tir à l'arc. Il faut donc déjà comprendre qu'on n'a pas forcément l'expérience de ce dont il est question, qu'il ne s'agit pas "d'imaginer" et hop ça y est, et ensuite chercher de ce dont il peut s'agir, trouver moyen d'en acquérir une expérience, vérifier si c'est vraiment comme dans les textes etc...
C'est comme les divinités, on imagine qu'elles sont données. Lors de l'initiation, on nous donne une carte postale de Tara par exemple, le mantra, ensuite je "visualise" la carte postale de mon mieux et récitant consciencieusement le mantra... mais ça n'est pas ça du tout qu'il faut faire.
Je me permets de mentionner un texte que j'ai écrit sur la visualisation :
"Une des premières questions que posent les gens, lorsqu'un maître parle de visualiser des divinités, des canaux, des lumières ou que que ce soit d'autres, c'est "qu'entendez-vous par visualiser ?". Ils se demandent s'il s'agit de "voir" des images comme on pourrait les voir en rêve (étendu aux cinq sens), ou s'il s'agit plutôt de générer une conception mentale. En général, la réponse est vague, et pour de bonnes
raisons.
La visualisation n'est ni une affaire perceptuelle, ni une affaire conceptuelle.
Elle est le fruit d'un sens proprement spirituel, qui se développe avec la pratique, et que l'homme moderne a quasiment perdu grâce au cinéma et à la télévision.
Dans un "objet", on peut dire qu'il y a 3 aspects : la perception et la conception mentale, qui sont du côté des phénomènes, et le sens réel, qui est du côté de l'essence. Le
sens ultime est la réalité ultime en tant qu'union de la clarté et de la vacuité, tous les sens intermédiaires s'échelonnant entre cet ultime et l'aspect purement phénoménal.
On a donc une ligne de sens, qui s'étend de l'objet-phénomène jusqu'à son essence, et qui traverse tous les royaumes imaginaux intermédiaires (terres pures). "Visualiser" consiste à remonter le long de cette ligne, comme le saumon remonte le long de la rivière jusqu'à la source. On comprend que personne ne souhaite se fatiguer à expliquer ça, car ensuite, il faudrait expliquer comment remonter le long de cette rivière, et c'est une autre paire de manches. Cela ne peut se faire qu'en développant un sens spirituel
spécifique, qui permet de "sentir" dans quelle direction il faut aller, une direction qui n'est ni visuelle ni conceptuelle, mais qui est l'intuition du sens réel, bien que les représentations et les concepts puissent servir de support au départ.
Le monde tel que nous le percevons est une création de notre esprit illusionné, et toute la difficulté consiste à remonter de cette illusion vers sa source, en purifiant graduellement nos perceptions, ce qui se fait en rendant sa subtance à ce qui en a été dépouillé par l'activité du mental (kyerim), tout en réalisant la vacuité de cette substance
(dzogrim). La visualisation génère donc un univers de plus en plus substantiel, la vacuité n'étant pas l'antithèse de la substantialité, mais plutôt son support, ou son essence. On voit à quel point on s'éloigne des conceptions ordinaires, ou le vide est opposé à la forme, alors qu'au niveau de la source, la forme est le vide (union de la clarté et de la vacuité). En ce sens, plus la visualisation gagne en substantialité, plus elle gagne en vacuité. Cette compréhension est donc l'une des clés de la visualisation : plus on fabrique du solide, plus on perd la substance, ou le sens (d'où l'effet catastrophique du
cinéma qui nous présente des entités complètement solidifiées). Plus on évolue vers le sens, plus l'univers intérieur gagne en substance, et en spontanéité. Dans l'esprit complètement purifié, le stade ultime de ce développement est représenté par la 3è vision de thögal, déploiement sans obstacle de la clarté naturelle
de l'esprit.
En conclusion, si l'on prend l'exemple d'une tangka, il ne s'agit pas d'essayer d'en former un dessin dans son esprit, ou de se remémorer ce qu'on a pu lire sur la divinité, le symbolisme des couleurs etc... il s'agit de lui donner un sens. Ce sens évoluera en fonction de notre réalisation, jusqu'au sens ultime, qui est la claire lumière de signification (la vacuité dénuée de toute apparence dualiste). La méditation consiste à approfondir ce sens, à le rendre plus vaste, plus substantiel. L'image est un support, ni plus ni moins. Autrement dit, cela demande de s'impliquer totalement, de tirer de soi-même le maximum et davantage, ce qui demande une très grande concentration".
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