Le karma et la pleine conscience

Bonjour à tous!

Tout d'abord, je tenais à vous dire que je suis Chrétien, mais que je suis ouvert à toutes autres religions et philosophies. J'essaie de les comprendre car il y'a de la sagesse partout, et je suis persuadé que le message universel que l'Amour est le fondement de chacune d'elles.

Je tiens à vous présenter brièvement mon témoignage afin que vous compreniez mieux ma question qui est :

La conscience s'éveille t-elle petit à petit ou complètement en une seule fois?

Mon témoignage :

Adolescent, j'ai eu des inconduites sexuelles graves, mon niveau de conscience était très bas.
Un jour, je me suis dit "mais, ce n'est pas bien ce que tu as fait, ne recommence pas", et je n'ai jamais recommencé, mais pas de remords, pas de culpabilité particulière. Je fantasmais encore sur ces inconduites sexuelles passées par le biais du plaisir solitaire.
Puis, quelques années plus tard, la graine de mal que j'avais semé a bien poussé, et cette fois ce sont les remords, la honte, la culpabilité qui m'ont littéralement rongés. Je suis tombé en dépression grave. Je me suis tourné vers la religion et j'ai décidé de marcher vers le chemin de la pleine conscience pour mon bien et celui des autres, celui du monde. Mon ambition professionnelle et personnelle a changé de direction pour se tourner vers la quête des autres et de l'Amour par la charité, les actions humanitaires, etc.
Pendant un mois après la naissance de la contrition de mon coeur, j'ai réorganisé ma vie. C'était le chaos complet dans mon esprit, tout était chamboulé, et durant ce premier mois je suis retombé à quelques reprises encore sous le joug des fantasmes de mes actes passés avec le plaisir solitaire, même si le sentiment de culpabilité et la volonté de contrôler ce désir étaient là pour la première fois (contrôler sa sexualité est très difficile, et je plains autant les victimes que les coupables d'inconduites sexuelles).
Puis, un mois plus tard, 3e étape de ma conscience : "le plaisir solitaire, meme s'il est difficile de contrôler avec maîtrise parfaite nos pensées, génère lui aussi du mal".
Rebelotte, mon coeur pleure encore plus que la première fois, j'étais désespéré. Ce fut la dernière étape PERCEPTIBLE de l'évolution de ma conscience.

Depuis ce jour, ma dépendance sexuelle est tombée, j'ai réussi à la maîtriser totalement. Ma vie a littéralement changé, mon chemin a dévié définitivement. Il m'arrive toujours de pleurer lorsque je "communique" avec mon égo.

Pourquoi cette énorme écharde sexuelle m'a t'elle fait tomber (pour être debout aujourd'hui)?
Je suis né dans une famille aimante,j'ai un physique fin, androygne, atypique que je trouve intéressant, j'ai toujours eu horreur de la violence, j'ai toujours eu un sens développé de la pitié (le coeur qui se pince quand on voit un faible sous l'emprise d'un fort), une sensibilité artistique et esthétique développée, un amour pour la nature et les animaux, une réticence face à la technologie, un amour pour la vie simple sans beaucoup de biens matériels, etc...
et pour pourrir tout ça, une énorme écharde sexuelle déviante. Qu'ai-je pu faire des mes vies antérieures pour avoir hérité d'un tel paradoxe?

J'aimerais comprendre pourquoi, pourquoi j'ai l'impression d'avoir du emprisonner un monstre qui aurait pu faire plus de dégats, comment est-ce possible que j'ai eu cette impression d'avoir deux être en moi. Un qui rêve de pleine conscience universelle et d'amour, et l'autre qui est un monstre.


Seulement voilà, y'a t-il une limite au karma? Peut-on racheter tous ses actes en dédiant sa vie aux autres, à la Terre, à la contribution personnelle à l'éveil de la pleine conscience universelle?

Pendant très longtemps je me suis cru condamné, car la moitié des théologiens disaient qu'une fois la pleine conscience apparue, on ne pouvait plus du tout faire de mal, alors que moi j'ai mis un mois à arrêter mes très mauvaises habitudes malgré ma prise de conscience. Cependant, je sais que même si l'on m'anonçait qu'en effet, j'étais perdu pour l'éternité, je ne pourrais pas me vautrer dans le Mal, et continuerai à faire le Bien jusqu'à la mort, car mon coeur n'est capable que de ça aujourd'hui.

Qu'en pensez-vous?

J'ai ma petite théorie là-dessus. Je pense que si quelqu'un continue à faire le mal (du plus grave au moins grave) malgré le sentiment d'éveil, c'est que l'éveil n'est pas vraiment là, et qu'il a besoin de se développer, car cet éveil, cette Lumière, ne peut échouer face au Mal. Si quelqu'un pleure une première fois, puis recommence dans sa bêtise, et repleure, de plus bel, c'est que l'Eveil n'était pas complet.

Certains théologiens disent que le seul "péché" qui peut nous conduire à "l'Enfer éternel", c'est de refuser la Lumière dévoilée PARFAITEMENT à chacun de nous le jour de notre mort, et que c'est justement notre vie sur Terre et nos actes sur celle-ci qui nous prédipose à choisir ou non cette lumière. J'aime ce discours car il n'est pas fataliste.


Je ne sais pas si vous comprenez ma réflexion mais, pour résumer, je me demande : "La conscience est-elle progressive et se trouve complète et acquise lorsque nous sommes "parfaits", ou est-elle beaucoup plus fatale et ne nous donne plus le droit à l'erreur une fois qu'elle serait entrée en nous en une seule et même fois?"


J'espère que ce sujet vous intéressera.

Une bonne journée à tous!

ne t'inquiete pas dejà chez nous les bouddhistes, il n'y a pas d'éternel enfer et le plaisir solitaire n'est pas un problème non plus. tu vois tous tes problèmes sont resolus.

Oui tant qu'il n'y a pas d'intention de nuire tout va bien.

C'est peut-être un peu court comme réponse...

Dans le Bouddhisme il n'y a pas de notion de "péché".
Il y a les erreurs due à l'ignorance et aux émotions perturbatrices, ainsi que les vues fausses et les concepts.
On peut appeler ces tendances à répéter les erreurs comme des attaques de démons, c'est une façon de pouvoir les neutraliser.

Bien sûr les choses se font progressivement, c'est là tout le rôle des pratiques Bouddhistes.
L'entrainement de l'esprit.
L'éveil en est l'aboutissement.