La Voie du milieu
Extrait de L'Escalier de Cristal, Tome I : La méditation Dzogchen

Extraits d'enseignements de Gangteng Rimpoché
Le «tout n'est qu'esprit» considère toutes choses comme des manifestations de l'esprit. La «voie du milieu» est plus subtile, elle ne considère pas les objets mais seulement la perception.
Le non soi des choses est établi par le quadruple raisonnement de Nagarjuna: les choses ne naissent ni d'elles-mêmes ni d'un objet qui leur serait étranger ni des deux ni miraculeusement, de rien. Elles ne naissent pas d'un lieu (de l'espace), elles ne naissent pas du temps, elles ne naissent pas de théories. Elles sont donc non nées, elles n'existent pas de façon absolue. Ce raisonnement est présenté par Nagarjuna dans son texte fondateur1 puis développé dans la Prajnaparamita.
Les choses apparaissent uniquement de causes et de circonstances, dans une relativité, en relation avec d'autres phénomènes. Elles ne peuvent naître par elles-mêmes. Elles n'ont donc pas de réalité absolue.
Les raisonnements de la voie du milieu sont fort subtils et donc difficiles à maîtriser d'emblée. Ils sont utiles pour établir la vue, se persuader que les choses ne sont que des apparences, des perceptions, et qu'elles n'ont pas la réalité que suppose instinctivement la perception naïve. Sinon, la saisie ordinaire se poursuit, même en méditation, ouvrant la porte de l'accumulation de karma et de l'errance dans le samsara. La vue, avec tous les raisonnements qu'elle mobilise, ne sert qu'à dégager le méditant de la saisie. Quand il a bien perçu que les choses sont impermanentes et illusoires, qu'elles n'ont pas le moindre atome de réalité, sa méditation peut se dérouler de façon fructueuse dans l'espace de l'égalité. Quand il est confronté aux apparences, qui continuent, en effet, à se manifester, il n'est pas affecté, il ne les saisit pas, car il sait qu'elles sont irréelles.
Le nom de «voie du milieu» exprime que la vue est étrangère aux extrêmes. Elle ne prend les choses ni pour existantes ni pour totalement inexistantes, ni pour les deux à la fois ni pour la négation de ces deux extrêmes. On dit qu'elle se tient au milieu, entre les extrêmes de l' éternalisme et du nihilisme, mais cela n'exprime aucunement qu'elle détienne un quelconque centre.
Telle est la doctrine principale de la voie du milieu. Elle s'exprime en deux écoles distinctes: svatantrika et prasangika 2, selon la finesse d'esprit et les préférences de chacun. Les premiers, dont le représentant le plus remarquable est Maître Vasubandhu, pensent qu'il est possible de convaincre à partir de leurs propres arguments. Les seconds, dont le chef de file est Candrakirti, estiment qu'il faut plutôt raisonner par l'absurde en montrant que les autres positions mènent à des contradictions 3.
Vous souhaiteriez peut-être quelques développements sur ces sujets, mais ce n'est pas l'objet de cette présentation 4. Si vous êtes particulièrement intéressé, étudiez plus avant dans les livres. L'essentiel à retenir est ce qui suit. La réalité dernière est la vacuité libre de développements et d'extrêmes. Les apparences relatives sont infinies mais illusoires, comme le rêve. Il y a donc vérité absolue et vérité relative. Toutes choses de ce monde, piliers, vases, etc., tout peut apparaître, comme dans le rêve, mais rien n'a de nature propre absolue. Ce sont des apparences vides. Notre expérience est union d'apparence et de vacuité. Telle est la vue ultime du grand véhicule.
Ainsi, dans le madhyamika prasangika, la vue est l'union des deux vérités, la voie est l'union des deux accumulations, le résultat est le milieu, l'union des deux corps.
1. Le mulamadhyamikakarika prajna nama , titre abrégé par les Tibétains en tsaoua chérab.
Ce texte en 488 vers est appelé fondateur, car il est racine commune des deux écoles principales du madhyamika.
2. Svatantrika et prasangita : ces noms sont généralement employés tels quels. On pourrait peut-être les traduire par «systématique», dans le bon sens du terme, c'est-à-dire disposant d’un système propre, et «universelle», c'est-à-dire s’appliquant à n’importe quel système.
3. La seconde est plus radicale que la première puisqu’elle ne propose rien…
4. Pour approfondir ces sujets, voir par exemple, L’entrée au Milieu de Candrakirti, aux éditions Dharma, dans lequel on trouvera une bibliographie.
Source: http://www.yeshekhorlo-sud-est.org/extraits-la-voie-du-milieu.php
Extrait de L'Escalier de Cristal, Tome I : La méditation Dzogchen

Extraits d'enseignements de Gangteng Rimpoché
Le «tout n'est qu'esprit» considère toutes choses comme des manifestations de l'esprit. La «voie du milieu» est plus subtile, elle ne considère pas les objets mais seulement la perception.
Le non soi des choses est établi par le quadruple raisonnement de Nagarjuna: les choses ne naissent ni d'elles-mêmes ni d'un objet qui leur serait étranger ni des deux ni miraculeusement, de rien. Elles ne naissent pas d'un lieu (de l'espace), elles ne naissent pas du temps, elles ne naissent pas de théories. Elles sont donc non nées, elles n'existent pas de façon absolue. Ce raisonnement est présenté par Nagarjuna dans son texte fondateur1 puis développé dans la Prajnaparamita.
Les choses apparaissent uniquement de causes et de circonstances, dans une relativité, en relation avec d'autres phénomènes. Elles ne peuvent naître par elles-mêmes. Elles n'ont donc pas de réalité absolue.
Les raisonnements de la voie du milieu sont fort subtils et donc difficiles à maîtriser d'emblée. Ils sont utiles pour établir la vue, se persuader que les choses ne sont que des apparences, des perceptions, et qu'elles n'ont pas la réalité que suppose instinctivement la perception naïve. Sinon, la saisie ordinaire se poursuit, même en méditation, ouvrant la porte de l'accumulation de karma et de l'errance dans le samsara. La vue, avec tous les raisonnements qu'elle mobilise, ne sert qu'à dégager le méditant de la saisie. Quand il a bien perçu que les choses sont impermanentes et illusoires, qu'elles n'ont pas le moindre atome de réalité, sa méditation peut se dérouler de façon fructueuse dans l'espace de l'égalité. Quand il est confronté aux apparences, qui continuent, en effet, à se manifester, il n'est pas affecté, il ne les saisit pas, car il sait qu'elles sont irréelles.
Le nom de «voie du milieu» exprime que la vue est étrangère aux extrêmes. Elle ne prend les choses ni pour existantes ni pour totalement inexistantes, ni pour les deux à la fois ni pour la négation de ces deux extrêmes. On dit qu'elle se tient au milieu, entre les extrêmes de l' éternalisme et du nihilisme, mais cela n'exprime aucunement qu'elle détienne un quelconque centre.
Telle est la doctrine principale de la voie du milieu. Elle s'exprime en deux écoles distinctes: svatantrika et prasangika 2, selon la finesse d'esprit et les préférences de chacun. Les premiers, dont le représentant le plus remarquable est Maître Vasubandhu, pensent qu'il est possible de convaincre à partir de leurs propres arguments. Les seconds, dont le chef de file est Candrakirti, estiment qu'il faut plutôt raisonner par l'absurde en montrant que les autres positions mènent à des contradictions 3.
Vous souhaiteriez peut-être quelques développements sur ces sujets, mais ce n'est pas l'objet de cette présentation 4. Si vous êtes particulièrement intéressé, étudiez plus avant dans les livres. L'essentiel à retenir est ce qui suit. La réalité dernière est la vacuité libre de développements et d'extrêmes. Les apparences relatives sont infinies mais illusoires, comme le rêve. Il y a donc vérité absolue et vérité relative. Toutes choses de ce monde, piliers, vases, etc., tout peut apparaître, comme dans le rêve, mais rien n'a de nature propre absolue. Ce sont des apparences vides. Notre expérience est union d'apparence et de vacuité. Telle est la vue ultime du grand véhicule.
Ainsi, dans le madhyamika prasangika, la vue est l'union des deux vérités, la voie est l'union des deux accumulations, le résultat est le milieu, l'union des deux corps.
1. Le mulamadhyamikakarika prajna nama , titre abrégé par les Tibétains en tsaoua chérab.
Ce texte en 488 vers est appelé fondateur, car il est racine commune des deux écoles principales du madhyamika.
2. Svatantrika et prasangita : ces noms sont généralement employés tels quels. On pourrait peut-être les traduire par «systématique», dans le bon sens du terme, c'est-à-dire disposant d’un système propre, et «universelle», c'est-à-dire s’appliquant à n’importe quel système.
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