j'ai du mal à gérer mes emotions, je souhaite m'en sortir

Bonjour,

Je me permets un message, car je suis en souffrance au niveau des emotions qui me font faire n'importe quoi. Pour faire simple, je suis hypersensible, en depression depuis plusieurs annees, avec de l'anxiété généraliséee.
Je m'interesse beaucoup au bouddhisme depuis quelques annees, s'accrocher à une spiritualité est pour moi comme un phare dans une mer agitée.
Je pratique chaque jour la meditation, je suis une therapie avec un psychologue (j'ai espacé les seances car je ne pouvais plus payer).
Malgré tout cela, j'ai beaucoup de mal à gérer mes émotions.
Lorsque je suis dans des phases depressives ou avec beaucoup de tensions, j'ai la facheuse tendance à me "tirer une balle dans le pied".
Je me donne du mal pour créer une vie un peu moins douloureuse, mais lorsque ça ne vas plus et bien je détruis tout ce que j'ai construis.
Un exemple tout simple, j'ai crée un groupe messenger ou je partageais mes penséees avec des personnes de confiance et bien lors d une phase de spleen, j'ai quitté le groupe sous le coup de la colère en me disant que "ca ne servait à rien ".
J'ai aussi trouvé une association pour m'occuper des chats et il y avait un groupe sur internet. Pareil, un soir que ce n'allait pas j'ai tout foutu en l'air en quittant le groupe.
Du coup, je ne peux plus y retourner.
J'ai vraiment besoin de calmer ma colère, mes emotions négatives, cela fait de très nombreuses années que j'essaye mais je n' y parviens pas.
J'ai décidé de reprendre la relaxation à raison de 30 minutes tous les jours, je verrai si j' y arrive.
Durant de nombreuses années, on m ' as fait prendre plusieurs types de medocs, mais il y a toujours eu plus d'effets secondaires que d'effets positifs.
Je ne viens pas ici pour me plaindre, j'ai envie de construire ma vie sur quelque chose de bon, de me sortir de ma souffrance, voilà si vous avez des conseils à me donner je suis preneur.
Bien à vous.
Julien

Salut Julien
Bienvenu sur l'Arbre des Refuges
Mes meilleurs vœux pour commencer
La maîtrise des émotions c'est le travail de toute une vie.
Il faut avoir de la patience et de la persévérance dans cette pratique de gérer ses émotions.
Ce n'est pas pour rien que nous appelons cela les "émotions perturbatrices " voir même le
Dalaî Lama parle d'émotions destructrices parfois.
C'est donc important.
Il ne faut pas vous décourager.
Le yoga, la respiration, la méditation, ce sont des aides efficaces, les conseils d'un psy aussi,
mais évidemment ce qui est difficile c'est de ne pas réagir dans l'instant lorsque surgit une contrariété.
Essayer de prendre du recul avant d'agir et de réagir...
Mes ami.e.s auront certainement d'autres conseils pour vous aider.

je vous remercie pour votre reponse, le probleme est que je reagis tres violemment sur le moment au niveau interieur.
C est une sorte de tempête sous mon crâne malgré tout.
Je vais essayer de perseverer mais c est un peu dur, j'ai beaucoup de mal.
Julien

je vous remercie pour votre reponse, j ai lu la colere ce tres beau livre mais je l ai prêté et je ne peux pas le relire, on ne me l as pas rendu
.
Pour ce qui est de la meditation, j en fais tous les jours mais je n arrive toujours pas à controler mes emotions. Je crois que je m' y prends mal.

Je souffre d'une depression en plus de cela, ce qui n'arrange rien.

Je me sens perdu, comme ci j'allais tout droit dans les abîmes de l'enfer.

Bref, je vais essayer encore, on verra bien.

Julien

Bonjour Félin 75,

 je relis votre message. J'ai vécu des tensions internes comme celles-ci il y a quelques années avec des tensions très fortes, malgré une pratique assidue de Yoga, du Zen -Soto, et d'expériences avec les Lamas Tibétains (Enseignements, prise de refuge...). Mais le problème était récurent .
Pourquoi? Dans mon cas, il y avait un "signal" qui déclenchait cette réaction.

C'est-à-dire qu'à un moment donné, lorsque la personne considérée "montait dans les tours" c'est-à-dire que sa voix devenait plus haute, plus violente, il se passait en moi un déclenchement d'une réaction qui me poussait à réagir de manière très forte quelquefois.
Jusqu'au jour où j'ai pensé que c'était trop, je pouvais glisser, dévier, et devenir peut-être violent.
Ce qui était négatif pour tout le monde.

Je suis allé voir un psychologue au CMP, que ma fille avait consulté et que je connaissais comme cela.Je lui ai expliqué la situation et il m'a dirigé vers un centre de psychiatrie FREUDIEN.Là, j'ai rencontré un psychiatre qui m'a dirigé vers une de ses collègues, avec qui j'ai échangé, parlé pendant plusieurs mois, sans médicaments car j'en avait déjà d'autres pour un problème grave d'algie dans le cerveau droit (on ne pouvait pas m'en donner de nouveaux sans danger).

Puis, un jour, en sortant d'une des dernières séances (elles étaient prises en charge par la Sécurité Sociale, puisque je travaillais alors), j'ai compris, un déclic s'était fait en moi:
Ces brusques humeurs de colère étaient celles du petit garçon que j'étais, impuissant, face à ma mère quand elle s'énervait et me criait dessus, même si ce n'était pas un bourreau! J'ai reçu quelques fessés (c'était normal à cette époque, d'ailleurs je m'en souviens d'une particulièrement, en public dans un magasin, preuve que cela marque!), mais elle m'a toujours aimé, je n'ai pas ressenti de rejet de sa part, ni du papa non plus, qui lui, travaillait +++.

De ce jour où j'ai profondément ressenti cela, j'ai cessé de rejeter, d'envoyer paitre , celle ou ceux que je considère ou ressens comme offensifs , intrusifs.

Quand vous vous sentez mal, près de la rupture, comme a dit Disciple laïc suivant les conseils de THICH NHAT ANH, respirer profondément plusieurs fois, et prenez de la distance.
Expliquez à votre ou vos interlocuteurs que vous avez besoin de prendre des distances, pour réfléchir.
Réfléchir, n'est pas un mal, au contraire, c'est une preuve d'intelligence, je crois.
D'ailleurs c'est ce que conseille le Dr Fiztburgh DODSON dans ses livres d'éducation pour les enfants: Si vous sentez que vous vous énerver, mettez doucement votre enfant dans sa chambre et laissez le se calmer en lui expliquant que vous êtes là à côté et que vous reviendrez quand il sera calmé, puis sortez et LAISSEZ la porte OUVERTE à moitié,NE JAMAIS FERMER cette porte. ¨Pour indiquer à l'enfant que la communication est ouverte".
Cela fonctionne je l'ai fait avec mes deux filles qui sont adultes maintenant.Cela fait baisser les tensions d'un coup.

Quand on est petit enfant, on peut casser ses jouets, ou s'énerver ou pleurer. Cela est le parcours de beaucoup d'entre nous. Ensuite ou la suite dépendra du comment réagira votre éducateur , parents ou autres...S'il est violent avec vous, il vous dira dans ses gestes: "la seule réponse, c'est cogner ou frapper" et vous aurez tendance à faire de même après.Et s'il demeure calme et affectueux malgré cet instant de colère, d'anxiété voir d'angoisse, il vous indiquera que tout est encore possible et vous redonnera confiance en vous. En effet les crises d'énervement angoissent les enfants, les mettent en doute vis-à-vis d'eux-mêmes. Leur font perdre confiance en eux-mêmes.
.
Ma mère était autoritaire, car dans sa famille, c'était ainsi, on admettait pas , et l'on ne connaissait pas à cette époque, ce fait psychologique. Les attitudes de l'adulte sont un exemple pour l'enfant: Une vérité pure qu'il ingurgitera et fera sienne ou alors rejettera complètement.

Mais nous avons toujours ce combat en nous . Soeur CHAN KHONG en parle dans son livre:"la force de l'amour": Ou réagir violemment ou respirer, prendre de la distance.

https://www.bouddhismeaufeminin.org/soeur-chan-khong/

C'est quelque chose qui fonctionne, je l'ai essayé et y ait recours encore quand dans un problème fort, je sens en moi, mon sang qui s'emporte. Cela fait partie de notre nature, notre atavisme, et puis nous ne sommes pas des "choses" inertes qui devraient demeurer molles en face d'une agression par exemple. Mais il y un autre état : savoir se tempérer et comme a écrit  PEMA GYALTSHEN: "La maîtrise des émotions c'est le travail de toute une vie".

Pour méditer, je rappelle , c'est quelque chose que je dis souvent: tout seul c'est plus difficile de méditer qu'en groupe, qu'avec un "maître" ou "professeur" si vous préférez, qui connait le chemin et pourra vous y guider.Quelque soit la Voie que vous choisissez; Théravada, Mahayâna ( dont le Zen Vietnamien ou Soto Japonais) ou Vajrayana.

Pour rappel ce site de l'UBF (Union Bouddhiste de France) vous indiquera toute une liste de centres non sectaires suivant les différentes Voies, les différents pays d'origine...:

https://www.bouddhisme-france.org/

Et les coordonnées du Village des Pruniers (Zen Vietnamien) qui a plusieurs centres en France dont deux proches de Paris en grande banlieue.D'ailleurs, il faudrait que je profite de ma retraite pour aller les voir...



 Bon courage à vous.

bonsoir et merci à vous pour votre lo,ng message et vos conseils.
J'ai vecu dans une atroce violence lorsque j etais enfant, ou je voyais ma mère se faire battre par son conjoint de l epoque et je prenais moi même une bonne torgnolle dans la tete lorsque je m exprimais, lorsque je me permettais de faire un peu trop de bruit à son gout.
J' ai ensuite subi des violences à l ecole, et puis à l age adulte je n ai jamais reussi à trouver un epanouissement.
J'ai vu des psychiatres, des psychologues, des therapeutes autres durant 20 ans, et aujourd'hui je me retrouve au point de depart.
Le bouddhisme est pour moi une sorte de bouee à laquelle je me raccroche, même si j' ai encore beaucoup à apprendre.
Je suis des enseignements dans un centre serieux à côté de chez moi, ou je pratique la meditation principalement en groupe.
La lecture aussi m'apaise, j'aime lire des livres spirituels ou axés sur le bouddhisme, la psychologie.... cela comble un très grand manque relationnel.

Un jour j'irais probablement au village des pruniers, et je ferais des retraites.
J'ai arrêté d aller faire copain copain avec des gens des reseaux sociaux, parce que c est du fake.
Bien à vous.
Julien

Bonsoir Julien. Merci pour votre lettre et votre confiance.Je suis toujours bouleversé par des récits comme le vôtre qui font part de conditions de vie durant l'enfance qui sont terribles.Comment des parents peuvent-ils infliger de tels sévices à leurs enfants? J'ai eu des amis qui dans leur enfance avaient été  très mal traités par leurs parents; ils ont eu bien du mal à en sortir si jamais ils s'en sont vraiment sortis.L'un des deux oui, l'autre cela a été plus difficile.

Et nous allons aborder un sujet qui est délicat et souvent très mal compris: le "karma".
Le mot par lui-même veut dire "action" , "acte" et sous entendu le résultat qui en est la conséquence.
Le glossaire du site "bouddhismes.net" nous dit:

karma [kamma] ("acte") :
Le mot karma est de même origine étymologique indoeuropéenne [*kr] que "création". Dans la doctrine bouddhiste, il désigne exclusivement l'acte né d'une intention ou "volition" (cetanā).
Il est "mauvais" s'il est conditionné par les "trois poisons" : convoitise, aversion, égarement (lobha, dosa, moha - voir mūla) ; il est "bon" s'il est conditionné par l'altruisme, la bienveillance ou la sagesse (alobha, adosa = mettā, amoha = prajñā).
Il peut être acte du corps (gestes), de la parole (verbalisations) ou de l'esprit (pensées) et porte un "fruit" dans cette vie, dans la prochaine ou au cours de naissances successives, si les circonstances requises sont réunies et seulement dans ce cas (des karma, faibles ou contrariés par un karma de type opposé, peuvent ne jamais porter de "fruit").
Du point de vue ultime (doctrine de l'anātman), il n'y a que des actes mais aucun acteur qui agisse et "reçoive" un fruit.

Lorsque vous avez un jardin ou une jardinière plus modestement, si vous plantez des graines de tomates, ce sont des tomates qui pousseront, pas autre chose; Si vous plantez un rosier ce seront des roses qui pousseront sur l'arbuste, pas des framboises.
Donc quoique l'on fasse on récoltera les fruits de nos actions de planter quelque chose. Nous avons planté telle chose, nous récolterons telle chose.Pas autre chose.

 Les évènements que nous vivons sont les fruits d'actes ou de pensées du passé: en actes, en paroles ou en pensée. Rien ne se crée , rien ne se perd, tout se transforme.

 Je vous mets en liens ci-dessous deux enseignements:

Le premier est celui du Lama TEUNSANG du Centre de l’École Tibétaine KAGYU. C'est en audio un enseignement traduit du Tibétain en Français par Jean-Marc FALCOMBELLO, durée 3h25.:

https://www.montchardon.fr/enseignements-le-karma-par-lama-teunsang/

Le deuxième est un enseignement du Lama (Guéshé= docteur en Philosophie de l'Ecole GELUGPA) Lobsang TèNGYé, dcd maintenant, mais très grand connaissant aussi. Durée 1h37.:

https://www.youtube.com/watch?v=mOtlEUqGrPk

Je n'ai plus en mémoire le nom de la traductrice mais elle est une des traductrices du Centre Vajra Yogini à Marzens:
Lieu dit Clauzade
81500 Marzens.

https://www.facebook.com/InstitutVajraYogini
ou
https://www.institutvajrayogini.fr/

Ces deux centres sont des centres traditionnels et authentiques dont je garantie la justesse et l'éthique pour les avoir approchés. Tout comme le village des Pruniers à un autre niveau et un autre contexte (ZEN VIETNAMIEN).

Ils sont à même de vous donner un point de vue juste sur cette notion si délicate à comprendre, car il faut arriver à la "vivre" sans culpabilité qui est de toute façon inutile car sans objet.
L'Enseignement de Gotama Bouddha est libérateur, c'est un moyen de résoudre les notions de "Dukkha" (insatisfaction, souffrance) que nous vivons, ressentons.Pas de culpabiliser sur un passé de toute façon, passé!

Nous vivons des souffrances, des "choses" qui se produisent et peuvent se reproduire.
 
Par exemple et pour expliquer:

J'ai vécu cela et je vis cela sur un autre plan de l'existence. En Astrologie Traditionnelle il y a douze domaines de vie dans un thème: Le je, l'acquisition, les fratries, le domicile familial, les enfants et les oeuvres, etc...,etc...
Dans un de ces plans j'ai eu des problèmes et cela revient encore et toujours.
La solution? Les "savants" consultés m'ont tous dit d'avoir à comprendre, de supporter, d'agir en sens contraire, éviter de réagir brusquement et...respirer, puis prier  pour me relâcher sur ces sujets! Enfin, pratiquer.
Bonne écoute! Bien à vous.
Jacques.

Merci jacques pour vos eclaircissements, et surtout pour les liens que je vais bien sûr aller voir et ecouter.

Ma mère a été toujours top avec moi, le problème c'est qu'elle est depressive et manque de confiance en elle donc elle a attiré par le passé de tres mauvaises personnes.
Comme un prédateur qui est attiré par une proie.
De mon côté, je fais un travail sur ma personne pour aller de l'avant, mais j'ai beaucoup de sequelles.
C'est pour cela que je suis preneur de bons conseils, et de ce fait j'irai ecouter et reflechir à vos données.

Le karma me parle beaucoup, ainsi que votre exemple sur les graines que l'on fait pousser. C'est plein de vérité à mon sens.

Merci à vous.

Julien

J'étais diagnostique bipolaire depuis des années et sous de lourds traitements. Je me suis mis à méditer et tout doucement j'ai pu arrêter tout ça,. J'ai pu sortir de cette souffrance. Une seule chose peut te sauver c'est la pratique et la patience mais sans rien en attendre...

Bonjour,

Ok pour la bipolarité, comme quoi on peut en guerir c est plutot positif. Moi j'ai aussi de la depression, mais j'ai souvent pas assez de perseverence pour sortir de tout ca.
Le pire c'est le domaine social, et le travail.
Bon courage à vous et merci pour votre réponse.
Julien