LE CALME INTERIEUR: la visualisation et le calme

«  La visualisation […]consiste à se tourner un film intérieur », soit inventé par soi-même, soit en écoutant une personne proposer des images. Diverses techniques utilisent la visualisation comme moyen de relaxation. »
Bruno Hourst
 
 


 
Témoignage


J’ai découvert la technique de la visualisation lors d’un stage dans mon entreprise. Et je m’en sers beaucoup ! Lorsque j’ai un peu le blues, que la journée n’a pas été très bonne et que j’ai l’impression de n’avoir rien fait de bon, je me pose dans le métro et je ferme les yeux. Cela m’aide à faire un premier pas, à m’isoler un peu du brouhaha et de la grogne ambiante. Alors, je peux commencer. Selon les périodes, les images que je choisis changent. En ce moment, parce que nous sommes en plein mois de janvier, et que l’été n’est qu’un vague souvenir et un espoir lointain, je choisis de me représenter un moment que je trouve délicieux … C’est celui où, l’été, vers 20 heures, nous décidons de remonter de la plage après avoir passé l’après-midi à bouquiner sur notre serviette, nagé ou joué avec les enfants à faire des châteaux de sable. J’ai alors l’impression d’être « cuite » de soleil, et la lecture du livre que je viens de fermer m’habite encore. Nous sommes tous un peu étourdis, nonchalants, chacun prend son temps. Chaque mouvement nous coûte, mais ce n’est pas très grave : nous ne sommes pas pressés, si ce n’est par la faim ou l’envie, simplement, de faire griller un poisson au barbecue. Le soleil donne alors sa plus belle lumière, oblique, orange, celle qui rend les gens beaux. La plage est presque vide, ses seuls occupants marchent sur la grève.
Alors, vous y croyez, vous aussi ? On y est mieux que dans le métro de janvier, dans mon histoire, non ? »
Dominique, 47 ans
 


 
 
Un peu de théorie


 
Qu’est ce que la visualisation ?


On peut la pratiquer de deux manières. D’abord, en faisant le calme en nous, en nous mettant à l’écoute de nous-même, nous pouvons faire surgir des images issues de notre inconscient, et les décoder par la suite. Elle est alors proche de l’hypnose, et permet d’ouvrir une porte sur notre inconscient. Il convient alors ensuite, à l’aide d’un point de vue extérieur, de décoder ces images pour les apprivoiser.
L’autre manière est celle qui nous intéresse davantage car c’est précisément celle-ci qui peut nous mettre sur la voie du calme intérieur. Elle consiste à prendre des images qui nous sont données et à nous les figurer pour nous-même, à nous les approprier en les recréant dans notre esprit. Evidemment, pour faire le calme en soi, ce seront des images symboliquement fortes du calme qui seront sollicitées : on n’aurait pas idée de parler d’embouteillage citadin, mais d’un ruisseau de montagne en été ou d’un bébé qui dort. Chaque image correspond dans notre culture à une sensation, qu’il nous revient de découvrir. Ce sont aussi ces images qui sont utilisées dans toutes les formes d’expression artistique.
Ces deux techniques font appel à notre imagination, et la développent, puisque nous sommes amenés pour rassembler tous les éléments d’une image à nous interroger sur chaque élément : couleurs, formes, impressions, etc. La visualisation peut avoir pour objet autre chose qu’une image : un son, une odeur, une matière, un goût et même une situation peuvent remplir le même office.

 
 
Quels en sont les bénéfices ?


La visualisation permet, en fonction de notre volonté, de nous mettre dans un certain état d’esprit. Et celui-ci peut avoir une influence sur notre état physique. C’est une manière de se contrôler soi-même, quelle qu’en soit la finalité, qui peut être toute autre que celle de faire le calme. Ainsi, visualiser, ou revivre des situations qui nous ont mis en colère peut facilement nous remettre dans un état fébrile.
Mais on utilise plus fréquemment la visualisation, du moins volontairement, dans la lutte contre le stress, dans la mesure où une pensée est capable si l’on y travaille suffisamment d’en chasser une autre (le stress étant souvent dû à la focalisation sur une unique pensée négative ou pessimiste). Elle permet aussi la concentration, la mise en condition dans les épreuves sportives ou professionnelles. Elle semble également entrer dans des protocoles de soins de certaines maladies, mettant le malade dans un état d’esprit de guérison, car elle permet de s’approcher de l’essentiel, de concentrer ses forces.
On peut utiliser la visualisation comme un outil. Ce qui est important, c’est l’intensité. Plus l’objet de la visualisation est présent, plus nous en ressentons les effets. Cela dans un contexte positif comme dans un contexte négatif. Ainsi, la visualisation intense d’un aliment (son apparence, mais aussi sa texture, son odeur, et bien sûr, son goût) peut provoquer tantôt des hauts-le-cœur, tantôt la salivation, selon notre aversion ou notre goût pour celui-ci.
 


 
Quelques astuces pour débuter


Commencer par respirer « avec le ventre », afin de vous sentir pleinement présent. Pour visualiser, comme dans notre témoignage, il peut être plus facile de commencer par faire appel à ses souvenirs. D’ailleurs, on peut noter que l’imagination ne surgit jamais ex nihilo et qu’elle est toujours le fruit de nos expériences passées, digérées et transformées. Par exemple, convoquer le moment le plus agréable de son existence est une manière de le faire revivre un peu en nous, et crée un sentiment de bien-être. C’est ce que conseillent les spécialistes lors d’une initiation à la relaxation, proposant même de se constituer un petit « catalogue » de visualisation selon notre humeur et la disposition d’esprit et de corps que nous voulons atteindre. Plus nous pratiquerons cette forme de méditation, plus ce catalogue s’enrichira. Et plus nous convoquerons naturellement ces visualisations, à tout moment, pour diriger notre esprit et notre corps en permanence sans même plus avoir l’impression que c’est un effort.
Paul Wilson suggère de déterminer son propre profil. Quel est le sens qui prédomine chez nous ? Est-ce la vue, l’odorat, le goût, le toucher ou l’ouïe ? Il propose de s’attacher à la visualisation par le sens qui nous communique le plus d’émotions. C’est le sens par lequel nous aurons le plus de souvenirs et donc d’imaginations. Mais rien ne nous empêche ensuite de travailler les autres sens, et d’élargir ainsi ses capacités, son espace intérieur.

 
 
 
A retenir :
 
La visualisation est une technique calmante
L’esprit a un pouvoir sur le corps : par la visualisation, nous pouvons nous mettre dans un état correspondant à l’image présente dans notre esprit. Ainsi, un paysage calme aura un pouvoir apaisant sur nous-même. C’est aussi vrai pour toutes les autres images visualisées et toutes les sensations, de la peur, à l’angoisse, à l’excitation ou à la joie.


 
Utiliser la visualisation
Plus l’image est forte, et présente dans notre esprit, plus elle provoque des sensations qui se manifesteront physiquement. Ainsi, la visualisation nous permet d’être maître de nous-même, y compris dans ce qui est réputé incontrôlable, comme les émotions. Contrôler ses émotions peut nous aider, comme les sportifs, dans des situations de surpassement.


 
Les outils de la visualisation
Les souvenirs sont la matière première de la visualisation. Selon l’état d’esprit et de corps que l’on veut atteindre, on peut s’en constituer un petit catalogue afin d'y revenir plus naturellement à tout moment. Il faut également choisir un type de souvenir, celui qui convient à notre sens prédominant : souvenir olfactif, visuel, auditif …








SOURCES: La Méditation - trimestriel n°6 (Mai, Juin, Juillet 2013)

Pas faux...

milles merci pour ce post très enrichissant : bisous ma sœur de dharma